Le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est entretenu jeudi, au Caire, avec Fayez Al-Serraj, le chef du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA) en visite au Caire pour deux jours. Cette rencontre intervient à un moment où les tensions en Libye ne cessent de s’intensifier. Jeudi 12 janvier, des hommes armés appartenant aux forces de Khalifa Ghowel, qui ne reconnaissent pas l’autorité du GNA, ont tenté de prendre sans succès le contrôle de trois ministères à Tripoli. Khalifa Ghowel, ancien dirigeant d’une autorité basée à Tripoli, a autoproclamé un «
gouvernement de salut national », non reconnu par la communauté internationale. Par ailleurs, les djihadistes de Daech, chassés des villes du nord de la Libye, en particulier de Syrte, libérée début décembre, se sont repliés dans le sud du pays. Un contexte, certes, inquiétant pour Le Caire, qui accorde un intérêt particulier à la situation de ce pays limitrophe. Lors de la rencontre présidentielle, le président Sissi a réaffirmé à Al-Serraj le soutien de l’Egypte «
à la Libye, à son peuple et à ses institutions légitimes ». Le président a également souligné la nécessité de parvenir à une réconciliation interlibyenne afin d’arrêter les conflits en cours et de réinstaurer les institutions de l’Etat libyen. Selon le porte-parole de la présidence, l’ambassadeur égyptien Alaa Youssef, les entretiens entre les deux dirigeants ont porté sur les derniers développements de la situation libyenne, ainsi que sur les efforts déployés par le gouvernement pour faire sortir la Libye de la crise dans laquelle elle s’enlise. Il a ajouté que le président Sissi a affirmé à Al-Serraj que «
l’Egypte oeuvre en faveur d’un dialogue sérieux entre les factions libyennes pour parvenir à un consensus politique, sans intervention étrangère », a indiqué le communiqué.
Le politologue Hassan Abou-Taleb explique que la position égyptienne quant à la situation libyenne se base sur l’hypothèse que la faiblesse du gouvernement actuel crée un vide politique, qui permet la prolifération des extrémistes et des terroristes. Selon lui, le soutien militaire et politique du Caire au gouvernement libyen, notamment dans la lutte contre le terrorisme, ne contredit nullement le processus de paix parrainé par l’Onu. « Au contraire, il le consolide et l’accélère, surtout que Daech continue à obtenir des armes, des combattants et des fonds malgré l’embargo imposé au gouvernement libyen en place », conclut le politologue.
Lien court: