Depuis plusieurs décennies, de nombreuses initiatives ont été proposées et initiées par les acteurs régionaux et internationaux pour trouver une solution durable à l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Certains de ces efforts et de ces démarches ont abouti à des accords célèbres, dont Camp David et l’accord d’Oslo. Le reste n’est que médiation souvent inefficace.
Le rôle des Américains dans le processus de paix est l’un des plus importants. Depuis plus de 60 ans, les Etats-Unis ont joué le rôle « d’arbitres du conflit israélo-palestinien ». Mais à des degrés différents en fonction des présidents. Néanmoins, vu l’influence du lobby pro-israélien à Washington, le dossier israélo-palestinien a toujours été l’une des priorités de la diplomatie américaine comme il a été toujours présent dans les campagnes électorales et les programmes des candidats à la présidentielle. Pourtant, aujourd’hui, les Etats-Unis semblent délaisser l’affaire, malgré les réunions et les escales qu’entreprend de temps à autre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry. La Russie, elle, bien qu’officiellement parraine du processus de paix, n’a pas joué de rôle important, quant à l’Europe, son rôle a toujours été complémentaire à celui des Etats-Unis.
Inversion des rôles
Sur le plan régional, l’Egypte était le principal acteur qui, à travers son histoire, a joué un rôle primordial dans les négociations de paix. C’est elle qui a mené le premier pas vers la paix avec Israël par la signature de l’accord de Camp David en 1978, qui comprend une proposition de résolution de la « question palestinienne ». Ehud Barak et Yasser Arafat y signent le mémorandum, dit « Wye II », l’Egypte accueille aussi les négociations de Taba et Charm Al-Cheikh en 2001. L’Egypte a joué le rôle le plus important vu son histoire, sa position et son voisinage avec les territoires palestiniens. C’est elle qui parrainait aussi les pourparlers de réconciliation interpalestinienne. « Toutefois, ce rôle a changé ces dernières années, parce que L’Egypte ne s’entend pas du tout, aujourd’hui, avec le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et qui représente un grand problème pour elle », explique Saïd Okacha, analyste chargé du dossier israélien au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. L’Arabie saoudite, quant à elle, jouait un rôle plus important dans le financement du développement et la reconstruction des territoires occupés. Mais elle a aussi joué un rôle dans la revitalisation du processus de paix et a proposé plusieurs initiatives, dont l’initiative arabe de 2002. Celle-ci proposait à Israël une paix globale en échange du retrait des territoires occupés depuis 1967 et de la création d’un Etat palestinien, mais elle avait été rejetée par Israël. La 10e chaîne israélienne a pourtant récemment annoncé que la Ligue des Etats arabes avait transmis un message à Israël indiquant qu’ils étaient prêts à discuter de modifications de l’initiative de paix arabe de 2002, comme base pour de nouvelles négociations avec les Palestiniens.
Ces dernières années, la Turquie et le Qatar ont joué aussi un rôle primordial dans le dossier israélo-palestinien. Un rôle assez nouveau-né alors que celui des parrains traditionnels s’amenuisait. « Les changements qu’a vécus le Proche-Orient depuis 2011 ont conduit à la négligence du dossier palestinien, mais aussi au changement des rôles. Certains sont devenus plus forts, d’autres se sont affaiblis. Le rôle de la Turquie est devenu plus important depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, en 2002. Et le Qatar jouait un rôle direct, notamment dans le financement de la reconstruction comme l’Arabie, et sa célèbre chaîne de télévision Al-Jazeera est un outil de poids », souligne Okacha, qui voit que le rôle de ces nouveaux acteurs a commencé, aujourd’hui, à se rétrécir en faveur des anciens acteurs comme l’Egypte et l’Arabie.
Lien court: