Les gravures de la tombe de Néfertari sont sublîmes.
Le ministère des Antiquités a pris la décision de rouvrir au public les plus belles tombes de Louqsor. Celle de la reine Néfertari, située dans la Vallée des reines, et celle de Séthi Ier, dans la Vallée des rois, en faisant passer le prix du billet d’entrée à 100 L.E. «
L’objectif est d’augmenter les recettes du ministère des Antiquités. On souffre d’un déficit budgétaire sans précédent depuis plus de cinq ans à cause de la chute du nombre des touristes dans le pays », explique Khaled Al-Anani, ministre des Antiquités. Une étape appréciée par les archéologues et professionnels du tourisme. «
C’est une mesure qui a beaucoup tardé pour attirer de nouveau les touristes en Egypte et aider, de la sorte, le tourisme à se redresser. Ces joyaux pharaoniques sont connus et appréciés dans le monde entier », souligne Abdel-Halim Noureddine, professeur d’archéologie à l’Université du Caire. Selon lui, beaucoup d’autres sites doivent être ouverts à la visite comme Dahchour, Saqqara ou Tanis, via une vaste campagne de communication. «
Cela sera aussi une manière d’informer sur le retour de la stabilité et de la sécurité en Egypte », reprend Noureddine.
Un mur représentant des scènes funéraires à la tombe de Séthi Ier.
Pour sa part, Mostafa Waziri, directeur des antiquités de Louqsor, assure que ces visites seront soumises à des conditions strictes afin d’assurer la conservation de ces tombes et les chefs-d’oeuvre qu’elles renferment. Le nombre de visiteurs sera limité à 150 personnes par jour et la visite ne sera que de 15 minutes. L’humidité et la température sont surveillées en permanence par des instruments de mesure sophistiqués.
Momie disparue
Dessins muraux représentant la reine Néfertari.
Connue pour sa beauté incomparable dans toute la Vallée des reines sur la rive ouest du Nil, la tombe de Néfertari est aussi connue pour sa fragilité. Depuis sa découverte par l’Italien Schiaparelli en 1904, les archéologues ont réalisé que cette tombe a été creusée dans une région où le calcaire est peu résistant. Il a déjà été fracturé par des tremblements de terre. Ainsi, à cause de cette implantation, l’infiltration des eaux de pluie et les variations d’humidité à l’intérieur de la tombe ont favorisé, au cours des siècles, un écaillage des peintures et une migration des sels présents dans la roche vers la surface. « Cette tombe a fait l’objet de plusieurs projets de restauration, dont le dernier était celui mené par la Fondation américaine Paul Getty et qui s’est achevé à la fin des années 1990. C’est grâce à cette restauration que le monument est stabilisé et a retrouvé une grande partie de sa magnificence d’antan », explique Mostafa Waziri. Et d’ajouter que chaque année une maintenance, une restauration et une consolidation des couleurs des plafonds et des murs ont lieu dans la tombe.
Dessins muraux représentant la reine Néfertari.
Celle-ci, renfermant des peintures murales parmi les plus belles de tout l’art funéraire des pharaons, a été pillée dans l’Antiquité et la momie de Néfertari a disparu. Il ne reste plus que quelques morceaux de son sarcophage, et ses sandales sont exposées au musée de Turin.
La chambre funéraire de la tombe de Séthi Ier.
La renommée de la reine Néfertari ne vient pas uniquement de la beauté de sa tombe. C’était aussi sa beauté de femme qui fascinait, d’ailleurs son nom signifie « la belle des belles ». Elle était la première des grandes épouses royales du pharaon Ramsès II, dont le règne a duré de 1290 à 1224 av. J.-C. Ramsès II en était très amoureux : il a voulu que la statue qui lui est dédiée à Abou-Simbel soit aussi grande que sa propre statue, honneur qui ne fut accordé à aucune autre reine d’Egypte.
Tombe spectaculaire
La chambre funéraire de la tombe de Séthi Ier.
Quant à Séthi Ier (1294-1281 av. J.-C.), il est l’un des pharaons les plus importants de la XIXe dynastie. Sa tombe est la plus spectaculaire de la Vallée des rois, sa décoration est exceptionnelle, toutes les parois sont ornées de bas-reliefs et de peintures, y compris les plafonds. Séthi Ier meurt à l’âge de 50 ans environ, c’est son fils, Ramsès II, qui lui succède sur le trône de l’Egypte. La tombe de Séthi a été découverte par l’Italien Giovanni Belzoni en 1816, le plan est complexe et s’allonge sur plus de 100 mètres sous terre. Sa momie, qui est l’une des mieux conservées de l’Antiquité, ne fut découverte qu’en 1881 dans la célèbre cachette de Deir Al-Bahari, elle est aujourd’hui conservée au Musée égyptien du Caire.
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