Comme d habittude, l’Iran et les six grandes puissances (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne) n’ont réalisé aucun « progrès tangible » à l’issue de deux jours de pourparlers sur le programme nucléaire iranien les 5 et 6 avril au Kazakhstan. Comme toujours, Téhéran est critiqué pour son manque de clarté et son intransigeance sur la question nucléaire. « Les positions de l’Iran et des grandes puissances sur le programme nucléaire iranien sont très éloignées. Nous avons eu de longues discussions, mais nous sommes loin du fond du problème.
IL n’y a pas eu de réponse claire à la proposition faite à l’Iran par les grandes puissances lors de la précédente réunion à Almaty fin février », a déclaré samedi Catherine Ashton, représentante de la diplomatie européenne, à l’issue des pourparlers. Pendant la précédente réunion, les 5+1 avaient présenté une offre prévoyant la « suspension » et non plus « l’arrêt » des activités d’enrichissement d’uranium à 20 % en Iran. Ils avaient proposé en échange d’atténuer certaines sanctions sur le commerce de l’or et le secteur pétrochimique, qui étranglent l’économie iranienne. Le chef des négociateurs iraniens, Said Jalili, a fait savoir samedi 6 avril que l’Iran n’avait pas l’intention de céder sur son droit à enrichir de l’uranium. « Les grandes puissances doivent gagner la confiance des Iraniens. Ce que notre pays attend, c’est que les Etats-Unis corrigent leur comportement, et pas seulement en paroles », a-t-il dit. Toujours plus véhément, le ministre israélien chargé de la lutte contre le programme nucléaire iranien a appelé dimanche 7 avril la communauté internationale à fixer un ultimatum de « quelques semaines ou un mois » pour cesser d’enrichir l’uranium sous peine de frappes militaires. « Les Iraniens rigolent jusqu’à obtenir la bombe », a lancé Youval Steinitz, ministre israélien des Affaires stratégiques, alors que le secrétaire d’Etat américain menace que le « temps presse » pour l’Iran.
Téhéran pourrait-il suivre Pyongyang ?
Ces échecs répétés des négociations avec Téhéran inquiètent plus que jamais les Six, surtout à la lumière des dernières évolutions dramatiques de la crise nord-coréenne. La crise nucléaire avec Pyongyang est une sonnette d’alerte qui montre à l’Occident ce qui pourrait arriver dans une confrontation du même type avec l’Iran en cas d’échec final des négociations. Selon les analystes, l’impact de la crise nord-coréenne va pousser les grandes puissances à intensifier les négociations avec l’Iran dans les jours à venir, afin de trouver une percée diplomatique à la crise avant qu’il ne soit trop tard. « Les Six vont tenir davantage à ne pas se retrouver dans la même situation avec l’Iran qu’avec la Corée du Nord. Ils seront plus soucieux de régler la crise du nucléaire iranien avant que le pays n’arrive au niveau de la Corée du Nord », prévient Mohamed Fayez Farahat, expert politique .
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