Dans le patio du centre culturel des Jésuites d’Alexandrie, la foule est énorme. Peu importe qu’on soit assis ou débout. Le public attend avec impatience le lancement de la cinquième édition du Festival Backstreet qui a été reportée pendant plus de six mois. Zwai, un petit spectacle d’acrobatie et de cirque, est donné par la troupe suisse Einz. Sans le moindre mot, les yeux du public suivent la souplesse des mouvements, l’équilibre et le jeu habile d’un homme et d’une femme qui rivalisent. Petit à petit, le jeu acrobatique s’accentue et une histoire d’amour hilarante se concrétise devant nos yeux.
Black Voices.
(Photo:Bassam Al-Zoghby)
Fondé en 2012 par l’Association internationale de la création et de l’entraînement et dirigé par l’homme de théâtre Mahmoud Abou-Douma, Backstreet cherche à promouvoir les créations indépendantes et originales. Ce n’est pas un festival de théâtre, mais un festival des arts de la performance qui rompt avec la forme traditionnelle d’une représentation donnée dans un espace clos, d’où le titre significatif de cette manifestation. Le but est de toucher un public aussi large que possible en favorisant les spectacles de rue, le cirque, la musique, l’acrobatie, la danse, etc.
Le groupe égyptien 2DF Parkour a capté le public par ses sauts et ses mouvements complexes. Il l’a amené ensuite à la salle de théâtre pour un spectacle inoubliable avec les percussionnistes de Copenhague.
La salle était bondée. Ce n’était pas un concert de rythme, mais un spectacle éblouissant dans le vrai sens du terme. Les quatre percussionnistes se caractérisaient par leur uniformité, leur discipline et leur persévérance. Les coups de bâton sur les tambours étaient forts, trépidants et alarmants. Les percussionnistes jouaient avec les mouvements et les instruments : tambours, grands pots en métal et corbeilles en plastique. La salle s’agitait sous l’effet des rythmes et des applaudissements du public, et les youyous du public traduisaient un état d’extase inoubliable. Les percussionnistes ont ensuite invité la troupe égyptienne, Percussion Show, à partager la scène avec eux. Les deux troupes ensemble ont présenté des rythmes occidentaux et orientaux. Un parfait jeu d’improvisation était de mise.
Les percussionnistes de Copenhague.
Autre rendez-vous avec la musique dans un espace non traditionnel, l’église des Jésuites d’Alexandrie qui a accueilli la troupe anglaise Black Voices. Un public varié remplissait les bancs de l’église et s’est mis à chanter et à fredonner avec les chanteuses, même s’il n’arrivait pas à déchiffrer toutes les paroles des chansons.
Phax Ahmada est un comédien de théâtre de rue, originaire de Suède. Il a réussi à attirer les spectateurs même si son show paraissait à première vue monotone. Ahmada sait comment maintenir son public jusqu’à la dernière minute. Il entame une conversation avec lui, exige son implication dans le spectacle, lui explique ses mouvements et sa longue expérience avec la danse. Ahmada est un comédien ambulant qui a fortement touché le public alexandrin.
La danse des Argentins Augstina Zero et Maxi Prado, dans la salle de réception de l’Institut français d’Alexandrie, s’est transformée en un atelier ouvert au public. Après avoir présenté leurs propres chorégraphies d’origine latine, les deux danseurs ont présenté au public les pas et les mouvements de chaque danse. Ils l’ont même initié à expérimenter la danse latine pour une demi-heure. Un atelier ouvert qui a attiré pas mal de gens et qui a accentué la sensation de liberté et de joie du Festival Backstreet .
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