Yom Al-Iyama, une allégorie au rapport du pouvoir
(Photo:Youmna Atwa)
Mise au point pendant l’ère ottomane, l’opérette Yom Al-Iyama, récente production d'Al-Warcha, tourne autour d’une rumeur que la fin des temps durera deux jours. Une rumeur lancée par le souverain égyptien Al-Wali (le calife) qui vise à voler l’argent des Egyptiens sous prétexte d’actes de charité, pour les aider à obtenir le pardon de Dieu. Le calife crée une perturbation au sein de la société.
Dans la nouvelle version théâtrale de Yom Al-Iyama, et contrairement à l’opérette originale assez longue de presque trois heures, le metteur en scène Hassan Al-Géretli opte dans sa comédie musicale pour une nouvelle forme de narration dramatisée, beaucoup plus intéressante et moderne. Il adapte admirablement au quotidien les mêmes chansons très impressionnantes de l’opérette des années 1940. Et ce, d’une manière beaucoup plus concise et cruciale. Tout au long du Jugement dernier, des chansons engagées reflètent le statu quo actuel avec toutes ses contradictions complexes, même si elles sont écrites dans les années 1940.
Salamat Salamat Alf Salama, We etägel Yomek Ya Iyama (oh bien, oh bien le jugement dernier a été reporté) lance la première scène du Jugement dernier de Géretli, qui est une allégorie au rapport du pouvoir. « Jusqu’à arriver à un travail de collage formant un livret complet : personnages, histoires et surtout chansons s’enchevêtrent, Al-Warcha a grandement souffert pour trouver de riches documents sur l’opérette de Zakariya Ahmad et Baïram Al-Tounsi. Grâce à une amie qui travaille à la radio égyptienne, Al-Warcha a réussi à obtenir un ancien enregistrement de l’opérette première, celui d’une soirée donnée dans les années 1960 au théâtre Al-Masrah Al-Ghenaï », déclare Hassan Al-Géretli. Et d’ajouter à sa nouvelle mise en scène, de nouveaux éléments dramatiques. Au lieu des saltimbanques comme dans le chef-d’oeuvre originel, voici un conteur et des chantres assis sur des chaises en bois ou débout, formant un pont, une forteresse, une plateforme et des ruines de la compilation des chaises. Les protagonistes du Jugement dernier sont capables d’agir pour construire ou reconstruire le tissu social. « Dans cette atmosphère de rumeurs continuelles, les chansons spirituelles et sarcastiques de Baïram Al-Tounsi vont de l’expression de la louange de Dieu, aux chants joyeux des vertueux qui croient que leurs prières de demande de pardon seront exaucées. Une belle histoire d’amour est incorporée dans la pièce, entre la princesse Chams et son amant, le marchand levantin. Ce dernier contrairement à Chams, cette femme qui défend son amour et qui fuit son château pour échapper à un mariage arrangé, ne joue pas le rôle du brave héros. Mais, ensemble, à la fin, le couple amoureux chante la chanson phare de Zakariya Ahmad : Ya Halawet Al-Donia (comme le monde est beau), pour dire qu’il faut vivre l’instant à tout moment et en tout lieu », conclut Géretli .
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