Du 5 au 21 août, tous les regards des amoureux du sport seront tournés vers le Brésil où sont attendus les exploits et l’émotion de ces 31es Jeux Olympiques (JO). Ces JO d’été seront les premiers à se dérouler en Amérique du Sud et les troisièmes à se dérouler dans l’hémisphère sud, après ceux de Melbourne en 1956 et ceux de Sydney en 2000. Il s’agira aussi des premiers JO à se dérouler dans un pays lusophone.
Plus de 10 500 athlètes de 206 Comités Nationaux Olympiques (CNO) participeront à l’événement. Les Jeux comprennent 28 sports, dont le rugby à sept et le golf, ajoutés par le CIO en 2009. Ces épreuves sportives se dérouleront dans 33 lieux différents répartis sur 4 secteurs différents de la ville, à savoir Barra, Capacabana, Deodoro et Maracana.
L’Egypte participe à ces Jeux avec la plus grande délégation de son histoire. 120 athlètes représentant 20 sports seront à Rio. Cette délégation est la plus grande en nombre, mais également celle qui réunit le plus d’athlètes qualifiés à travers des éliminatoires mondiales (21 au total). Elle a également atteint son record de stages et d’entraînements faits à l’étranger et elle comprend le plus grand nombre de femmes qualifiées qui sont au nombre de 40. La plus jeune d’entres elles est Haidi Adel, 16 ans, pour le pentathlon moderne.
« Ces dernières années, les sportifs égyptiens ont bénéficié d’une préparation parfaite. Pour la première fois, toutes les demandes des fédérations ont été exécutées, et cela grâce au soutien de Khaled Abdel-Aziz, ministre de la Jeunesse et du Sport. De plus, durant les 5 derniers mois, nous avons organisé 41 tournois en Egypte », déclare Mamdouh Al-Chechtawi, directeur exécutif du Comité olympique égyptien, avant d’ajouter : « Nous avons dépensé 13 millions de dollars pour la préparation olympique, la même somme que lors des JO de Londres 2012 et ceux de Beijing 2008 ».
La délégation égyptienne à Rio n’est donc pas seulement importante en quantité, mais en qualité. Pour la première fois, l’Egypte participera à ces Jeux avec plusieurs chances de médailles. « Nous sommes capables de remporter entre 5 et 7 médailles. Je crois que les jeunes Egyptiens pourront créer la surprise, surtout dans les disciplines comme l’haltérophilie, l’escrime, le taekwondo, le pentathlon, la boxe, le tir, le judo, la natation et le handball », dit Chérif Al-Aryan, vice-président de la délégation égyptienne à Rio et président de la Fédération de pentathlon moderne.
En fait, ces 9 disciplines sont les plus prometteuses. Durant les dernières années, ces disciplines ont réalisé d’excellents résultats sur la scène internationale. La présence de plusieurs candidats dans chaque discipline indique l’extraordinaire développement du sport égyptien. En haltérophilie, l’Egypte possède 2 ou 3 athlètes capables de monter sur le podium. Le vice-champion du monde, Mohamad Ihab (77 kg), possède de grandes chances de remporter une médaille olympique. En occupant la 2e place au classement mondial, Ihab est parmi les meilleurs haltérophiles du monde. De plus, durant ces derniers mois, il a beaucoup travaillé et a encore amélioré ses records personnels. Mais Ihab n’est pas le seul candidat en haltérophilie. Son compatriote, Tareq Yéhia, qui vient de remporter une médaille de bronze aux JO de 2012 après la suspension des Russes, est également très motivé. Chez les dames, la jeune Sara Samir, 4e aux Mondiaux et championne olympique juniors, est aussi un grand espoir. « L’haltérophilie égyptienne est capable de remporter plusieurs médailles, surtout après la suspension de la Russie. Les médailles olympiques obtenues en 2012 fonctionnent d’ailleurs comme un leitmotive », rapporte Khaled Qorani, directeur technique de l’équipe nationale.
