Le Conseil des députés va-t-il faire que la question de la culture du blé connaisse le même sort que celui du coton égyptien par l’approbation d’une loi qui mènera à son anéantissement total ? Cette question constitue un défi de taille pour le nouveau parlement et doit être discutée sans restriction puisqu’il s’agit d’une des composantes principales de notre sécurité nationale, qui est l’autosatisfaction en ce qui concerne l’alimentation.
L’absence de toute restriction émane du fait que les hommes d’affaires, qui se sont accaparés de l’exportation du blé pendant de longues années, n’ont plus le pouvoir qu’ils avaient sous le règne de Moubarak. En effet, ce pouvoir leur avait permis de diriger la politique agricole dans un sens contraire à l’intérêt de la sécurité nationale.
Ces hommes d’affaires avaient acquis des richesses exorbitantes et réussi à faire taire les voix nationales libres qui s’exprimaient sur la question de la culture du blé en Egypte, avec en tête l’éditorialiste Sékina Fouad. Aujourd’hui, nous supposons que ce pouvoir illégal a connu une régression, quoique partielle, dans le cadre d’un pouvoir dont le président assure qu’il ne doit rien à personne. De plus, ce dernier est parfaitement conscient des nécessités de la sécurité nationale.
Selon un rapport publié il y a quelques jours par l’Organisme central de mobilisation et des statistiques, l’autosuffisance en ce qui concerne le blé a atteint 52,1 % l’année passée. Le défi que le parlement doit relever est d’aider à l’augmentation de ce taux ou du moins d'empêcher sa baisse.
Le premier pas que le parlement doit prendre est de revoir la décision du gouvernement de ne pas acheter la récolte de blé en offrant à la place une subvention qui ne dépasse pas 1 300 L.E. par feddan (0,42 ha). Cette décision pousse les paysans pauvres, qui constituent la couche productive la plus défavorisée de la société, à cesser graduellement de cultiver le blé.
Il va sans dire que l’agriculture constitue la plus importante subvention des gouvernements des pays développés et semi-développés, y compris les grands Etats industriels. La subvention réelle que le gouvernement doit fournir est de racheter le blé, afin de sauver cette culture et de sauvegarder notre sécurité nationale .
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