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Festival de Louqsor du cinéma africain : Louqsor aux couleurs de l’Afrique

Farah Souames, Lundi, 25 mars 2013

Une centaine de films représentant 35 pays du continent noir ont pris part à cette édition 2013 où le Mali était l'invité d'honneur.

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A l'issue du festival, un réseau du cinéma africain est sur le point de voir le jour. (Photos: Hassan Amine )_.

Cette deuxième édition du festival de Louqsor du cinéma africain , qui s’est déroulée du 15 au 24 mars, a suivi les pas des précédents festivals : Amiens, Bamako, Carthage, Johannesburg, Los Angeles, Londres, Marrakech, Milan, Montréal, Namur, New York, Ouagadougou, ou encore Yaoundé. Le cinéma africain a été célébré avec plus ou moins de faste, et une large place a été accordée aux films soutenus par les instances de la francophonie. L’invité d’honneur de cette édition était le Mali. « Nous avons décidé d’honorer le Mali et de soutenir ses cinéastes, réalisateurs et artistes qui travaillent dans des conditions très dures que ce soit financièrement ou au niveau de la sécurité », précise Atteya Dardiry, cinéaste égyptien et membre du comité de sélection. Et d’ajouter : « J’estime que le cinéma malien est un message d’espoir. Depuis le début de la période d’indépendance des pays africains, les Maliens prennent leurs caméras et réalisent des films. C’est un pays qui a participé à la naissance du cinéma africain, un art qui exprime un pays qui rit, qui pleure et qui évolue ».

Le festival répond à un souci de décentraliser les événements culturels majeurs et les organiser en dehors du Caire ou d’Alexandrie, alors que les Egyptiens qui habitent hors de ces deux villes ont très peu de choix en matière d’événements culturels. « Les régimes politiques ont coupé les ponts entre l’Egypte et l’Afrique, en matière d’échange culturel et artistique. Je pense que l’Afrique mérite plus d’être exportée mais en refusant le misérabilisme qui lui est souvent associé. Un film reste un film, quelle que soit sa nationalité. Et je pense qu’il est grand temps d’établir un pont entre les rives arabes et africaines », a déclaré Azza Al-Hosseiny, directrice du Festival.

Après la réception de plus de 400 films, toutes catégories confondues, près d’une centaine représentant environ 35 pays sont entrés dans la compétition officielle. La sélection a inclus des oeuvres, déjà plusieurs fois primées dans d’autres festivals, comme Yema de Djamila Sahraoui, Nairobi Half Life de Tosh Gitonga, Coming by Forth Day (Al-Khoroug ila annahar) de Hala Lotfy, ou encore Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch. Ceci explique peut-être les foules plus au moins nombreuses dans certaines projections. « J’ai personnellement vu tous les films en compétition pour le prix du meilleur long métrage, et je dois avouer qu’un tiers de ces films est excellent, j’ai été particulièrement touché par les films de Djamila Sahraoui, Alain Gomis et Nabil Ayouch », déclare le jeune critique, Ahmad Shawky. Alors que les films nord-africains ont mis l’accent sur les thèmes du terrorisme et de l’extrémisme religieux, qui ont sévi dans la région et qui continuent d’exister, les films d’Afrique noire ont traité des sujets aussi sensibles que l’immigration clandestine, les questions identitaires, le colonialisme, les guerres civiles et les réconciliations.

Le manque de budget et le jeune âge du Festival n’ont pas empêché le lancement des premiers ateliers très professionnels. Le premier atelier fut celui de la réalisation sous la supervision du grand réalisateur éthiopien basé aux Etats-Unis, Haile Grima. Il s’est achevé par la décision de produire plusieurs courts métrages. Et pour la première fois, de jeunes critiques et journalistes spécialisés ont bénéficié d’un atelier sur la critique cinématographique dirigé par le grand critique français et spécialiste du cinéma africain, Olivier Barlet. Malgré l’instabilité qui sévit en Egypte, une population de Louqsor frustrée par les conditions actuelles et une culture cinématographique encore absente, le Festival de Louqsor a pu souffler sa première bougie dans un contexte purement africain. « Je tiens à exprimer mon bonheur de réaliser mon rêve de Festival du cinéma africain. Pour moi, la révolution égyptienne a eu sa part dans la réalisation de ce rêve », conclut FouadSayed, président du Festival .

Compétition Longs métrages :

Meilleur film Manmoutech (pas à mourir) de Nouri Bouzid (Tunisie).

Prix spécial du jury, Nairobi, de Tosh Gitonga (Kenya).

Prix de la distinction artistique, La Pirogue, de Moussa Tourré (Sénégal).

Compétition Courts métrages :

Meilleur film Habssine, de Sofia Djama (Algérie).

Prix spécial du jury, Studio, d’Amjad Abu Al-Ala (Soudan).

Prix de la distinction artistique, 9 avril, de Tewfiq Al-Baghi et Ibrahim Zourak (Tunisie).

Prix Liberté :

( En hommage au journaliste égyptien Al-Husseini Abou-Deif)

Le documentaire, Ayoun el-horriya Chawarea al-mot (yeux de la liberté … rues de la mort) d’Ahmad Ramadan et Salah Sony.

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