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Ils rêvent du podium

Mirande Youssef et Marianne Youssef, Lundi, 01 août 2016

La délégation olympique égyptienne comprend une multitude de jeunes espoirs capables de remporter des médailles. Passage en revue des plus prometteurs.

Ils rêvent du podium

Mohamad Ihab, l’haltérophile le plus proche du podium

Mohamad Ihab, l’haltérophile le plus proche du podium

A 27 ans, Mohamad Ihab (77 kg) participe pour la première fois aux Jeux Olympiques (JO). Il est l’haltérophile le plus expérimenté de la sélec­tion, et a réussi à se classer 2e au niveau mondial après avoir remporté deux médailles d’argent aux Mondiaux des Etats-Unis en 2015 à l’épaulé jeté et au total, en soulevant 152 kg à l’arraché et 211 à l’épaulé jeté. « Je fais une évaluation totale de mon niveau après chaque compétition. Je me prépare pour les JO non seulement par l’entraînement, mais je reviens sur toutes mes compétitions pour mettre la main sur mes points faibles. J’essaye aussi de suivre de près les records de mes rivaux », assure Ihab.

En fait, ce champion devait disputer les JO de Londres 2012, mais il a été suspendu pendant 2 ans pour dopage. Pour lui, les JO de Rio sont un vrai défi. Ihab a commencé sa préparation très tôt, car il a achevé sa qualification en 2015. Depuis le mois de mars, il a participé à deux camps fermés. Quant aux stages à l’extérieur, il en a fait trois. Le pre­mier stage était aux Emirats au mois de mars et a duré un mois. Le deuxième était au Pakistan au mois de juin et a duré un mois. Un troi­sième stage a eu lieu à Rio, à quelques semaines des JO. « Je vise une médaille de bronze vu que l’or et l’argent sont dominés par les grandes nations de la discipline comme la Chine et la Russie », dit Ihab avec espoir.


Akram, roi des basins

Akram, roi des bassins
Akram, roi des bassins

Ahmad Akram a brillé lors de la saison 2015 en terminant 4e du 1 500 m libre aux Mondiaux de Kazan (Russie), réalisant une première dans l’histoire de la natation égyp­tienne. Depuis 2013, il s’est spécialisé dans les longues distances (800 m et 1 500 m). Depuis sa médaille d’or remportée aux JO de la Jeunesse 2014 en Chine, Akram a commencé à faire ses premiers pas sur la voie du professionnalisme. Faisant ses études à l’Université de Caroline du Sud où il s’entraîne sous la houlette de l’entraîneur Chérif Habib, son niveau a progressé et il a pu cette année terminer 2e du 1 650 yards, aux Championnats NCAA, qui regroupent toutes les universités américaines. Il a pu également rafler la médaille d’or aux Championnats de conférence, réalisant ainsi une première pour son université améri­caine. Il a commencé son programme de préparation en juin dernier en disputant un tournoi international en République tchèque. Ensuite, il a participé à un camp de prépara­tion en Hongrie avant de disputer un autre tournoi en juillet en République tchèque. Le but de ce nageur talentueux est de disputer la finale. « En finale, tous les nageurs pos­sèdent la même chance de monter sur le podium olympique », affirme Akram, qui participera aux JO dans les épreuves de 400 m et 1 500 m nage libre.

Farida Osmane, au sommet de la natation

Farida Osmane, au sommet de la natation
Farida Osmane, au sommet de la natation

Il ne manque qu’une médaille olympique pour compléter le palmarès bien garni de cette nageuse talentueuse. Les Jeux de Rio représentent son deuxième rendez-vous olympique après Londres 2012 où elle n’a pas pu remporter de médaille à cause de son jeune âge et la forte concurrence. Une déception com­pensée par une bonne saison en 2015 où elle a terminé 5e lors des Championnats du monde de Kazan (Russie) en 50 m papillon, réalisant ainsi la meilleure per­formance égyptienne aux Mondiaux. Malgré son jeune âge, elle a déjà un pal­marès impressionnant avec 9 médailles d’or qu’elle a pu remporter depuis 2011. Faisant ses études à l’Université de Berkeley en Californie, Farida a réalisé beaucoup de progrès vu qu’elle s’entraîne côte à côte avec l’élite mondiale. « L’entraînement aux Etats-Unis est vraiment différent. En Egypte, j’étais dis­persée entre l’entraînement et les études. Contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis où ma vie est bien organisée : à l’université, la natation est considé­rée comme une matière qui fait partie des études », assure-t-elle. Elle a fait sa préparation aux Etats-Unis avec son entraîneur de l’université et a disputé plu­sieurs tournois aux Etats-Unis comme le Grand Prix de Charlotte. « Mon but est de faire un exploit pour la natation égyptienne en remportant une médaille ou en disputant la finale. Je me suis consacrée coeur et âme à ce but », conclut la jeune nageuse qui disputera aux JO les épreuves de 50 m libre et 100 m papillon.

