Dimanche, 13 octobre 2024
Al-Ahram Hebdo > Sports >

Le squash égyptien en fête

Chourouq Chimy, Mardi, 18 avril 2017

Pour la deuxième fois consécutive, Nour Al-Cherbini remporte le titre de championne du monde de squash. Chez les hommes, Karim Abdel-Gawad termine finaliste. Un exploit qui va le mettre au sommet du classement mondial. Retour sur les Championnats du monde dames et l’Open d'Al-Gouna pour hommes.

Le squash égyptien en fête
Le court de squash en plexiglas est placé sur un site superbe à Hurghada.

Depuis la création des Championnats du monde dames en 1976 et jusqu’en 2015, le titre de championne du monde individuel dames n’était qu’un rêve pour les joueuses égyptiennes. Depuis 2015, les choses ont changé. Lors de l’édi­tion 2015 qui a eu lieu en Malaisie, Nour Al-Cherbini était la première Egyptienne et la plus jeune joueuse de l’histoire de squash à avoir arraché le titre. Un exploit qu’elle vient de répé­ter dans cette édition 2016 (celle qui vient d’avoir lieu est, en fait, l’édition 2016 et non 2017, car elle devait avoir initialement lieu en décembre 2016, avant d’être reportée à avril 2017). « Je suis très heureuse et je ne compte pas m’arrêter là. Mes ambitions n’ont pas de limites. J’espère remporter le titre encore une troisième fois », note Al-Cherbini, 21 ans, qui disputera l’édition 2017 à la fin de cette année.

En finale des Championnats du monde dames qui a eu lieu pour la première fois à Gouna du 7 au 14 avril, Al-Cherbini, actuelle no 1 mon­diale, a battu sa compatriote Ranim Al-Welili, actuelle no 4 mondiale, sur le score de 3 à 0. « Deux Egyptiennes en finale, c’est une première en Championnats du monde dames. C’est un grand succès pour le squash féminin égyptien. Je suis vraiment heureuse pour Al-Cherbini, qui mérite bien le titre », souligne Al-Welili.

Le squash égyptien en fête
Le succès de Abdel-Gawad à Gouna va lui permettre de prendre la tête du classement mondial.

C’est en effet une édition spéciale pour les Egyptiennes. Les joueuses égyptiennes ont ainsi tiré profit de la tenue de cet important et prestigieux événement en Egypte. Al-Cherbini voulait à tout prix conserver son titre en vue de garantir sa place au sommet du classement mondial. « Le total de points qui sépare Al-Cherbini de l’An­glaise Laura Massaro, no 2 mondiale, était très mince. Remporter le titre va la mettre à l’abri pour un certain temps, vu le total de points qu’elle a remportés », note Samiha Aboul-Magued, experte en squash et membre du conseil administratif de la Fédération égyptienne de squash.

Al-Welili, à son tour, a réalisé un important succès en terminant fina­liste, après un excellent parcours lors des Championnats du monde. Elle a battu en demi-finale la talentueuse joueuse française Camille Serme, actuelle no 3 mondiale. En quarts de finale, Al-Welili a joué un match très fort en battant l’Anglaise Laura Massaro, actuelle no 2 mondiale et favorite du titre. « Je suis vraiment ravie de mon niveau et de mon exploit lors de cette édition. J’ai beaucoup travaillé pour récupérer mon niveau qui a un peu reculé », ajoute Al-Welili, ex-no 1 mondiale.

Abdel-Gawad, no 1 mondial en mai prochain

Nouran Gohar, actuelle no 5 mon­diale, elle aussi a réalisé une bonne performance lors de cette édition en terminant demi-finaliste. Cependant, il ne faut pas oublier les atouts des joueuses telles que Mariam Metwally (hors classement) qui a participé à cette édition sous invitation (Wild Card). Elle a été éliminée du premier tour par Laura Massaro. « Jouer avec Massaro, le no 2 mondiale, est une grande expérience pour moi. Cette participation va positivement influen­cer mon classement mondial. J’ai même beaucoup profité en obser­vant de près les niveaux de joueuses qui viennent rarement jouer en Egypte », explique Metwally.

Le squash égyptien en fête
Al-Cherbini, championne du monde pour la 2e fois.

