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Deux ans pour finir le musée de Minya

Nasma Réda, Mardi, 19 mars 2013

La dernière phase des travaux du Musée atonien devrait reprendre grâce à une donation allemande de 10 millions d’euros. L’origine de ce projet remonte à la fin des années 1970.

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Après plus de 15 ans d’ar­rêt des travaux, la malé­diction qui entourait la construction du Musée atonien de Minya pourrait prendre fin. Moustapha Eissa, gouverneur de Minya, ainsi que le ministre d’Etat pour les Antiquités, Mohamad Ibrahim, ont réussi à convaincre des donateurs allemands de les aider à poursuivre la construction du musée.

Ayant la forme d’une pyramide sur une superficie de 12 hectares sur la rive est du Nil, ce musée se compose de 5 étages qui devraient renfermer plus de 14 salles d’exposition, un centre de restauration et une salle de conférence avec une capacité de 800 personnes. A l’extérieur seront construits des bâtiments administra­tifs, une foire aux livres et aux souve­nirs, ainsi qu’un musée ouvert qui racontera l’histoire d’Amenhotep IV.

Un jardin autour du musée compor­tera des répliques des célèbres pièces pharaoniques de l’époque, ainsi que des lacs artificiels et un quai pour les croisières puisque cette édifice don­nera sur le Nil. Un centre éducatif sur le culte d’Akhenaton devrait compor­ter un système de documentation informatique. Ce musée spécialisé ne renfermera que des statues, des stèles et tous les monuments liés à Akhenaton et à sa femme Néfertiti. Ces pièces seront récupérées des quatre coins de l’Egypte.

Selon Mohamad Ibrahim, qui a négocié avec le responsable de l’Or­ganisation allemande de la culture et du patrimoine durant sa visite de 3 jours en Allemagne au début de ce mois, on devrait accélérer de la mise en oeuvre de la dernière phase afin d’inscrire ce site sur la carte touris­tique égyptienne le plus rapidement possible.

Attirer chercheurs et grand public

« L’inauguration de ce musée est prévue au maximum dans 2 ans », a-t-il annoncé. D’après lui, cette étape, qui arrive dans un contexte de crise touristique, peut être une oppor­tunité pour attirer chercheurs et grand public autour de ce culte.

Selon le gouverneur de Minya, « les citoyens de Minya attendent ce projet depuis des années car celui-ci va placer le gouvernorat sur la carte touristique et sera une opportunité d’emplois pour les jeunes ». La reprise des croisières devrait aussi drainer plus de touristes. Le protocole égypto-allemand va également per­mettre de moderniser les alentours du musée pour en faire une zone attrac­tive pour les touristes. Des bazars et des kiosques seront construits sur la corniche de Minya.

Du côté allemand, Carnelia Pieper, ministre des Affaires étrangères, salue cette démarche de coopération égypto-allemande. La ministre alle­mande a félicité l’ambassade égyp­tienne en Allemagne pour les procé­dures juridiques qu’elle a mises en place afin de contrer le marché de contrebande des antiquités. Un accord a également été trouvé et l’Al­lemagne s’est engagée à rendre les statues et les stèles appartenant à l’Egypte.

Si le côté financier est presque résolu, il reste encore à régler le pro­blème des violations et des pillages des sites archéologiques. L’empiétement sur les territoires archéologiques, surtout ceux de la cité de Tell Al-Amarna construite par Amenhotep IV, pose problème.

Le ministre d’Etat pour les Antiquités a publié le 4 mars dernier la résolution n°1 600 pour lutter contre ces violations sur les sites archéologiques. Le ministre a souli­gné qu’il revient à la police de mettre en oeuvre immédiatement cette déci­sion et de prendre les mesures néces­saires pour lutter contre les pilleurs.

Un projet datant de 1978

L’idée de la construction d’un tel musée remonte à Ahmad Qadri, ancien président de l’Organisation des antiquités (actuellement Conseil Suprême des Antiquités (CSA) — de 1978 à 1988 — qui avait discuté de ce projet avec des partenaires allemands. A l’époque, le manque de finance­ment et les compagnies exécutives avaient bloqué le projet.

Quelques années plus tard le ministre de la Culture, Farouk Hosni, aussi responsable du CSA, avait exigé de fixer une date limite pour la réalisation du projet. Aujourd’hui, après 6 mois de négociations, un pro­tocole a enfin été signé permettant à ce projet de voir le jour.

Mais pourra-t-on bel et bien visiter dans deux ans ce Musée atonien ? Et le fameux buste de Néfertiti revien­dra-t-il vraiment du Musée de Berlin à son pays d’origine pour y être exposé ? Rien n’est encore moins sûr .

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