Al-Ahram Hebdo : Vous avez marqué la saison 2016 par votre excellente performance à Rio. Quels sont vos principaux objectifs pour la nouvelle saison ?
Mohamad Ihab : Avant de parler de la nouvelle saison, je veux tout d’abord souligner que la saison 2016 était parfaite, car j’ai décroché ma première médaille olympique. Il s’agit, pour moi, de la médaille la plus précieuse, car j’ai pu honorer mon pays. Bien sûr, je tiens à être à la hauteur de cet exploit durant la nouvelle saison. Je ne peux pas me contenter de réaliser des performances moins remarquables. Mais face à l’arrêt de toutes les activités sportives après la décision du ministère du Sport de suspendre tous les stages et les tournois, j’ai essayé de travailler seul et de trouver des alternatives. J’ai accepté une invitation de la part d’un Institut d’haltérophilie aux Etats-Unis pour trois semaines au mois de septembre. Ce sera une bonne expérience pour moi. Actuellement, je m’entraîne tous les jours au club de l’Institution militaire à Ismaïliya pour ne pas arrêter l’entraînement.
— Quels sont les principaux défis que vous devez franchir cette saison ?
— Je veux d’abord souligner que j’ai terminé la saison 2016 en apothéose. Car après Rio, et précisément au début du mois de décembre, j’ai remporté une médaille de bronze au Grand Prix du Qatar dans une catégorie de poids supérieure à la mienne. En ce qui concerne la saison 2017, je dois relever deux sortes de défis : un défi au niveau de l’entraînement et un autre au niveau des compétitions. Je m’entraîne essentiellement avec l’objectif d’améliorer mes records personnels. En fait, à Rio, j’ai pu soulever un total de 361 kg (165 kg à l’arraché et 196 à l’épaulé-jeté). Mais je ne veux pas m’arrêter là. J’essaie de suivre de près le développement des records de mes rivaux pour améliorer les miens. Le deuxième défi concerne les tournois auxquels je vais participer. Jusqu’à présent, il s’agit du seul et important tournoi de la saison, à savoir les Mondiaux qui auront lieu en novembre prochain aux Etats-Unis.
— Quels seront vos préparatifs pour cette saison ?
— Outre mes séances d’entraînement au club de l’Institution militaire à Ismaïliya, j’étudie actuellement des offres que j’ai reçues de plusieurs pays arabes et étrangers pour effectuer des stages. Mais je n’ai pas encore pris de décision jusqu’à présent. Je vais choisir au moins deux ou trois stages à l’étranger avant les Mondiaux de novembre prochain. Je veux montrer que je ne dois rien au hasard et que je suis capable de remporter un titre mondial. Je suis convaincu qu’être un champion exige un travail assidu. Celui qui commence à travailler, juste avant les compétitions, ne peut pas réaliser des succès.
— Comment voyez-vous la décision du ministre de la Jeunesse et du Sport de suspendre les activités sportives pour les trois prochains mois ?
— Je pense que cette décision aura un impact négatif sur le sport égyptien en général. La formation d’un champion implique l’investissement d’importantes sommes d’argent. Bien que la situation ne soit pas idéale en Egypte, quelques sportifs parviennent à réaliser de très bons succès internationaux. Cependant, aucun intérêt ne leur est accordé de la part des responsables du sport. Nous sommes toujours obligés de travailler seuls pour que notre niveau ne recule pas. Si la crise du dollar touche les experts et les stages à l’étranger, pourquoi la Fédération n’effectue-t-elle pas de stage au début de la saison à l’intérieur du pays ? Cela ne va pas coûter très cher, surtout que notre entraîneur, Khaled Qorani, est Egyptien et est très qualifié. Sous sa direction, on a pu réaliser notre victoire à Rio. Je pense qu’il s’agit plutôt d’une négligence de la part des responsables du sport.
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