Joumana Al-Maghrabi, capitaine de la sélection.
La journée de cette jeune nageuse commence très tôt. A 8h30, elle est déjà prête pour ses cours à la faculté des langues de l’Université de Aïn-Chams. Ensuite, elle doit être à l’heure au club
Al-Guézira pour l’entraînement qui commence à 17h et prend fin à 23h. Depuis sa petite enfance, c’est le même emploi du temps qui se répète chaque jour : l’étude et l’entraînement. Un rythme d’enfer : 6 ou 7 heures d’entraînement par jour. C’est que pour Joumana, l’ambition n’a pas de limite. Après avoir assuré la qualification de son équipe pour Rio, elle rêve d’une bonne performance. Pour l’heure, son seul souci est de s’entraîner pour être en bonne forme à Rio. «
En natation synchronisée, l’entraînement est très dur. On doit passer 2 heures de gymnastique par jour pour que le corps acquière souplesse et force. Deux autres heures dans la piscine pour s’entraîner à l’apnée, car nous sommes majoritairement en immersion dans l’eau. Les deux autres heures qui restent sont consacrées à l’apprentissage des différents déplacements dans l’eau », explique Joumana. Elle ajoute que la natation synchronisée est une discipline très exigeante, elle demande une très grande force cardio-respiratoire ainsi qu’une grande énergie musculaire
. Les athlètes doivent être souples, puissantes, créatives et endurantes. Cette discipline demande également de la concentration pour suivre le rythme musical, et se déplacer en trois dimensions dans l’eau. «
Depuis 2009, je suis un programme intensif d’entraînement avec l’équipe. La fédération nous prépare aux JO de Rio. Pour aider l’équipe à progresser, elle a désigné une experte ukrainienne, et elle nous a fourni un bon nombre de tournois pour acquérir de l’expérience », ajoute-t-elle.
Ces efforts ont commencé à porter leurs fruits en 2014. L’équipe a pu faire preuve de son bon niveau dès sa première participation internationale, en se classant à la 17e place à la Coupe du monde de Québec. « C’était mon premier exploit avec mes coéquipières, car c’est un tournoi auquel avaient participé les grandes équipes de la discipline. En 2015, aux Mondiaux de Russie, on a fait un progrès en se classant à la 15e place », rappelle Joumana avec fierté.
Ses débuts remontent à ses 3 ans au club Ahli. Avant d’opter pour la natation synchronisée, elle a fait de la natation tout court. « Au club Ahli, j’aimais imiter les nageuses de l’équipe de la natation synchronisée qui s’entraînaient devant moi. Un jour, l’entraîneur de l’équipe, qui a remarqué mon talent, a demandé à ma mère que je rejoigne l’équipe », se souvient-elle. Joumana a passé les 4 premières années à apprendre la natation, la gymnastique et le ballet, car l’athlète doit maîtriser ces trois disciplines avant de pratiquer la natation synchronisée. « Ce qui m’a passionnée dans cette discipline c’est sa difficulté. Elle est très difficile, elle demande une harmonie musculaire et nerveuse. Elle exige de l’intelligence car la nageuse doit effectuer 3 ou 4 devoirs en même temps. Voilà pourquoi j’ai décidé de pratiquer ce sport car j’ai une personnalité qui aime relever les défis », dit-elle avec assurance. A 12 ans, elle rejoint la sélection juniors. Et à 14 ans, elle a été choisie pour l’équipe créée par la fédération dans le but de former, à long terme, une équipe solide et capable de réaliser de bonnes performances au niveau international.
Actuellement, Joumana se prépare avec son équipe pour cet événement majeur. « Après les examens de fin d’année, on va accroître les heures d’entraînement au rythme de deux séances par jour. On effectuera un camp fermé au club Al-Guézira. L’équipe participera à 2 tournois en Italie et en Espagne. On sera à Rio deux semaines avant les JO pour la préparation finale. Je suis sûre que mon équipe réalisera un bon classement à Rio », conclut Joumana.
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