L'église de sainte Véréna à Soleure.
W
arina ou Véréna signifie littéralement «
La fleur ou le fruit de Thèbes ». La jeune fille de Haute-Egypte a contribué à la diffusion du christianisme en Suisse, où elle est tenue en haute estime grâce à sa charité, sa bonté et ses miracles. «
70 églises portent son nom en Suisse, quatorze chapelles en Allemagne et ses reliques étaient vénérées en Alemagne, notamment à Helmgersberg, de même qu’à Vienne », raconte Ezzat Salib, qui a étudié l’influence féminine égyptienne en Europe.
Née au village de Gragos à Qéna, Véréna a vécu entre la fin du IIIe siècle et le début du IVe siècle. Fille unique d’une famille chrétienne distinguée et très croyante, la petite Véréna a été confiée à l’évêque Chaaeremon qui lui enseigna la doctrine chrétienne. Après l’assassinat de son instructeur pendant les persécutions de l’empereur Decius (249-252), Véréna remonte vers la Basse-Egypte pour accompagner ses proches de la légion thébaine en partance pour Milan. « Véréna soignait les blessés et les malades grâce à sa bonne connaissance des herbes thérapeutiques. Elle se chargeait aussi de coudre les vêtements et était une excellente cuisinière », explique l’évêque Yolius du village d'Abou-Hennes à Minya. A Milan, la jeune Véréna fréquentait notamment les prisons afin d’aider les malades, les personnes torturées et les condamnés à mort.
Après son séjour à Milan, elle a franchi les Alpes pour atteindre Agaunum (l’actuelle Saint-Maurice-en-Valais), puis a traversé la rivière Aar qui se trouve près de Castrum Salodurum (l’actuelle Soleure) en Suisse.
Véréna s’est alors retirée dans une grotte dans le plus grand dénuement. « Elle cousait et brodait des vêtements avec des motifs égyptiens pour les vendre aux habitants d’Helvétie », reprend l’évêque. Le reste du temps, elle enseignait aux analphabètes et organisait des réunions hebdomadaires avec les jeunes filles d’Helvétie pour leur inculquer la vertu et la foi. Véréna était ainsi surnommée « la mère des filles ».
Une statue la représente en Suisse tenant un peigne fin dans sa main gauche et une cruche d’eau dans sa main droite. Ces symboles représentent l’attention qu’elle accordait aux jeunes filles et l’utilisation qu’elle faisait de l’eau guérisseuse afin de soigner les malades et les lépreux. Cette figure est aussi reproduite sur les armoiries de la ville de Stafa dans le canton de Zurich. La caverne de sainte Véréna (Verena schlucht), située entre Oberdorf et Fallern, près de Solothurn, ainsi que sa chapelle à Coblence sont devenues des lieux de pèlerinage.
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