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RDC : La crise va crescendo

Sabah Sabet avec agences, Mardi, 20 septembre 2016

La situation est toujours tendue en République démocratique du Congo, où la tension s’aggrave entre le pouvoir, qui maintient une prolongation du mandat du président Joseph Kabila, et l’opposition qui se mobilise contre cette tentative.

Plus le 20 décembre approche, date de la fin du mandat du président Joseph Kabila, plus la tension augmente en RDC. Depuis plusieurs mois déjà, l’opposition a commencé à lutter, notamment à travers un mouvement de contestation dans les rues, contre les tentatives du pouvoir de prolonger le mandat de Kabila bien que la Constitution lui interdise de se représenter à une prochaine élection présidentielle. Lundi dernier, de nouvelles manifestations ont eu lieu à l’appel de l’opposition congolaise rassemblée autour d’Etienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition en RDC. Un mouvement de contestation pour signifier à M. Kabila son « préavis » de fin de fonction et exiger la convocation des électeurs aux urnes. Des heurts ont eu lieu entre des dizaines de jeunes manifestants et les forces de l’ordre.

Ce n’est pas la première fois que des heurts ont lieu. Les autorités congolaises sont accusées par certaines organisations de défense des droits de l’homme de mener une politique de « répression systématique » contre ceux qui réclament le départ de Jospeh Kabila. Ainsi, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé dimanche les autorités congolaises à respecter la liberté d’expression au pays, à mettre fin à la répression et à promouvoir les principes démocratiques. Kinshasa s’est déclarée surprise par des accusations de « répression systématique » portées contre elle par Amnesty International, en faisant valoir que les autorités avaient fait libérer en août plusieurs détenus politiques.

Pourtant, Amnesty n’est pas la seule instance à critiquer le pouvoir congolais. José-Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint de l’Onu aux droits de l’homme en RDC, a annoncé que les 16 personnes ont été arrêtées par l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) après une conférence sur le respect de la Constitution et l’alternance. Kabila, qui dirige la RDC depuis 2001, voit son mandat arriver à terme le 20 décembre mais la Constitution lui interdit de se représenter. Il ne montre cependant aucun signe laissant penser qu’il souhaite abandonner ses fonctions.

Dans une tentative d’apaisement, la majorité et une frange minoritaire de l’opposition discutent depuis le 1er septembre des moyens de sortir le pays de la crise politique. Or, la coalition réunie autour de M. Tshisekedi refuse de participer à ce dialogue qu’elle considère comme un « piège » du pouvoir et un marché de dupes destiné à prolonger illégalement Joseph Kabila à la tête du pays. Ce qui semble vrai : le pouvoir se voit prêt à poursuivre son plan. Samedi, la commission chargée d’organiser les élections a déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle sollicitant un report de la convocation de ce scrutin. Le 11 mai, la Cour constitutionnelle a levé un coin du voile, en statuant que, « pour éviter le vide à la tête de l’Etat, le président actuel reste en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président élu ». Depuis cet arrêt, l’entourage de Kabila qui militait pour son maintien en fonction au-delà de la limite légale, a durci le ton. « Le président Kabila est là et sera encore là », a déclaré, mardi 17 mai, Henri Mova, le secrétaire général du parti au pouvoir. Tout porte donc à croire que la présidentielle censée se tenir avant la fin 2016 apparaît comme impossible à organiser dans les temps. Et que la crise n’est pas près de prendre fin .

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