Baga, cette pauvre ville située dans l’extrême nord-est du Nigeria, aux confins des frontières du Niger, du Tchad et du Cameroun, était la scène depuis quelques jours des affrontements meurtriers entre l’armée nigérienne et Boko Haram, groupe radical menant une insurrection pour la création d’un Etat islamique dans le nord. Cette ville, considérée comme le berceau de l’organisation islamiste, est devenue désertée. Traumatisés, de nombreux habitants de Baga continuaient de se cacher par peur de nouveaux affrontements. Les services de secours, qui n’avaient été autorisés que jeudi dernier à entrer dans la ville en partie détruite par les flammes, tentent à présent de convaincre les milliers de fuyards à rentrer dans leur foyer. Sous couvert d’anonymat, des habitants ont relaté que les soldats avaient d’abord reculé face à des insurgés équipés d’armes lourdes, puis que les militaires étaient revenus avec des moyens renforcés et avaient « incendié des maisons ». Selon un dernier bilan d’au moins 187 morts à Baga, dont de nombreux civils, c’est le plus lourd au Nigeria depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009 .
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