Exil physique, géographique, mais surtout dépaysement dans leur propre pays, les écrivains Ibrahim Abdel-Méguid et Bahaa Taher ont fait de l’exil le pivot de leurs oeuvres. Fortement autobiographiques, elles s’inspirent du fait que « toutes les expériences commencent par le vécu personnel et puis se transforment en littérature », avance Abdel-Méguid.
Dans son roman, Al-Balda al-okhra (l’autre pays) lauréat du prix Naguib Mahfouz en 1996, Abdel-Méguid relate l’histoire d’un écrivain, le narrateur, parti travailler en Arabie saoudite. Il y évoque l’impact des pays aux pétrodollars sur les êtres et leurs devenirs.
Mais pour Bahaa Taher, l’exil n’était pas un choix. Que faire d’autre lorsqu’un régime — en l’occurrence celui de Sadate — empêche un écrivain de publier ses oeuvres dans son propre pays ? « C’est une expérience très dure. J’ai été obligé de quitter mon pays pour gagner ma vie. J’étais interdit de publication. J’ai quitté mon pays pour Genève où j’ai travaillé pour les Nations-Unies ».
Mais Taher sait aussi que l’on peut être un étranger chez soi. Que l’on peut se sentir exilé dans son propre pays, comme nombre de jeunes en Egypte. Si chaque pays méditerranéen diffère de son voisin, les écrivains s’accordent à dire que l’écriture de l’exil, dans le fond, est similaire dans tous les pays de la « mer blanche » .
Lien court: