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Ramadan Darwich : J’ai la capacité de revenir en force

Mirande Youssef, Mercredi, 09 mars 2016

Remis de sa blessure, le judoka Ramadan Darwich (27 ans, -100 kg) a marqué les esprits lors de son retour en remportant une médaille d’or à l’Open d’Europe en Bulgarie. Entretien.

Ramadan Darwich
Ramadan Darwich.

Al-Ahram Hebdo : Quelle est l’importance de la médaille d’or remportée à l’Open d’Europe qui s’est achevé en janvier der­nier ?

Ramadan Darwich : C’est l’une des plus précieuses médailles pour moi, car c’est la première remportée après ma blessure. Dans ce tournoi où la concurrence est très dure, j’ai pu battre le champion brésilien Correa Luciano. C’est un judoka très solide qui a remporté la médaille d’or aux Mondiaux 2007, et son palmarès compte bien des médailles. Grâce à cette performance, j’ai amélioré mon classement mondial, de la 9e place à la 7e, et en même temps, j’ai assuré ma qualification aux JO de Rio de Janeiro 2016.

— Parlez-nous de votre bles­sure … Comment avez-vous récu­péré ?

— J’ai subi une blessure aux jambes, précisément aux muscles adducteurs, lors d’un tournoi Master au Maroc en mai 2015. Ce qui a aggravé la blessure c’est que j’ai disputé après cette blessure un tour­noi Grand Prix où j’ai remporté une médaille d’or. La Fédération a fait de son mieux pour m’envoyer en Allemagne sur les conseils de mon médecin. Elle a assumé les frais de mon traitement qui étaient de 20 000 euros. J’y ai passé deux mois et demi où j’ai effectué une physiothé­rapie et d’autres traitements. Je suis retourné en Egypte en novembre pour une réhabilitation de 2 mois. Je considère que mes bons résultats à l’Open d’Europe sont une preuve de mon excellente forme.

— Comment avez-vous retrouvé votre niveau sur la scène interna­tionale ?

— Après ma réhabilitation, j’ai commencé une période d’entraîne­ment intensif. Mon entraîneur Haytham Al-Husseini a préparé un programme de travail spécial, afin de pouvoir retrouver mon état phy­sique. Sur le plan moral, il m’a beaucoup encouragé pendant l’en­traînement en répétant à plusieurs reprises que j’ai la capacité de reve­nir en force, de faire un bon come-back sur la scène internationale et de reprendre mon esprit de combat. Avant l’Open d’Europe, j’ai effectué deux stages en Egypte et un autre en Hongrie.

— Il y a quelques années, l’Egypte était considérée parmi l’une des grandes nations de la discipline. Pourtant, depuis 2011, la discipline a été témoin d’un vrai recul. Qu’en pensez-vous ?

— Vous avez raison. Ce recul a commencé en 2011 à la suite de la révolution. Mais cela est dû aussi à l’arrêt de plusieurs stages et tour­nois, sans compter les conflits internes au sein de la Fédération qui ont causé le licenciement de notre entraîneur Bassel Al-Gharabawi. Ce licenciement a créé une confusion au sein de la sélection. D’ailleurs, certains judokas ont rejeté la déci­sion de la Fédération et ont continué à s’entraîner avec leur entraîneur. Mais les responsables ne se sont pas laissé faire. Ils ont écarté tous les judokas qui n’ont pas respecté cette décision. Ces conflits ont affecté en profondeur le niveau de la sélection. Et cela était visible aux JO de Londres 2012 durant lesquels j’ai été éliminé dès le premier tour, alors que j’étais parmi les 3 judokas les plus favoris pour remporter des médailles tels Islam Al-Chéhabi et Hicham Mesbah. Mais à partir de 2013, un nouveau président a été élu. Il a commencé à unifier les rangs de la sélection pour permettre aux judokas de revenir en force.

— Vous êtes sûr de votre qualifi­cation aux JO de Rio de Janeiro. Racontez-nous votre parcours pour assurer cette qualification ...

— Dès la saison 2014, j’ai com­mencé à collecter des points pour la qualification à travers les Mondiaux et les tournois Grand Prix. Ainsi, j’ai remporté une médaille d’or au tour­noi Grand Prix d’Ouzbékistan où j’ai battu le Belge Toma Nikiforov. En 2015, j’ai remporté une autre médaille d’or au tournoi Grand Prix de Budapest où j’ai éliminé le Grec Dimitri Peters. La même année, j’ai remporté une médaille de bronze aux Mondiaux de Maroc et une autre médaille d’argent au Grand Prix d’Allemagne. Tous les judokas que j’ai pu vaincre détiennent un palma­rès rempli de médailles mondiales.

— Quels sont vos préparatifs pour les JO ?

— Il nous reste peu de temps pour bien se préparer à ce grand tournoi. Mais selon le plan de travail élaboré par la Fédération, le regroupement de la sélection commencera au mois de mai. Lors des prochains mois, on effectuera des stages en Egypte et à l’étranger, au Japon et en République tchèque, où l'on disputera des matchs amicaux avec d’autres sélec­tions. On disputera au mois de mars un tournoi Grand Prix en Géorgie, et les Championnats d’Afrique en avril prochain. Je participe à ces JO avec un seul objectif : Remporter une médaille olympique.

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