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Un film électoral

Dimanche, 28 août 2016

La relation entre la politique et le cinéma est très étroite. Combien sont les films qui ont fait des échos politiques dans des pays démocratiques qui jouissent de la liberté d’expression ? Combien également sont les films cinématographiques qui ont été censurés de peur de messages politiques transmis dans des Etats dictatoriaux ? D’autres films encore ont été le reflet de visions différentes émanant de plusieurs acteurs dans le monde de la politique. Mais, c’est la première fois qu’un film cinématographique est projeté sur une candidate à la présidentielle. Il s’agit d’un film documentaire et non pas un long métrage sur Hillary Clinton qui lui est antagoniste. Selon toute vraisemblance, ce film fait partie de la campagne électorale menée par son concurrent démocrate Donald Trump. Le message livré par le film est extrêmement franc et simple, à savoir que la victoire d’Hillary Clinton aux prochaines présidentielles est un désastre pour les Etats-Unis. Le film, Hillary's America, présente la conception de son auteur sur le scénario prévisible au lendemain d’une possible victoire de Clinton. La projection du film au cours de la campagne électorale n’a suscité d’ailleurs aucune polémique sur l’éthique des campagnes électorales. Aucune objection n’a également émané de la candidate qui y est attaquée avec férocité. La règle générale aux élections, et dans la politique américaine en général, est que les espaces sont ouverts à tout le monde sans limites.

C’est précisément pour cela que Clinton a ignoré le film. Peut-être a-t-elle estimé que sa projection serait dans son intérêt à cause de l’attaque farouche qui lui est adressée et qui cible également le Parti démocrate dont elle est candidate ? Tout ceci peut éventuellement engendrer une contre-réaction. La critique virulente que lance le film fait de lui un bulletin propagandiste plutôt qu’un documentaire. Il est plus que probable qu’un tel film provoque les alliés du camp adverse à Hillary Clinton. Ainsi, Donald Trump a commis une faute irréparable lorsqu’il a appelé les électeurs à voir le film. S’il était un homme politique chevronné, il l’aurait critiqué et n’aurait pas accepté cette campagne qui cible sa concurrente. Il aurait pu le faire, au moins pour redorer son blason devant les électeurs qui ne verront aucune différence entre lui, l’auteur du film et le réalisateur. Ils le verront tout aussi insolent, aussi fanatique et agressif à l’égard de l’autre .

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