Parallèlement aux Championnats du monde dames, s’est également déroulé l’Open d'Al-Gouna pour hommes. Le Français Gregory Gaultier, actuel no 1 mondial, a été sacré cham­pion de cette édition. Toutefois, l’Egyptien Karim Abdel-Gawad, actuel no 2 mondial, a fait un booming à cette édition en fai­sant un parcours très réussi. A noter que depuis la création de ce tournoi en 2010, les Egyptiens ont dominé le podium. « Récemment, je n’ai pas pu réa­liser de grandes victoires. Mais malgré tout, je suis vraiment satisfait de pouvoir terminer finaliste de cette édition de l’Open d’Al-Gouna », affirme Abdel-Gawad qui, suite à ce tournoi, deviendra, pour la pre­mière fois, le prochain no 1 mon­dial PSA (Association des joueurs professionnels de squash) au classement mondial du mois de mai. « Le fait de disputer les quarts de finale de l’Open d'Al-Gouna m’a donné la chance de collecter des points pour me pla­cer au sommet du classement mondial. C’est le fruit d’un tra­vail assidu durant de longs mois et de longues années. Maintenant, je dois travailler dur pour conserver cette place. J’espère devenir un modèle à suivre pour les jeunes Egyptiens », ajoute Abdel-Gawad, non sans fierté.

D’autres joueurs tels Marwan Al-Chorbagui, actuel no 5 mon­dial, et Farès Dessouqi, actuel no 9 mondial, se disent aussi ravis de leurs exploits lors de cette édition d’Al-Gouna en terminant demi-finalistes. Seul Mohamad Al-Chorbagui, actuel no 3 mon­dial, n’est pas satisfait de son résultat car il a terminé quart de finaliste. Sur son compte person­nel sur Twitter, il a écrit : « Je célèbre une saison de chute ». En fait, Mohamad Al-Chorbagui a disputé cette édition comme tenant du titre. Le fait de terminer quart de fina­liste va négativement influencer son classement mondial. « En quarts de finale, j’ai été éliminé par mon petit frère Marwan Al-Chorbagui. Cette défaite me fait rappeler mon premier échec devant mon frère au début de cette saison », dit Al-Chorbagui, qui n’a jamais été battu par un joueur plus jeune que lui. « J’étais numéro 1 mon­dial pendant les 28 mois passés. C’est dur de perdre cette place que j’ai beaucoup appréciée. Mais il est cer­tain que les joueurs ont appris mon style de jeu. C’est le moment donc de travailler sur mon jeu et ma condition physique pour retrouver ma place », ajoute Al-Chorbagui, avec un esprit de combattant.

L’ambiance de l’Open d’Al-Gouna a influencé l’esprit de tous les joueurs. Une ambiance pleine de défi et d’en­thousiasme. « Mon but essentiel était de donner une bonne image de l’Egypte en ce qui concerne l’organi­sation des événements majeurs, de promouvoir le tourisme en Egypte et de faire une promotion pour le squash. Je pense que j’ai réussi dans ma mis­sion », dit Amr Mansi, directeur exé­cutif des tournois d'Al-Gouna de squash et fondateur de l’Open d'Al-Gouna. En fait, Al-Gouna est parmi les 7 plus importants tournois en cir­cuit mondial de squash hommes inti­tulés « World Series ».

Amr Mansi, après sa réussite dans l’organisation des Championnats du monde dames, travaille sérieusement pour organiser un Open d'Al-Gouna de squash pour dames qui soit inscrit officiellement sur le calendrier annuel du squash. « J’aspire à ce que le mois d’avril de chaque année, Al-Gouna soit la destination de toutes les caté­gories de squash hommes et dames. Cette année, j’ai tenu un master de squash des plus de 35, 45 et 55 ans. Les joueurs et les jeunes qui venaient suivre l’open étaient vraiment contents de voir les anciennes figures de squash tels Omar Al-Borollossi et Waël Abbas. Des figures qui ont ins­piré les générations actuelles », conclut Amr Mansi.

Palmarès

Championnats du monde individuel (Dames)

Les dix dernières éditions

2016 : Nour Al-Cherbini (Egypte)

2015 : Nour Al-Cherbini (Egypte)

2014 : Nicol David (Malaisie)

2013 : Laura Massaro (Angleterre)

2012 : Nicol David (Malaisie)

2011 : Nicol David (Malaisie)

2010 : Nicol David (Malaisie)

2009 : Nicol David (Malaisie)

2008 : Nicol David (Malaisie)

2007 : Rachael Grinham (Australie)

Open d'Al-Gouna de squash (Hommes)

2017 : Gregory Gaultier (France)

2016 : Mohamad Al-Chorbagui (Egypte)

2015 : Ramy Achour (Egypte)

2014 : Ramy Achour (Egypte)

2012 : Ramy Achour (Egypte)

2010 : Karim Darwich (Egypte)

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique