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Les réserves de devises en hausse

Névine Kamel, Mardi, 11 avril 2017

Les réserves en devises étrangères ont augmenté au mois de mars, atteignant 28,5 milliards de dol­lars. Une hausse due aux emprunts faits par l'Egypte auprès du FMI et de la Banque mondiale.

Les réserves égyptiennes en devises étrangères ont atteint le chiffre de 28,5 milliards en mars dernier. Le chiffre le plus élevé depuis mars 2011. Les réserves ont adopté une courbe ascendante au cours des quatre derniers mois. La Banque Centrale d’Egypte (BCE) a indiqué, début février, que les réserves en devises étrangères avaient atteint 26,4 milliards de dol­lars en janvier, contre 24,26 milliards en décembre et 23 milliards en novembre. Le premier ministre, Chérif Ismaïl, a commenté cette hausse record la semaine dernière, mais sans en mentionner les raisons.

Selon certains experts, cette ten­dance s’explique par la baisse du prix du dollar au cours de ces deux dernières semaines. Pour d’autres, l’endettement est la raison de cette augmentation des réserves de change.

D’après Alia Saïd, professeure d’économie à l’Université de Aïn-Chams, cette hausse est malheu­reusement due a l’endettement de l’Egypte auprès de la Banque Mondiale (BM) et de la Banque Africaine de Développement (BAD). L’Egypte avait reçu 1 mil­liard de dollars de la BM et 500 millions de dollars de la BAD. « Nous ne devons pas considérer la hausse des réserves en devises qui s’appuient sur ces dettes comme un indice réel de relance économique », souligne-t-elle.

Le gouvernement égyptien a mis en place une réforme économique basée sur le flottement de la L.E., la suppression des subventions à l’énergie et l’application de la Taxe de la Valeur Ajoutée (TVA). Cette réforme a permis à l’Egypte d’obte­nir un prêt triennal de 12 milliards de dollars auprès du Fonds Monétaire International (FMI) sur 3 ans. La première tranche, de 2,75 milliards de dollars, a été versée en novembre et le deuxième verse­ment, d’un montant de 1,25 mil­liard de dollars, est prévu en juin. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont également versé d’autres sommes à l’Etat.

Hani Farahat, économiste de la banque d’investissement égyp­tienne CI Capital, voit que « l’une des priorités du moment doit être d’augmenter les Investissements Directs Etrangers (IDE) en Egypte ». Au cours de l’année fiscale qui s’est terminée en juin 2016, le pays n’a reçu que 6,8 milliards de dollars en IDE, contre 13,2 mil­liards de dollars 8 ans plus tôt. Une observation qui pousse Farahat à affirmer que « la reprise économique en Egypte va prendre du temps ».

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