Hédaya Malak, la force du taekwondo

Hédaya Malak, la force du taekwondo
Hédaya Malak, la force du taekwondo

A 22 ans, Hédaya Malak (-57 kg) disputera les deuxièmes Jeux olympiques de sa carrière. A Londres 2012, où elle y avait participé pour la première fois, elle avait réalisé un exploit en terminant 5e. La saison 2015-2016 a été la meilleure de la jeune fille qui a réalisé un tour de force sans précédent en remportant la médaille d’or du Grand Prix du Mexique qui l’a qualifiée automatiquement aux Jeux olym­piques de Rio de Janeiro. Cela a été une très grande surprise, car elle a battu les meilleures taekwondoïstes du monde. En 2015, elle a pourtant été blessée. Elle a été victime d’une fracture au pied en décembre 2014. Après un arrêt forcé causé par sa blessure, Hédaya a repris l’entraînement avec plus de détermination que jamais. Elle a tout fait pour rattra­per son retard, et a repris la compétition en mars 2015 en disputant l’Open des Pays-Bas, puis celui d’Espagne, avant de disputer les Championnats du monde de Russie en mai dernier. Pour la 2e fois consécutive, elle a terminé 5e aux Mondiaux après une défaite lors des quarts de finale. Après les Mondiaux, elle s’est distinguée dans différents tournois en remportant une médaille d’or à l’Open de Pologne, aux Jeux militaires de la Corée du Sud et à l’Open du Kazakhstan. Elle a également remporté des médailles d’argent à l’Open d’Australie et aux Jeux africains, et des médailles de bronze à l’Open d’Autriche, d’Indonésie et au Grand Prix de Russie. Elle a clôturé l’année 2015 avec une médaille d’or lors de la finale du Grand Prix du Mexique. Hédaya a bénéficié d’une préparation parfaite. Depuis l’arrivée du nouveau directeur technique, l’Espagnol Rosendo Alonso, au début de 2015, un programme de préparation a en effet été mis en place avec des buts précis et des étapes à franchir. « J’ai disputé l’Open d’Espagne en avril, et j’ai effectué deux stages de prépara­tion à l’étranger, en Espagne et en Corée du Sud. J’ai fait de mon mieux pour être prête. Je rêve du podium olympique », avoue-t-elle.

Mehelba, l’espoir du tir égyptien

Mehelba, l’espoir du tir égyptien
Mehelba, l’espoir du tir égyptien

A l’âge de 25 ans, Azmi Mehelba, ce jeune tireur, a un palmarès déjà impres­sionnant. Il s’est qualifié pour les JO en remportant une médaille de bronze aux Mondiaux d’Espagne en 2014. Il est le premier dans l’histoire du tir égyptien à figurer sur la liste du classement mon­dial. Il s’est classé à la 2e place en 2014, et à la 4e en 2015. Assurant sa qualifica­tion très tôt, Mehelba a eu la chance de disputer un bon nombre de tournois en 2015. Il s’est classé 4e à la Coupe du monde en Azerbaïdjan, et 6e aux Mondiaux d’Italie. En 2016, il montre son talent et son bon niveau en rempor­tant une médaille d’or au tournoi Grand Prix de Chypre. Mehelba a consacré tout son temps et son argent pour bien se pré­parer à ces JO. « J’ai fait à mes frais des stages de préparation à l’étranger. Je m’entraîne sous la houlette de l’entraî­neur italien Diego Gasprimi, l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Depuis 2 ans, cet entraîneur planifie mon pro­gramme de préparation que j’applique à la lettre. Cet entraîneur m’a beaucoup aidé à améliorer mon niveau. Avec lui, je suis devenu un tireur professionnel », assure Mehelba. Il affirme avoir tous les atouts pour monter sur le podium olym­pique. Il a actuellement plus d’expé­rience par rapport aux JO de Londres 2012 où il n’a rien obtenu. « Aux Mondiaux d’Espagne 2014 qui regrou­paient les meilleurs athlètes du monde, j’ai pu battre le Français Eric Delaunay sur le score de 15-13. J’ai donc une grande chance de faire mieux aux JO cette année, car je suis plus expérimenté et mieux préparé », dit-il avec assurance.

