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Corée du nord : La tension monte de plusieurs crans

Maha Salem avec agences, Lundi, 01 avril 2013

Pyongyang a menacé Washington de frappe de missiles et annoncé être en état de guerre avec sa voisine du Sud. De quoi inquiéter la communauté internationale qui tente d’empêcher une guerre « imminente ».

Les craintes d’escalade vont crescendo dans la péninsule coréenne, après que le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un, a ordonné cette semaine des préparatifs en vue de frappe de missiles vers le continent américain et les bases des Etats-Unis dans le Pacifique, en réponse à des vols d’entraîne­ment de bombardiers furtifs B-2 américains à capacité nucléaire au-dessus de la pénin­sule coréenne. Dans une démonstration de soutien massif à cette éventuelle frappe contre les Etats-Unis, des dizaines de mil­liers de militaires et de civils nord-coréens ont défilé vendredi dans le centre de Pyongyang. « Ressortons les armes et les bombes pour notre très respecté leader Kim Jong-Un ! », ont scandé les manifestants, incitant les troupes nord-coréennes à lancer une « frappe sans pitié » sur le continent américain.

Mettant de l’huile sur le feu, la Corée du Nord a annoncé samedi qu’elle était « en état de guerre » avec le Sud. « A partir de maintenant, les relations inter-coréennes sont en état de guerre et toutes les questions entre les deux Corée seront traitées selon un protocole de temps de guerre », a déclaré Pyongyang.

Le Nord avait annoncé plus tôt ce mois-ci qu’il annulait l’armistice et les autres traités bilatéraux de paix signés avec Séoul pour protester contre les exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis. Le communiqué du Nord avertit aussi que toute provocation militaire près des frontières terrestres ou maritimes entre le Nord et le Sud de la Corée entraînerait « une guerre totale et un conflit nucléaire ». Pyongyang a par ailleurs menacé de fermer le complexe industriel de Kaesong, une zone de coopération économique et indus­trielle entre les deux Corée. Selon les obser­vateurs, ce n’est pas la première fois que la Corée du Nord annonce la fin de l’armistice. C’est pourquoi la plupart des experts mini­misent ces menaces qui n’annoncent pas d’affrontement concret. « Mais que tout léger dérapage pourrait entraîner potentiel­lement une escalade rapide », mettent en garde les experts.

Le monde s’inquiète

Ces nouvelles menaces étaient en fait prises au sérieux par la communauté inter­nationale, surtout Washington, Moscou, Berlin, Paris et Séoul qui ont appelé Pyongyang à cesser de jouer avec le feu. « Ce n’est pas vraiment une nouvelle menace — seulement un élément dans une série de menaces de provocation », a réagi le ministère sud-coréen de l’Unification. Pour sa part, le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Chuck Hagel, a souligné que Washington ne se laisserait pas intimider par ces menaces et était prêt à faire face « à toute éventualité ».

Depuis début mars et l’adoption de nou­velles sanctions par l’Onu à l’égard de Pyongyang après un 3e test nucléaire, la Corée du Nord a menacé régulièrement Séoul et Washington de « frappes straté­giques » et de « guerre totale ».

Seule alliée de Pyongyang, la Chine a appelé samedi à des efforts conjoints pour réduire les tensions dans la péninsule coréenne. « Nous appelons les parties concernées à faire des efforts conjoints pour détendre la situation », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei.

Dans une tentative d’apaiser les inquié­tudes internationales, les experts ont estimé cette semaine très peu probable une guerre véritable — que le Nord est assuré de perdre — mais s’attendent à un geste de mécontentement du Nord, semblable au bombardement d’une petite île sud-coréenne en novembre 2010.

« Les Coréens du Nord sont aussi loin de fabriquer des têtes nucléaires qui pour­raient équiper un missile intercontinental balistique », pronostiquent les experts.

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