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Crédits bancaires : les particuliers peuvent emprunter, pas les entreprises

Gilane Magdi, Lundi, 25 février 2013

Malgré un contexte particulièrement difficile, la croissance reste légèrement positive. Le point sur quatre secteurs-clés de l'économie. Dossier.

Contrairement au pessimisme qui règne sur la scène politique, les banques aussi bien publiques que privées misent sur une amélioration du contexte économique. Elles ne cessent d’annoncer de nouvelles formules de crédits, poussant ainsi la demande locale et donc la croissance.

Ces crédits restent cependant pour l’heure destinés principalement aux particuliers. La banque Misr, numéro deux du marché, a annoncé la semaine dernière le lancement d’un nouveau produit de financement immobilier sup­porté par un portefeuille préliminaire de 500 millions de L.E. « La banque pourrait financer à terme jusqu’à 2 milliards de L.E. avec un taux d’intérêt de 12,5 %. Nous étudions aussi une prolongation du crédit de 15 à 20 ans », précise Yéhia Al-Agami, directeur du département de détail. Il ajoute que la banque Misr va par ailleurs doubler le financement des crédits-automobiles d’ici la fin de l’an­née pour atteindre 600 millions de L.E. La Banque nationale d’Egypte, numéro un local, prévoit une hausse de 3 milliards de L.E. de son portefeuille de crédits aux particuliers sur l’année. Le portefeuille devrait atteindre 22 milliards fin 2013.

Le Crédit Agricole a, quant à lui, alloué 417 millions de L.E. en 2012 contre 352 millions de L.E. aux crédits aux particuliers en 2011. Ces annonces confirment la tendance à la hausse des crédits de détail. Selon le bulletin mensuel de la Banque Centrale d’Egypte (BCE) de février, les crédits accordés au secteur familial en monnaie nationale ont augmenté de 20 % sur une année. Entre novembre 2011 et novembre 2012, ils atteignaient 115,2 milliards de L.E.

Cependant, les crédits accordés aux entreprises n’ont augmenté que de 4 % (soit une hausse inférieure au taux d’inflation) pour se chiffrer à 241 milliards de L.E. en 2012. « Il y a une quasi-stagnation dans l’octroi des crédits au secteur privé à cause du manque d’investisseurs étrangers. Une usine de ciment coûte un milliard et demi de L.E. Aujourd’hui, un investisseur égyptien est incapable de financer un tel montant sans soutien étranger », dévoile à l’Hebdo un banquier qui a requis l’anonymat. Il ajoute que la banque ne finance ce type de projet qu’à hauteur de 50 %, le reste devant être assumé par des investisseurs privés.

Ce défaut de crédits au secteur privé s’avère particulièrement néfaste au moment où le taux de chômage ne cesse de s’accroître, marquant un record à 13 %. Des milliers d’employés sont actuellement menacés de licenciement, ce qui rend par ailleurs les crédits aux particuliers plus risqués.

Les dettes insolvables explosent

Héba Mounir, analyste du secteur bancaire au sein de la maison de courtage Prime Securities, assure : « Le volume des dettes insolvables a augmenté au sein de plusieurs banques. Nous le connaissons parce qu’elles y ont provisoirement alloué une part croissante de leurs profits ». Un constat qui ne semble pas dissuader les banques de freiner les crédits aux particuliers. Même si les dettes insolvables de la CIB sont passées de 473 millions de L.E. en 2011 à 792 millions de L.E. en 2012.

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