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Les craintes prennent de l'ampleur

Lundi, 15 avril 2013

Il est facile pour l’Egypte d’emprunter en dollars pour résoudre des problèmes financiers. Mais il serait dangereux de s’endetter en monnaie nationale pour rembourser ensuite en billets verts. La banque d’investissement Beltone a lancé cette semaine un pavé dans la marre, révélant que les négociations avec le FMI comprennent « l’augmentation du crédit au-delà de 4,8 milliards de dollars en déposant ce montant à la Banque Centrale d’Egypte (BCE) comme dépôt en monnaie nationale ».

D’après Beltone, le taux de change prévu serait de 6,6 L.E. pour 1 dollar. La publication de ces détails a déclenché l’alarme alors que le taux de change du dollar ne cesse de fluctuer dans les banques et sur le marché noir pour atteindre dernièrement les 6,90 L.E. et 8,50 L.E. respectivement.

Les explications sont multiples, mais ce qui apparaît clairement c’est que le fonds désire garantir son argent. « L’Egypte possède une part dans le fonds évalué à 1,6 milliard de dollars et elle pourrait emprunter le triple de cette somme en devises (4,8 milliards de dollars). Le fonds a proposé au gouvernement de placer un dépôt équivalent au montant du crédit à la BCE en monnaie nationale. Cette condition est considérée comme un engagement de remboursement de la part du pays », explique à l’Hebdo Ahmad Atta, directeur exécutif de la gestion des fonds au sein de la banque Paerus. Quant au taux de change retenu et considéré trop bas par rapport au marché, Hani Guéneina, directeur du département des recherches au sein de la maison de courtage Pharaos, le considère normal et peu inquiétant.

« En cas d’obtention du crédit, il est prévu que le billet vert chute au-dessous de 6,50 L.E. suite à l’arrivée des investissements étrangers et des aides internationales dans le pays dès la signature de l’accord de crédit. Ainsi, la BCE serait engagée à des restrictions pour freiner la hausse », renchérit Guéneina. Il explique que l’Egypte a été parmi les premiers pays à appliquer cette politique pendant les années 1990 avec le Club de Paris. Même si cette justification est raisonnable, cela marque un lourd fardeau sur la dette extérieure du pays ainsi que sur le service de la dette. « Cette somme sera absorbée pour combler le déficit budgétaire. Conséquence : incapacité de l’Egypte à rembourser le crédit », selon Ahmad Atta. Il ajoute qu’il faut utiliser la somme pour redémarrer les usines et les différents productifs. Selon les chiffres de la BCE, la dette extérieure a atteint 34,7 milliards de dollars pendant le premier trimestre 2012/2013 alors que le service de la dette se chiffre aux alentours de 1,29 milliard de dollars sur la même période. Des chiffres qui risquent de gonfler en appliquant une telle solution.

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