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Israël et les droits des prisonniers

Al-Ahram Hebdo, Dimanche, 23 avril 2017

Tandis que le monde est occupé par le président Trump et ses nombreuses diatribes, par les élections en France et par la guerre anti-Daech, 1 500 prisonniers palestiniens ont entamé, la semaine dernière, une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Les prisonniers réclament notamment la fin des « négligences médicales », l’augmentation de la durée des visites et l’allègement des restrictions sur l’entrée des livres, des vêtements et de la nourriture apportés par leurs familles, ainsi que l’installation de téléphones pour permettre aux prisonniers de communiquer avec leurs familles. Ce n’est pas la première fois qu’un tel mouvement est lancé. La dernière grève massive dans les prisons israéliennes remonte à février 2013, lorsque 3 000 Palestiniens avaient refusé de se nourrir durant une journée, pour protester contre la mort en détention d’un des leurs.

La grève de la faim du 17 avril a été accompagnée, dans la bande de Gaza, d’un grand rassemblement de soutien, et une manifestation a eu lieu près de la ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée, où des heurts ont éclaté entre les protestataires palestiniens et les forces de l’ordre israéliennes. La grève n’a été que peu médiatisée. Elle reflète pourtant les souffrances quotidiennes de plusieurs milliers de détenus dans les prisons israéliennes, privés parfois de leurs droits les plus élémentaires. Selon les ONG, 6 500 prisonniers palestiniens se trouvent actuellement dans les prisons israéliennes. Parmi eux des femmes et des enfants. Environ 500 sont emprisonnés en vertu de la détention administrative, un système qui permet une incarcération sans procès ni inculpation.

Israël possède déjà une longue histoire en matière de non-repect des lois et des conventions internationales. Et le cas des prisonniers palestiniens ne fait pas défaut. Depuis des années déjà, des Palestiniens de Cisjordanie occupée et de Gaza sont arrêtés, emprisonnés en Israël et privés des visites de leurs familles. Une violation flagrante du droit international, selon l’organisation Amnesty International. Toutes les conventions et tous les traités internationaux interdisent la torture et les mauvais traitements faits aux prisonniers dont l’article 5 de la Déclaration mondiale des droits de l’homme de 1948, la Convention internationale des droits civiques et politiques adoptée par l’Onu en 1966 et la Convention mondiale contre la torture entrée en vigueur en juin 1987.

Depuis des décennies, les conditions de détention dans les prisons israéliennes sont décriées par les organisations des droits de l’homme. Et on le dira jamais suffisamment, Israël doit respecter le droit international, car si celui-ci existe c’est bien pour qu’il soit respecté.

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