Ibrahim Darwich, premier directeur du département d'archéologie sous-marine.
Al-Ahram Hebdo : En tant que membre fondateur du département d’archéologie sous-marine, comment décrivez-vous l’état du département aujourd’hui ?
Ibrahim Darwich : A vrai dire, je ne suis pas très content de l’état actuel du département. Quand nous avons créé ce département en 1996, nous n’étions que 5 employés contre 25 membres aujourd’hui et pourtant nous travaillions mieux. A cette époque nous possédions l’équipement le plus sophistiqué au monde. Cet attirail avait coûté des millions de L.E., mais, à cette époque le ministère des Antiquités était un ministère très riche. Aujourd’hui, la plupart de nos outils ne fonctionnent plus à cause du manque de maintenance. Nous dépendons du ministère des Finances et celui-ci nous donne actuellement cinq millions de L.E. par an, une somme bien en dessous de nos besoins réels.
— Combien de pièces le département a-t-il remonté des eaux depuis le début de son activité ?
— Le département a ressorti jusqu’à présent plus de 5 000 pièces de 25 sites archéologiques situés le long des côtes égyptiennes sur la Méditerranée, la mer Rouge ou sur le bord du Nil. En revanche 60 % de ces pièces que nous avons découvertes proviennent des fonds marins dans la région d’Alexandrie.
— Pensez-vous qu’il y ait encore beaucoup à découvrir ?
— Absolument. Ce qui a été découvert jusqu’à présent ne représente que 2 % de notre trésor archéologique sous-marin. Selon l’historien grec Strabon qui a visité Alexandrie en l’an 25 av. J.-C., il existe plus de 35 villes submergées par les eaux entre l’ouest d’Alexandrie et la province de Marsa Matrouh.
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