Chaque année, lors de la journée célébrant la Fête des mères en Egypte (21 mars), différents organismes s’évertuent à récompenser, selon leurs normes, les mères exemplaires. Mais, à mon avis, il y a toujours cette mère qui reste hors compétition. Il s’agit de la mère à qui Dieu a voulu donner la vie d’un enfant handicapé. Les raisons de sa distinction sont nombreuses, non seulement à cause des soins particuliers qu’elle apporte à cet enfant qui ne sont d’ailleurs pas une mission aisée, mais également parce que cette mère se trouve constamment dans un face-à-face avec la société qui rejette cet enfant. Les enfants handicapés sont refusés dans les écoles ordinaires. Leur intégration est aussi refusée dans les clubs sportifs par crainte d’une infection imaginaire ou à cause du regard d’infériorité porté à cet enfant qui marche autrement, qui n’entend pas, qui ne voit pas ou qui souffre d’un handicap mental. Ajoutons à cela qu’il y a une maladresse émanant de la part des administrations des écoles et des clubs qui ni ne savent agir dans ces circonstances, ni ne savent comment préserver les droits de ces enfants à l’enseignement et à l’intégration.
La mère qui se trouve quotidiennement confrontée à ces situations se doit également de préparer son enfant à accepter le fait qu’il est différent des autres, l’aider à s’accepter et même à être fier de lui-même. Elle doit l’aider à raisonner de manière créative pour réaliser ses objectifs et connaître ses capacités afin que cette différence et cette société incompétente ne présentent pas d’obstacle à la réalisation de ses rêves ou qu’elles deviennent une raison pour qu’il perde confiance en lui-même. Malheureusement, nous vivons dans un pays qui est pratiquement analphabète sur les droits de l’homme, et encore plus sur les droits des handicapés. Ainsi, la mère endosse une charge incomparable due au rôle joué dans la vie de cet enfant.
Elle joue la mère, le pédiatre, le psychologue et l’activiste des droits de l’homme pour que son enfant obtienne ses droits les plus élémentaires. Sans oublier les énormes dépenses, car la vie d’un enfant handicapé nécessite des appareils spéciaux, implique des frais de scolarité exorbitants dans des écoles spécialisées peu nombreuses. La mère se doit également de former son enfant pour qu’il devienne un membre actif de la société et non un fardeau. C’est donc une mère qui se bat sur tous les fronts et qui doit mettre ses sentiments de côté pour accomplir son rôle du mieux qu’elle peut. Il s’agit là d’un bref aperçu des efforts déployés par cette mère courageuse. La mère, qui réussit à jouer ce rôle à multiples facettes et qui témoigne de la réussite de son enfant au niveau pratique, intellectuel et social, est certainement une mère hors compétition ... et hors pair.
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