Mirande Youssef

Les frères Al-Guézeiri, stars du pentathlon

Les frères Al-Guézeiri, stars du pentathlon
Les frères Al-Guézeiri, stars du pentathlon

Amr Al-Guézeiri, 4e au classement mondial, représente l’Egypte pour la troisième fois aux JO de Rio. Il est le premier pentathlonien égyptien à se qualifier en occupant le top du classement mondial. Les deux dernières années ont été des années de gloire pour ce pentathlonien. En 2014, il a remporté une médaille d’argent aux Mondiaux. En 2016, il a remporté une médaille d’or à la Coupe du monde du Caire, une 6e place aux Mondiaux, et la médaille d’or en compétition par équipe aux Mondiaux de Moscou. Une première dans l’histoire du pentathlon égyptien. Il est parvenu à ce niveau grâce à une bonne préparation à Colorado Springs aux Etats-Unis depuis 2013 où il s’entraîne avec la sélection américaine.

Il a commencé sa préparation aux Etats-Unis par plusieurs camps fermés, du mois de juin jusqu’au 4 août. Il partira pour Rio afin d’effecteur un dernier stage avant le début de la compétition de pentathlon le 18 août. « Mon rêve est de décrocher une médaille olympique. Et cette année, grâce à la bonne préparation, je pense être en mesure de réaliser mon rêve. A 30 ans, je crois que je suis prêt pour monter sur le podium olympique », conclut-il. Quant à son frère Omar Al-Guézeiri, il a assuré sa qualification en se situant 6e au classement mondial. 2016 a été sa meilleure saison. Lors de la Coupe du monde de Rio, il a remporté sa première médaille mondiale en décrochant l’argent. Puis, il a réalisé sa meilleure performance aux Mondiaux en terminant 4e en individuel, sans compter la médaille d’or obtenue en compétition par équipe. Aujourd’hui, à 31 ans, il pense être à son meilleur niveau. Omar suit la même préparation que son frère aux Etats-Unis à Colorado Springs depuis 2013 où il s’entraîne avec la sélection américaine, ce qui a joué un grand rôle dans la progression de son niveau. « J’ai fait beaucoup de sacrifices pour réaliser mon rêve et participer aux JO ; aujourd’hui, je me sens prêt. Mais il faut savoir que le pentathlon (escrime, natation, équitation et épreuve combinée composée de tir et de course) n’est pas un sport de records. Le tirage au sort a un rôle important, surtout en équitation. J’espère que tous les éléments s’accorderont pour me permettre de décrocher une médaille olympique », assure Omar.

Hossam Bakr, un boxeur qui ne lâche rien

Hossam Bakr, un boxeur qui ne lâche rien
Hossam Bakr, un boxeur qui ne lâche rien

Hossam (31 ans, 75 kg) est un espoir de médaille pour la boxe égyptienne. Cette discipline a déjà réalisé des exploits aux JO d’Athènes 2004, en décrochant 3 médailles, une d’argent et deux de bronze. Mais après cette prouesse, la boxe égyptienne a connu une période de recul jusqu’à l’arrivée de la nouvelle génération représentée par Hossam Bakr. 5e au classement mondial de boxe, médaillé de bronze aux Mondiaux du Qatar en 2015, Bakr a prouvé qu’il est un boxeur de haut niveau et se présente comme le favori pour la médaille olympique. A noter que Bakr s’est blessé gravement lors des Mondiaux du Qatar, mais il a vite récupéré son niveau en effectuant plusieurs stages à Cuba et en Allemagne. Depuis deux années, Bakr dispute plusieurs tournois en Ligue professionnelle (APB), créée par la Fédération internationale de boxe amateurs (AIBA) en 2010. « J’ai signé il y a deux ans avec la Fédération internationale de boxe un contrat pour participer à la Ligue professionnelle. Selon ce contrat, je dois disputer un match tous les deux mois. Et grâce à ce grand nombre de matchs de très haut niveau, mon niveau s’est nettement amélioré sur le plan technique et physique », assure Bakr. Au vu de ses récentes performances, Bakr est certain d’être capable de rapporter une médaille olympique. « Mais je crois qu’avec le programme de préparation que nous avons fait, je suis prêt à atteindre mon objectif à Rio », assure Bakr.

Ramadan Darwich, l’espoirdu judo égyptien

Ramadan Darwich, l’espoir du judo égyptien
Ramadan Darwich, l’espoir du judo égyptien

Classé 9e au classement mondial, Ramadan (27 ans, -100 kg) fait figure de favori pour remporter une médaille à cette édition des JO. De retour d’une grave blessure aux jambes, le judoka Ramadan Darwich a fait un retour marqué en remportant une médaille d’or à l’Open d’Europe de Bulgarie en janvier dernier. Médaillé d’or aux Championnats d’Afrique de Tunisie en avril dernier, ce champion a confirmé sa qualification aux JO. Il se dit prêt pour les JO de Rio et aspire à monter sur le podium après une mauvaise performance aux JO de Londres 2012 où il a été éliminé dès le premier tour. Il a effectué une très bonne préparation pour être en bonne forme à Rio. « J’ai effectué plusieurs camps fermés en Egypte ainsi que de nombreux camps à l’étranger : au Japon, un autre en République Tchèque et en Espagne. J’ai également disputé plusieurs tournois tels que le Grand Prix en Géorgie et le Grand Chelem de Tyumen en Russie », explique-t-il.

Médaillé de bronze aux Mondiaux 2009, 5e aux Mondiaux 2011, a un palmarès riche en médailles internationales. « Il me manque une médaille olympique pour l’ajouter à mon palmarès. Mon but est de rééditer l’exploit de Hicham Mesbah qui a remporté une médaille aux JO de Pékin 2008, et retrouver les années de gloire du judo égyptien, victime d’une régression depuis 2011 », conclut-il.

Sara Samir, haltérophile et championne olympique

Sara Samir, haltérophile et championne olympique
Sara Samir, haltérophile et championne olympique

Sara Samir, 18 ans (63 kg), dispute ses premiers JO pleine d’espoir et d’ambition. Bien qu’elle soit l’haltérophile la plus jeune de la sélection, elle possède un palmarès plein de médailles. Elle a remporté 6 médailles d’or aux Championnats d’Afrique en Tunisie. En 2014, Sara a commencé à briller en remportant des médailles d’or dans tous les tournois qu’elle a disputés. Elle a remporté 6 médailles d’or aux Championnats d’Afrique juniors. Le vrai exploit était aux JO de la Jeunesse en Chine en 2014, où elle a remporté une médaille d’or. « C’est la médaille la plus précieuse de ma vie. J’étais la seule haltérophile à remporter une médaille d’or aux JO des jeunes », souligne Sara. En 2015, elle a remporté 3 médailles d’or aux Mondiaux juniors et 3 autres médailles d’or aux Jeux Arabes (JA). Les deux premiers exploits de Sara en 2015 en senior étaient une médaille d’argent à la Coupe du monde en Chine et une 4e place aux Mondiaux. « A la Coupe du monde en Chine, j’ai amélioré mon record en soulevant 105 kg à l’arraché et 130 à l’épaulé jeté. Aux Mondiaux, j’ai amélioré mon record, car j’ai réussi à soulever 110 kg à l’arraché et 135 à l’épaulé jeté ». Fière de ces médailles, Sara va continuer son parcours pleine d’assurance. « Je me suis bien préparée pour cet événement. J’ai fait deux stages au Centre olympique de Maadi. J’ai fait 3 stages à l’étranger aux Emirats, au Pakistan et à Rio. Durant cette période, j’ai réussi à améliorer mes records en soulevant 115 à l’arraché et 145 à l’épaulé jeté. Cela me permettra sans doute de faire un bon classement, car la concurrence sera très rude, surtout devant la Chine qui domine ma catégorie », conclut-elle.

Marianne Youssef

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