Héritière des forces militaires de l’Empire ottoman, l’armée turque se considère comme la gardienne du kemalisme et garante de la Constitution turque. «
Les forces armées turques sont les gardiennes de la République turque », prévoyait la Constitution avant sa réforme en 2010 par le président turc Erdogan. Dans la nouvelle Constitution en revanche, les compétences de l’armée ont été réduites.
Consituée de 600 000 militaires, elle est considérée la 8e armée en termes d’effectifs au niveau mondial et la deuxième au niveau de l’Otan, juste après les Etats-Unis. Elle est également considérée comme l’une des forces les mieux entraînées et équipées dans le monde, et ce, en raison de ses affrontements quotidiens, depuis près de 30 ans, avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan. Cela rehausse sa position alors même que les forces européennes ont fortement réduit leurs dépenses militaires.
Quant à sa composition, les forces armées turques regroupent 402 000 hommes dans l’armée de terre (77 000 professionnels et 325 000 conscrits), quelque 48 600 dans la marine (14 100 et 34 500), et 60 100 dans l’armée de l’air (28 600 et 31 500), selon le rapport 2016 de l’Institut international des études stratégiques (IISS), basé à Londres. A cette capacité, viennent s’ajouter plus de 102 200 membres des forces paramilitaires de la Garde nationale, selon les chiffres de 2015. De plus, la Turquie compte 378 700 réservistes dans les trois corps d’armée.
Sur le plan de l’armement, selon l’IISS, l’armée de l’air dispose d’environ 400 avions de combat, en grande majorité des Falcon F-16 et de Phantom F-4. Grâce à la situation géographique avantageuse du pays qui est entouré de mers, les forces navales turques sont les plus puissantes de la Méditerranée orientale, dotées d’une grande expérience de lutte sous-marine et de surface.
Ayant un poids économique important, l’institution militaire turque a développé son industrie militaire de défense, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des équipements militaires achetés de l’étranger, qui ne dépassent pas aujourd’hui les 10 % de ses besoins.
En outre, le fait que la Turquie est un membre actif de l’Otan depuis 1952 a fortifié sa présence militaire, avec pour mission de contrôler trois zones essentielles du dispositif de défense occidental : les détroits, l’Anatolie orientale et le Proche-Orient.
L’armée turque est centrée sur une stratégie qui consiste à défendre les frontières et les menaces intérieures. Sur le plan intérieur, elle est toujours engagée dans les combats contre les séparatistes kurdes et les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Sur le plan externe, les forces turques ont également été déployées dans les différentes opérations balkaniques de l’Otan, ainsi que sur le front afghan dans le cadre de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (FIAS). Elle participe également à la coalition internationale contre Daech.
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