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Syrie: La guerre civile s’éternise

Maha Salem avec agences, Mardi, 05 mars 2013

Alors qu’un dialogue pourrait se profiler à l’horizon, l’opposition continue de mettre comme condition le départ d’Assad. Les Occidentaux ont réitéré leur volonté de ne pas livrer d’armes aux rebelles en raison de la présence de groupes terroristes.

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(Photo: AP)

Peu d’avancées concrètes sont à noter sur la Syrie. L’Onu s’est encore dit prête à faciliter un dialogue entre gouvernement et opposition. Une rencontre entre le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a évoqué les récentes déclarations du gouvernement syrien et de l’opposition faisant part de leur volonté d’engager un dialogue.

Ban Ki-moon a prévenu qu’une solution militaire conduirait à une dissolution du pays. A cet égard, les Nations-Unies soulignent qu’elles seraient prêtes à faciliter un dialogue entre « une délégation solide et représentative de l’opposition et une délégation du gouvernement syrien crédible et habilitée à discuter ».

Cette déclaration a été lancée après que le chef de la Coalition nationale d’opposition (CNS) s’est dit prêt, fin janvier, à un dialogue avec le régime, portant sur le départ du président syrien, Bachar Al-Assad. Un mois après, Damas a accepté de dialoguer avec l’opposition, y compris l’armée. Mais cet appel demeure toujours lettre morte.

Bachar Al-Assad a exclu de démissionner, mais se dit prêt au dialogue : « Nous pouvons engager un dialogue avec l’opposition, mais nous ne pouvons pas engager de dialogue avec les terroristes ». Mais l’opposition et les rebelles ont rejeté encore une fois toute négociation avant le départ du chef d’Etat. Une exigence que le président syrien a une nouvelle fois fermement exclue.

« Aucun patriote ne peut penser à vivre en dehors de son pays. Je suis comme tous les patriotes syriens », a affirmé le président, en ajoutant : « Quitter le pouvoir ne résoudrait pas la crise actuelle en Syrie. Si cet argument est correct, alors mon départ mettra fin aux affrontements. C’est clairement absurde, comme en témoignent les récents précédents en Tunisie, en Libye, au Yémen et en Egypte ».

Assad a toujours rejeté les appels lancés par les Occidentaux et de nombreux pays arabes à quitter le pouvoir en vue d’un règlement du conflit qui a fait plus de 70 000 morts selon l’Onu.

L’Occident envenime le conflit

Le régime syrien a dénoncé l’aide non létale annoncée par les Occidentaux à l’opposition en les accusant d’envenimer le conflit en Syrie. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, s’est rendu en Turquie, au lendemain de son annonce à la Conférence des Amis du peuple syrien à Rome d’une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l’opposition politique et, pour la première fois, d’aides directes non létales aux rebelles.

Mais il n’a pas franchi le pas de la livraison d’armes, comme le réclame l’opposition syrienne. En première réaction, le régime syrien et la Russie ont affirmé que l’aide des Américains et des Européens encouragerait les « extrémistes » à prendre le pouvoir par la force et ont réitéré l’appel au dialogue politique pour régler le conflit déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s’est ensuite militarisée face à la répression.

Pour Damas, qui assimile une partie de la rébellion à du terrorisme, les pays occidentaux continuent d’exploiter la crise en Syrie et le sang des Syriens en incitant à davantage de terrorisme. Quant à l’opposition, sa principale Coalition réclame des armes et n’a pas caché sa déception après la réunion de Rome.

Son chef, Ahmed Moaz Al-Khatib, a jugé irrecevable l’argument de la présence de djihadistes pour refuser des armes aux rebelles. « C’est le manque d’armement des rebelles qui a favorisé la montée des extrémistes », a souligné Burhan Ghalioun, ancien président du CNS.

56 pays unis contre Assad

Réuni à Rome, lors de la conférence des Amis du peuple syrien, le groupe de travail sur les sanctions, composé de 56 pays, a appelé à renforcer la pression sur le régime d’Assad. Dans le communiqué final, le groupe a réitéré son appel à tous les pays à imposer un embargo sur les produits pétroliers syriens et à s’abstenir d’acheter des phosphates syriens, qui servent à des engrais pour l’agriculture. Le groupe a également appelé la communauté internationale à respecter l’embargo sur la livraison d’armes à la Syrie.

Les membres du groupe se sont engagés à s’abstenir d’approvisionner en devises le gouvernement syrien. Par ailleurs, les membres du groupe se sont engagés à empêcher le régime de disposer ou d’acquérir de la technologie pour interrompre des communications ou surveiller et suivre les rebelles en Syrie. Le groupe a appelé la communauté internationale économique et financière à respecter les mesures prises contre le régime syrien. Il s’agit de s’abstenir de faire des affaires avec des entités liées au régime syrien. Enfin, le groupe s’est opposé à la poursuite du financement du régime syrien. Il s’est par contre déclaré prêt à travailler avec le futur gouvernement syrien.

Auparavant, l’Union européenne avait reconduit pour 3 mois ses sanctions contre la Syrie et autorisé la fourniture d’équipements non létaux et d’une aide technique à l’opposition pour assurer la protection des civils.

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