Les exportations égyptiennes vers la France ont diminué à cause de la baisse des cours du pétrole.
Les échanges commerciaux entre l’Egypte et la France ont baissé de 1,1 % en 2015 par rapport à l’année précédente, cependant, les exportations françaises vers l’Egypte ont atteint le chiffre record de 2,1 milliards d’euros contre 1,6 milliard l’année précédente. Les céréales ont pris le devant avec des exportations françaises de 340 millions d’euros, suivies par les produits pharmaceutiques et les médicaments, les moteurs et turbines et les automobiles. « Ce chiffre record dans l’histoire des échanges entre les deux pays est lié au fait qu’il y a eu beaucoup de projets et d’investissements en Egypte l’année passée. Je crois que les exportations des moteurs et turbines sont étroitement liées aux projets d’électricité réalisés en Egypte au cours de l’année passée », estime Guilhem Roger, chef du service économique de l’ambassade de France au Caire. Et d’ajouter que la dévaluation de l’euro par rapport au dollar a rendu les pays de la zone euro plus compétitifs. La France est devenue ainsi le 6e fournisseur de l’Egypte.
Les exportations égyptiennes vers la France n’ont pas pris le même élan. Consistant surtout de produits pétroliers, elles ont baissé de plus de 50 % de leur valeur en 2015, vu la baisse des cours du pétrole. Ainsi, de 1 milliard d’euros en 2014, elles ont passé à 473 millions d’euros, accentuant davantage le déséquilibre commercial entre les deux pays à l’avantage de la France.
Les exportations égyptiennes en pétrole ont, à elles seules, baissé d’environ 80 % en 2015, passant à 110 millions d’euros contre 537 millions l’année précédente. « Les principales exportations égyptiennes vers la France sont le pétrole et le gaz. Or, il n’y a plus d’exportations égyptiennes en gaz, et le prix du baril de pétrole a baissé à 30 dollars », explique Guilhem Roger. « La valeur des exportations égyptiennes a baissé, mais pas nécessairement les quantités. Il est très tôt de juger s’il s’agit d’une tendance ou si la baisse est exceptionnelle. Une hausse des cours du pétrole pourrait diminuer ce déséquilibre. Traditionnellement, les échanges étaient plus équilibrés », dit Roger. Les exportations égyptiennes en engrais n’ont pas non plus redressé la balance commerciale entre les deux pays. Les hydrocarbures et les engrais représentent près de 70 % des exportations égyptiennes vers la France, le reste est réparti entre les fruits, les légumes, le textile et les câbles électriques. A part ces produits, les exportations égyptiennes vers la France sont fractionnées parmi différents secteurs avec des chiffres peu importants. « L’Egypte a besoin peut-être d’une politique commerciale et industrielle plus ciblée pour profiter du potentiel du marché européen, surtout que ses concurrents du bassin de la Méditerranée sont plus dynamiques sur le marché européen », élabore Guilhem Roger. Et de préciser que les entreprises égyptiennes n’ont pas le même besoin d’exporter vu que le marché local est plus important que celui d’autres pays de la région. « Mais avec la dévaluation de la livre, les entreprises locales commencent à se désintéresser du marché local et viser plus les exportations ».
Les exportations égyptiennes vers la France sont en fait en baisse depuis 2012, en raison de la baisse des exportations pétrolières dont la production locale a baissé après la révolution de 2011. Au niveau de l’Union européenne, la France est le 5e partenaire européen de l’Egypte après l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse.
Les importations égyptiennes de la France ont également baissé en 2011, où elles avaient enregistré 1,3 milliard d’euros. En 2014, elles étaient de 1,035 milliard, avant de remonter à nouveau. Elles sont très variées. D’abord, il y a les céréales qui représentent 12 % des importations, suivies par les produits pharmaceutiques, l’aluminium, les produits pétroliers raffinés et les produits chimiques. En 2014/2015, la France est devenue le 8e partenaire commercial de l’Egypte.
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