L’Egypte réalise, à juste titre, que le Royaume d’Arabie saoudite représente un partenaire indispensable face aux défis et dangers qui guettent les deux pays et le monde arabe en entier.
Il s’agit de quatre catégories de défis, très dangereux, à commencer par le terrorisme qui menace l’intégrité, l’indépendance et la sécurité de la plupart des pays arabes, notamment l’Egypte et l’Arabie saoudite.
Ensuite, il y a le danger de la dislocation de certains pays arabes et leur division en entités religieuses, raciales et communautaires. Un danger qui paraît imminent dans le climat des conflits actuels. Ces conflits qui sont le résultat de l’échec des Etats à assumer leurs responsabilités relatives au développement et à la sécurité et leur échec à satisfaire les besoins primordiaux de leurs citoyens en matière de justice, de liberté et de dignité. Ces conflits sont aussi le résultat d’ingérences et d’infiltrations qui servent les intérêts et les objectifs de puissances régionales et internationales.
Le troisième danger concerne la décadence de l’ordre arabe et la possibilité de sa désintégration à la lumière de la chute de plusieurs régimes et l’absence d’un leadership capable de resserrer les rangs face aux défis. A la lumière aussi des convoitises sans précédent de trois puissances régionales rivales : Israël, l’Iran et la Turquie. Des puissances qui assurent les premiers rôles dans les crises du monde arabe.
Quant au quatrième défi, il concerne la relance du conflit chaud entre les puissances mondiales, notamment les Etats-Unis et la Russie, sur les territoires arabes. Ceci est notamment évident en Syrie qui risque de devenir le terrain d’un affrontement désastreux et lourd de conséquences centre ces deux puissances.
L’Egypte réalise que c’est le moment de mettre en place un « partenariat stratégique égypto-saoudien », pour servir de noyau à la création d’une force militaire unie capable de reconstruire un nouvel ordre arabe sur de nouvelles bases. Il s’agit à la fois de répondre aux ambitions des peuples et aux nouvelles réalités régionales et internationales.
L’Egypte réalise que ce partenariat stratégique avec l’Arabie saoudite est le point d’appui de la renaissance souhaitée de l’ordre arabe et la création d’un nouvel avenir dépassant la triste réalité où tout le monde plonge.
L’Egypte sait bien que ce n’est pas le bon moment pour semer la discorde entre nos deux peuples frères et que les défis et les obligations imposent au Caire et à Riyad de dépasser leurs divergences pour mener à bien ce partenariat.
L’Arabie saoudite fait face à une crise sérieuse dans ses relations avec l’allié américain, notamment après le vote au Congrès de la loi Jasta qui autorise les familles des victimes du 11 septembre à engager des poursuites pour réclamer des dommages au gouvernement saoudien. Ainsi, le Royaume pourrait être amené à verser des milliards de dollars à un moment où il fait face à un déficit budgétaire sans précédent. Cette loi marque un tournant dans les relations historiques entre Riyad et Washington. Elle intervient alors que l’Administration Obama procède à une révision des engagements américains vis-à-vis de l’Arabie saoudite. Ainsi, les Etats-Unis ont rejeté les demandes de l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe relatives à la formation d’une alliance militaire contre l’Iran, considérant que l’Iran n’est pas une source de menace et que la vraie menace existe au sein de ces mêmes pays. Le président américain a appelé à une entente, ou du moins une paix froide, entre les pays du Golfe et l’Iran.
Dans une pareille situation, le partenariat égypto-saoudien devient une bouée de sauvetage, non seulement pour l’Arabie saoudite, mais pour l’ordre arabe en général. A condition que ledit partenariat soit bâti sur des bases solides et une entente sur les menaces et les solutions, notamment en Syrie et au Yémen, de sorte à préserver l’unité et la souveraineté de ces deux pays et à en éliminer tous les éléments terroristes quels que soient leurs bannières, leurs slogans ou leurs dénominations .
Lien court: