Chris Jarvis, président de la mission du FMI en Egypte.
La semaine dernière se tenait la réunion annuelle des organismes mondiaux du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). En marge de ces réunions, l’
Hebdo s’est entretenu avec Chris Jarvis, président de la mission du FMI en Egypte. Il assure que l’Egypte est confrontée à des défis économiques de taille. «
Ces défis économiques sont d’autant plus réels que la conjoncture économique internationale et l’instabilité régionale sont grandes », explique Chris Jarvis à l’
Hebdo.Pour lui, l’Egypte peut surmonter ces défis si elle adopte les politiques économiques correctes et si elle se sert du soutien de ses partenaires. «
Les rencontres tenues entre les responsables du FMI et ceux du gouvernement égyptien lors des réunions du printemps du FMI et de la BM ont permis un dialogue important concernant le programme du gouvernement et de la Banque Centrale d’Egypte », dit Jarvis. Et d’ajouter : «
Nos visions concernant les problèmes que rencontre l’économie égyptienne et les moyens adéquats pour les résoudre sont très proches avec celles du gouvernement égyptien, et nous avons discuté en profondeur de ces dossiers lors de la présence des responsables gouvernementaux à Washington ».Jarvis confirme que le gouvernement égyptien n’a pas présenté de demande de crédit auprès du FMI, «
mais nous sommes tout à fait prêts à soutenir le gouvernement s’il le décide ».
En ce qui concerne l’idée de recourir à un crédit du FMI, la ministre de la Coopération internationale, Sahar Nasr, avait annoncé avant le début des réunions annuelles du FMI et de la BM que « toutes les alternatives sont sur la table ». A cet égard, Jarvis explique que si le gouvernement prend une telle décision « le programme de coopération avec le gouvernement égyptien assurera l’indépendance monétaire, la croissance économique, la réduction du taux d’inflation, du déficit budgétaire et de la balance des paiements ».La réduction de la dette et la création d’un système de taux de change plus flexible, selon Jarvis, sont un bon point de départ si l’Egypte décide de demander l’aide financière du FMI. Le ministère des Finances avait prévu un déficit budgétaire de 11,5 % fin 2015-2016, contre 8,6 % prévu initialement. La dette prévue devrait atteindre 2,9 trillions de L.E. A noter également que la BCE a dévalué la L.E. plusieurs fois vis-à-vis du dollar au cours de ces deux dernières années, pour atteindre actuellement 8,95 L.E. contre, 7,48 L.E. au début de 2014.
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