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Narkissos Gammah : Pour la communauté grecque, notre église représente en quelque sorte la patrie qu’ils ont quittée

Hanaa Al-Mekkawi, Mercredi, 19 avril 2017

Trois questions à Narkissos Gammah, sous-secrétaire du patriarche de l’Eglise grecque orthodoxe à Alexandrie.

Narkissos Gammah : Pour la communauté grecque, notre église représente en quelque sorte la patrie qu
(Photo : Hanaa Al-Mekkawi)

Al-Ahram Hebdo : Quelle est l’histoire de l’Eglise grecque orthodoxe ?

Narkissos Gammah : L’histoire de notre cathédrale orthodoxe, à laquelle sont attachés les Grecs, remonte au temps de saint Marc, l’évangéliste qui a fait son premier prêche à Alexandrie à l’époque byzantine. C’est à partir de là que le christianisme s’est répandu dans toute l’Afrique et jusqu’à ce jour, on compte 54 églises dans différents pays africains. Certaines de ces églises datent de plus de 100 ans. Au Ghana, par exemple, on en compte 29 dirigées par 16 prêtres. On apporte également notre aide à toutes les communautés orthodoxes (grecque, syrienne et libanaise) ainsi qu’aux habitants des autres pays où nos églises existent. L’objectif est de rehausser le niveau de vie des habitants et de préparer l’Afrique, le continent de l’avenir. Nous présentons des services, nous avons des hôpitaux et des écoles. L’adage dit quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui don­ner un poisson. Le rôle de l’église est d’ai­der les hommes à se développer et à être productifs.

— Quel est le rôle spécifique de la cathédrale à l’égard de la communauté grecque d’Alexandrie ?

— Ici, à Alexandrie, il existe 8 églises, y compris le siège de la cathédrale. Il y avait une école et après 1967, quand le nombre de Grecs s’est restreint, cet établissement a été transformé en cathédrale à la place de l’église Saint-Sava. Parmi les lieux de culte, il y a les églises grecques orthodoxes de Sayedat Al-Niyaha et Saint-Nicolas, pour les Syriens et les Libanais. Pour la communauté grecque, l’église confère une haute portée spirituelle. Elle représente une partie de cette patrie qu’ils ont quittée depuis longtemps. Elle les rassemble lors des messes et des fêtes et ils s’y retrouvent lors des occa­sions publiques et privées.

— Comment les Grecs ont-ils pu conser­ver leur identité bien des générations après leur arrivée ?

— En fait, le peuple grec est habitué à émi­grer. Aujourd’hui, si la Grèce compte environ 10 millions d'habitants, 10 autres millions sont dispersés dans les quatre coins du monde. Là où ils se rendent, ils créent une petite Grèce. Et ce qui les distingue de tous les autres peuples c’est qu’ils conservent leur identité tout en s’intégrant parfaitement dans le pays où ils se trouvent. Or, la Grèce n’est pas seulement un pays, une race, mais aussi une grande civilisation. Il suffit d’ap­prendre sa langue pour s’ouvrir sur tout un monde de science et de connaissance. Lorsqu’on apprend le grec, on s’ouvre à d’autres cultures.

— La communauté grecque orthodoxe vient de fêter le Samedi saint, un jour très spécial pour vous ...

— On vient en effet de fêter le Samedi saint à Jérusalem, et à cette occasion, il faut rappeler que le patriarche grec orthodoxe qui reçoit la lumière dans le Saint-Sépulcre et le transmet ensuite aux fidèles dans l’église. La seule fois que le patriarche grec ne l’a pas fait lui-même, la lumière n’a pas été allumée. Quant à l’uni­forme distinguant les hommes de religion grecs orthodoxes, il a été décidé à l’époque de l’Em­pire ottoman. Ce sont les Ottomans qui ont choisi un uniforme différent pour les hommes de religion de chaque rite afin de les distinguer les uns des autres.

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