Pas de miracle dans cette soirée du vendredi 24 juin,
Ahli a été sacré champion d’Egypte pour la 38e fois de son histoire. Les
Rouges ont battu
Ismaïli 2-1 au Caire pour ouvrir un écart de 7 points avec
Zamalek, leur plus proche rival à deux journées de la fin de la compétition. Les
Blancs, auteurs du doublé de la saison passée, avaient entretenu le suspense au sprint final, faisant pression sur les
Rouges qui semblaient en perte d’allure et de confiance suite à deux défaites consécutives face à
Masri et
Zesco United en Ligue d’Afrique sur le score identique de 3-2.
Avec 5 points d’écart, Zamalek rêvait d’un scénario dramatique pour conserver son titre. Ahli devait trébucher face aux Derviches, ce qui aurait mis l’écart à leur portée lorsque les deux équipes s’affronteraient au derby cairote en journée finale. Il s’est exactement passé l’inverse puisque les hommes de Martin Jol se sont imposés face à Ismaïli, alors que Zamalek a été tenu en échec 2-2 par Masri, très impressionnant de Hossam Hassan. « On devait être champion depuis quelques semaines, mais nous avons rencontré quelques problèmes et contre-performances qui ont retardé notre sacre. Remporter le titre en Egypte a une plus grande valeur pour moi qu’aux Pays-Bas, car satisfaire 100 millions d’Egyptiens est tout de même très important. Ahli est le plus grand club d’Egypte, et entraîner une telle équipe veut dire que vous ne pourrez jamais avoir assez de sommeil », explique le technicien néerlandais suite à la victoire contre Ismaïli.
Effet Jol
Jol (60 ans) a été embauché en février dernier en tant que quatrième entraîneur cette saison suite à Fathi Mabrouk, le Portugais José Peseiro, qui a rejoint Porto à la mi-saison et finalement Abdel-Aziz Abdel-Chafi, qui a assuré l’intérim pour deux mois. L’ancien entraîneur de Tottenham (Ang), Hambourg (All) et Ajax (PB) a usé de toute son expérience pour vite s’adapter au club et au système de jeu dans le championnat afin de ne pas secouer l’équipe dans sa quête de retrouver le titre. « Notre large expérience nous a permis de nous adapter rapidement aux différents styles de jeu, et c’est ce qui nous a aidés à conserver notre niveau technique malgré les changements d’entraîneurs. A son arrivée, Jol avait déjà vu beaucoup de matchs d’Ahli et du championnat. Il était clair qu’il nous avait bien observés. Ce qui nous a facilié la tâche et lui a permis de faire son apport. Il n’a pas encore tout montré vu le rythme du championnat qui se joue tous les 3 jours. Je pense que la saison prochaine on sera encore mieux après une période de préparation », explique le meneur de l’équipe, Abdallah Al-Saïd. Au début, Jol a maintenu la configuration du jeu de l’équipe et même la formation, tout en essayant d’améliorer le rendement de l’équipe et de donner des consignes tactiques. Mais au fil du temps, il a eu une meilleure connaissance de la qualité du groupe et a pu installer un dispositif en 4-2-3-1 avec un quatuor offensif homogène et dévastateur composé d’Al-Saïd, le virevoltant ailier, Ramadan Sobhi, et Moëmen Zakariya évoluant derrière un attaquant de pointe, Malick Evouna.
L’offensive rouge a donc été la plus efficace du championnat, ayant marqué 64 buts en 32 rencontres, soit 16 de plus que ses plus proches rivaux Zamalek et Masri (voir encadré). Il a pu ouvrir l’écart à 11 points avant de souffrir de déconfitures soudaines face à Wadi Degla (1-0) et Masri (3-2), qui ont animé le suspense lors des dernières journées du championnat. Et bien que la défense soit la plus solide du championnat avec seulement 23 buts encaissés, ses lacunes ont été parfois flagrantes, ce qui a fait d’elle le point faible de cette équipe colossale.
Richesse d’effectif
L'entraîneur Martin Jol avec les joueurs Sabri Rahil et Saleh Gomaa.
Dans sa quête pour remporter ce 9e titre des 10 dernières saisons, Ahli avait déboursé de fortes sommes pour étoffer son effectif. L’international gabonais, Malick Evouna, a constitué un nouveau record de transferts au football égyptien pour la bagatelle de 2,4 millions de dollars en provenance du Wydad Casablanca du Maroc. C’était sûrement l’affaire la plus médiatique d’un recrutement doré comprenant l’attaquant ghanéen John Antwi, les milieux Saleh Gomaa, Ahmad Al-Cheikh, Amr Al-Soulaya et les défenseurs Rami Rabie, Ahmad Hégazi et Ahmad Fathi. Cette palette à faire rêver n’importe quel entraîneur a donné à Jol de nombreuses options pour combler ses absences. En effet, à cause de l’allure infernale du championnat combiné aux rencontres africaines et aux engagements de la sélection, Ahli a été privé de plusieurs de ses piliers lors des dernières semaines. Le gardien international Chérif Ekrami, le défenseur international Ahmad Hégazi, le latéral droit Ahmad Fathi, l’excellent meneur Al-Saïd et les attaquants Evouna et Amr Gamal ont passé de longs séjours à l’infirmerie, mais l’équipe n’a pas dégringolé grâce à la qualité du banc de touche. « Je suis très fier de mes joueurs qui ont très bien réagi malgré les nombreuses absences. C’est un groupe très solide, et j’ai toujours dit que même s’il y a des postes qui ont besoin de renforts, il faut d’abord trouver des joueurs qui sont meilleurs ou du moins du même niveau que les nôtres. Je ne cherche pas des remplaçants mais des battants pour le onze de départ », dit Jol.
Premier objectif atteint, maintenant, Ahli va viser ses autres cibles. « Nous voulons tout remporter dans la prochaine période. Il y a la Coupe d’Egypte et la Ligue d’Afrique afin de retrouver la place de meilleur joueur au Championnat du monde des clubs », explique Mahmoud Taher, président du club.
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