Al-Masriyin Al-Ahrar (les Egyptiens libres)
Avec 65 sièges, c’est le parti le plus représenté au parlement et qui possède l’agenda législatif le plus détaillé. Cet agenda est plutôt orienté vers les questions sociales, explique Hamed Galal, député de la circonscription de Mahalla, dans le gouvernorat de Gharbiya. « Le parti a comme priorité la réforme du système de l’enseignement, y compris le développement des méthodes. Nous allons aussi demander au ministre de la Santé d’améliorer le système de l’assistance médicale », ajoute-t-il. « Pour le secteur agricole, nous comptons améliorer les performances économiques des agriculteurs et leur fournir les engrais dont ils ont besoin. Nous allons également lutter contre le chômage pour améliorer les conditions de vie des jeunes à travers la mise en oeuvre des différents projets annoncés par le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Notre parti est particulièrement concerné par l’irrigation pour mettre un terme au gaspillage de l’eau et par les conséquences de la construction du barrage éthiopien de la Renaissance », poursuit-il. Galal souligne également l’importance de la Constitution pour son parti et considère son application comme « une question vitale ».
Mostaqbal Watan (le futur de la nation)
C’est le deuxième parti au parlement avec 50 sièges. Selon Sayed Eissa, membre du parti et député de la circonscription de Kafr Al-Cheikh, la priorité du parti serait également les problèmes sociaux. « On a besoin de nouveaux hôpitaux, de routes, et de mettre fin aux coupures d’électricité. Les députés de Mostaqbal Watan discuteront, durant les prochains jours, des problèmes de leur circonscription pour rédiger un agenda législatif unifié qui aura pour objectif de faire face aux problèmes des citoyens et réaliser leurs aspirations », explique-t-il. Il ajoute : « Notre parti voudrait faire des amendements de certaines lois relatives aux secteurs de l’économie, de l’agriculture et de la santé ».
Le néo-Wafd
Ce parti, qui regroupe des députés libéraux et laïques, a remporté 45 sièges au parlement. Selon Ahmad Al-Séguini, député de la circonscription de l’ouest du Delta, le néo-Wafd suit l’agenda législatif pour la mise en oeuvre de la Constitution : « La Constitution a imposé au parlement un agenda législatif chargé. La semaine prochaine, les députés devront discuter de la politique budgétaire, puis les questions de la justice transitionnelle, la loi de la restauration et de la construction des églises et les lois électorales. Le néo-Wafd se préoccupe également des lois qui régissent les municipalités, celles qui concernent l’assurance sanitaire, le secteur agricole, les pêcheurs, la police et la justice sociale. En fait, le néo-Wafd vient en tête des partis du parlement qui accordent un intérêt aux questions législatives. Nous sommes plus réalistes que les autres », estime Al-Séguini.
Al-Nour
Le parti salafiste Al-Nour qui a soutenu le départ des Frères musulmans du pouvoir a remporté seulement 12 sièges au parlement, contre 112 sièges en 2012. Il représente aujourd’hui le seul mouvement islamiste sous la coupole. Ahmad Khalil, vice-président du parti et député de la circonscription de Amériya à Alexandrie, explique que « l’agenda législatif d’Al-Nour est plutôt économique. Notre parti cherche à mettre en place des lois qui permettent de créer un climat propice aux investissements et qui encouragent le commerce parce que la réalité est que le pays a besoin d’argent. C’est cette situation qui impose l’agenda législatif du parti. Nous pensons qu’il faut également se pencher, et ce de manière prioritaire, sur les lois électorales, celles relatives aux médias, à la médecine légale, et à l’immobilier. Nous oeuvrerons aussi à l’application des articles de la Constitution ».
Al-Mohafézine
Al-Mohafézine, 6 sièges au parlement, donne la priorité aux jeunes. C’est ce qu’explique Evelyne Matta, députée de la circonscription de l’est du Delta. « Si on fait travailler les jeunes, tous les problèmes seront résolus. Al-Mohafézine s’intéresse particulièrement à la lutte contre la corruption et au développement de certaines régions qui sont dans le besoin tel que le requière le soutien de l’Etat, comme le sud de la vallée du Nil. Nous disposons de 55 836 lois dont une grande partie n’est pas encore appliquée. Nous allons déployer un effort pour les mettre en oeuvre ».
L’alliance Daem Masr
Dans cette alliance du « soutien de l’Egypte » figurent des indépendants et de jeunes partis, créés après la révolution qui déclarent oeuvrer pour le respect de la Constitution. Pour Marguerite Azer, députée indépendante de la circonscription du sud et du moyen Delta, l’alliance « est préoccupée par les questions relatives à la justice sociale, l’éducation, la santé, la lutte contre le chômage, et tout ce qui concerne les droits de l’homme. Les lois relatives à l’économie et à l’investissement viennent au second plan. On prépare aussi des projets de lois liés à la construction des églises et la mise en application des articles de la Constitution ».
Al-Masri Al-Démoqrati
Avec 4 sièges au parlement, le social démocrate semble plus orienté vers les questions économiques. Noureddine Abdel-Razzaq, député du gouvernorat de Sohag, en Haute-Egypte, souligne que « la priorité du parti est la promulgation de lois relatives à l’économie, l’amélioration du niveau social des pauvres et des marginalisés, et les droits de l’homme. Les bidonvilles sont également notre priorité ».
Al-Haraka Al-Wataniya (le mouvement national)
Ce parti, fondé par l’ancien premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2012, Ahmad Chafiq, n’a que 4 sièges. Selon Samir Abdel-Mohsen, député de la circonscription de Sidi-Gaber à Alexandrie, ce parti ne possède « malheureusement pas encore d’agenda législatif clair ». Selon lui, ce serait le cas de la plupart des partis au parlement. Il explique que son parti s’intéresse aux questions relatives à l’investissement. « Nous sommes aussi favorables à toute législation qui relance l’économie, améliore l’enseignement et le tourisme. La Constitution devrait être appliquée, certes, mais certaines lois devraient être modifiées. C’est le cas par exemple de l’immobilier et des lois sur les locations » l
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