Le taekwondo, qui sera représenté par 3 athlètes, possède 3 chances de médailles. Bien sûr la plus prometteuse des trois est Hédaya Malak (57 kg), vainqueur de la finale du Grand Prix. Mais ses compatriotes Séham Al-Sawalhi (67 kg) et Ghofrane Zaki (68 kg) possèdent aussi des chances.
Après plusieurs essais pour atteindre le niveau international, le pentathlon moderne a enfin réussi à figurer parmi les candidats pour une médaille olympique, et cela grâce aux frères Al-Guézeiri, Amr et Omar, qui ont réalisé des performances inédites sur la scène internationale ces dernières années.
Pour la première fois, l’Egypte possède des candidats en natation, une discipline où la concurrence est féroce. Mais les jeunes Ahmad Akram (400 m et 1 500 m) et Farida Osmane (50 m libre et 100 m papillon) ont commencé à se frayer un chemin parmi les meilleurs en terminant 4e et 5e aux Mondiaux.
L’Egypte veut continuer son élan
L’Egypte disputera ces Jeux en grande nation. Après 3 éditions olympiques réussies, l’Egypte est à nouveau en tête des pays les plus importants des JO. Aux JO d’Athènes 2004, elle avait remporté 5 médailles olympiques (une d’or, une d’argent et 3 de bronze). Puis aux JO de Beijing 2008, le judoka Hicham Mesbah (90 kg) a sauvé l’honneur de l’Egypte en remportant une médaille de bronze. Enfin aux JO de Londres 2012, la moisson a été excellente avec 2 médailles d’argent obtenues par Karam Gaber en lutte et Alaa Aboul-Qassem. Le mois dernier, deux autres médailles sont venues s’ajouter aux deux premières après l’exclusion de plusieurs athlètes russes pour dopage. Deux Egyptiens, les haltérophiles Tareq Yéhia et Abir Abdel-Rahmane, ont gagné une médaille d’argent et une de bronze.
A Rio, les Egyptiens vont continuer sur leur lancée. La délégation égyptienne compte un seul ancien médaillé olympique. Il s’agit de Alaa Aboul-Qassem en escrime. Mais les jeunes Pharaons qui ont prouvé leur suprématie sur la scène internationale visent à s’imposer sur la scène olympique et rêvent de faire mieux que les 5 médailles obtenues aux JO d’Athènes 2004.
Les grands absents
Cette édition des Jeux olympiques témoigne de l’absence d’un grand nombre d’athlètes de différents pays pour plusieurs raisons, dont la première est le dopage.
La délégation égyptienne témoigne, elle, de 4 grands absents. Le premier est le meilleur athlète égyptien, Karam Gaber, champion olympique en 2004 et vice-champion olympique en 2012. Le 27 août 2015, l’Agence mondiale antidopage (WADA) a suspendu Gaber pour une durée de 2 ans après avoir essayé à 3 reprises de lui faire passer des tests, mais il ne s’y était jamais présenté. Avec l’absence du meilleur lutteur égyptien, l’Egypte a perdu une grande chance de remporter une médaille en lutte gréco-romaine.
Deux semaines avant les JO, le nombre des Egyptiens qui se sont retirés des Jeux a augmenté. Le plus important est le vice-champion du monde en javelot, Ihab Abdel-Rahmane. L’Agence nationale antidopage (NADO) a déclaré que Abdel-Rahmane a été donné positif lors d’un test fait par la NADO le 17 avril dernier. Cette nouvelle a suscité une grande polémique et beaucoup de tristesse de la part de ses supporters.
Enfin, 2 autres athlètes se sont retirés de la compétition pour cause de blessures. Il s’agit de Moustapha Al-Gamal, 5e en marteau aux Mondiaux, et Mohamad Ehsan, médaillé de bronze aux Mondiaux d’haltérophilie.
Lien court: