S’il y a une personne qui s’est particulièrement réjouie de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, c’est bien le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. La réaction israélienne ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : fort du soutien sur lequel il compte et qu’il est sûr d’obtenir, Israël a relancé, dimanche 22 janvier, la colonisation avec la construction de centaines de logements à Jérusalem-Est, et ce, deux jours à peine après l’investiture de M. Trump. On ne peut plus clair, l’adjoint au maire de la Ville Sainte, Meïr Turjeman, a déclaré : « Les règles du jeu ont changé avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n’avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama », critique de la politique de colonisation, alors que la mairie israélienne de Jérusalem annonçait son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël. Et de poursuivre : « Nous avons des plans pour la construction de 11 000 logements qui attendent des autorisations ».
Le jour même, MM. Netanyahu et Trump ont eu leur première conversation téléphonique. Un échange qualifié de « très bon » par le nouveau locataire de la Maison Blanche, qui a invité le premier ministre israélien à se rendre à Washington dès février prochain, soit moins d’un mois après son entrée en fonction. De quoi prouver que les relations israélo-américaines vont se réchauffer, comme l’a indiqué vendredi 20 janvier Benyamin Netanyahu, qui a affirmé s’attendre à ce que l’alliance avec les Etats-Unis soit « plus forte que jamais » avec l’investiture du président Donald Trump.
Premier acquis israélien, la position de M. Trump vis-à-vis du processus de paix. Outre la question de la colonisation, qu’il soutient ouvertement, le président américain a clairement affiché sa volonté de se désengager de tout rôle américain dans ce processus. Et même si la Maison Blanche a semblé écarter l’hypothèse d’une annonce imminente d’un transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem — que M. Trump avait promis de reconnaître en tant que capitale d’Israël —, M. Netanyahu a de quoi se féliciter. En effet, lors de ce premier entretien téléphonique, les deux hommes sont convenus, selon la Maison Blanche, qu’une paix israélo-palestinienne ne pouvait être que « négociée directement ». Ce qui rejoint là la position israélienne, qui veut se débarrasser du parrainage international et opter pour des pourparlers directs entre les deux parties.
Par ailleurs, plutôt que de parler des moyens de relancer le processus de paix et parvenir, à terme, à la fameuse solution des deux Etats, dans son entretien avec le président américain, M. Netanyahu « a exprimé son désir de travailler étroitement avec le président Trump pour forger une vision commune, afin de faire avancer la paix et la sécurité dans la région », a fait savoir son bureau. Des termes flous qui n’engagent à rien, sinon à mettre au devant, même de manière indirecte, le sacro-saint principe de la primauté de la « sécurité d’Israël ».
Une sécurité qu’Israël juge aussi menacée par l’Iran. A ce sujet également, Benyamin Netanyahu, comme Donald Trump, voient d’un très mauvais oeil l’accord sur le nucléaire conclu entre les grandes puissances et Téhéran sous l’ère Obama (juillet 2015). Donnant la première indication d’un durcissement de la nouvelle Administration américaine vis-à-vis de Téhéran, la Maison Blanche a ainsi déclaré que MM. Trump et Netanyahu « sont tombés d’accord pour continuer à échanger leurs points de vue sur une série de questions régionales, notamment les menaces que constitue l’Iran », alors que le premier ministre israélien avait, lui, affirmé que « la première priorité de l’Etat d’Israël est de lever la menace que fait peser le mauvais accord nucléaire conclu par l’Iran ».
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