La formation du nouveau gouvernementisraélien ne semble pas une tâche facilepour le premier ministre Benyamin Netanyahu,qui a remporté une victoire aux
formaallurededéfaitelors des législatives du 22 janvier.Déclenchant la surprise, le tandem « Likoud-Israël-Beiteinou » a obtenu 31 sièges seulementsur les 120 que compte la Knesset, une victoireen demi-teinte avec 11 sièges de moins qu’en2009, date des dernières législatives. Désormais,la prochaine étape sera la formation d’unecoalition gouvernementale, qui s’annoncedifficile puisqu’il faut une majorité de 61 siègesau moins pour pouvoir gouverner.L’autre grande surprise des législatives a étéla forte percée de Yesh Atid, la formationcentriste créée l’année dernière par l’ancienjournaliste vedette de la télévision, Yaïr Lapid,qui a obtenu 19 sièges, s’imposant ainsi commele deuxième parti de la Knesset.
Ce qui le placeen position favorable pour négocier son entréeau gouvernement. Arrivent ensuite lestravaillistes avec 15 sièges et enfin, le Foyerjuif, formation nationaliste religieusereprésentant les colons de Naftali Bennett, avec12 sièges et le Shass (ultra-religieux) avec 11sièges. Selon les experts, ces résultats indiquentque les Israéliens s’opposent à la radicalisationdu Likoud vers l’extrême droite. L’isolementdans lequel Netanyahu a mené Israël inquièteles électeurs qui veulent de bonnes relationsavec les Etats-Unis, plutôt que de nouveauxappartements dans les colonies et des menacesde guerre contre l’Iran. En faisant du centristeYaïr Lapid un pilier incontournable du prochaingouvernement, l’électorat israélien a rejeté ladroitisation prédite par les sondages et sonpossible impact sur l’image internationale dupays. « C’est maintenant Lapid qui fait la loi »,s’enthousiasme Ari Shavit dans le quotidien degauche Haaretz
Les tractations ont commencé
A la lumière de ces résultats serrés, formerune coalition gouvernementale s’annoncecomme un dur casse-tête. Désormais, lestractations se dérouleront principalement avecle Yesh Atid, le Foyer juif et le Shass, car lestravaillistes ont affirmé qu’ils ne participeraientpas au nouveau cabinet. Là réside la questionla plus épineuse : comment allier au sein d’unmême gouvernement le parti centriste et laïqueYesh Atid avec les ultra-religieux comme leShass ? A titre d’exemple, l’une des divergencesentre ces deux courants réside dans le fait quela priorité pour Yesh Atid est de faire voterd’emblée un texte pour imposer un servicemilitaire ou civil aux jeunes juifs ultraorthodoxes,qui en sont pour la plupartexemptés. Une revendication qui pourraitcompliquer la tâche de Netanyahu, qui souhaiterallier les partis ultra-orthodoxes Shass (11sièges) et Judaïsme Unifié de la Torah (7).Vendredi, les tractations pour la formation dunouveau gouvernement ont déjà commencé,quand Netanyahu a proposé à Yaïr Lapid leministère des Affaires étrangères ou celui desFinances. Lapid a accepté la main tendue par« Bibi », mais n’a pas encore décidé quelministère il allait choisir. Selon les experts,l’alliance entre ces deux hommes ne sera pasfacile, car leurs visions sont inconciliables surles deux priorités du gouvernement : la crisepalestinienne et le nucléaire iranien.
Si M.Netanyahu est obsédé par l’Iran et veut lefrapper d’une façon unilatérale, Yaïr Lapid, lui,a rejeté toute intervention unilatérale contre lesinstallations nucléaires iraniennes. Bien plus,Yaïr Lapid se dit favorable à un arrêt desconstructions dans les territoires palestiniensoccupés et à une reprise des négociations avecMahmoud Abbas, alors que Netanyahu est lepromoteur de la colonisation israélienne. Selonles analystes, Bibi va subir des pressionsinternationales renouvelées pour renouer ledialogue avec les Palestiniens, mais s’efforcerade garder une ligne dure sur la crise nucléaireiranienne. De peur de voir Tel-Aviv adresserune frappe unilatérale à Téhéran, le patron del’Agence Internationale de l’Energie Atomique(AIEA) a rencontré vendredi le présidentisraélien Shimon Pérès à Davos et a insisté surla nécessité de régler par la diplomatie ledifférend sur le nucléaire de l’Iran. Affichantleur ouverture au dialogue, les Palestiniens ontaffirmé samedi qu’ils sont « prêts à travailler »avec tout gouvernement israélien quireconnaîtrait « l’Etat de Palestine » et« respecterait les résolutions de l’Assembléegénérale de l’Onu qui a donné une réalité àl’Etat de Palestine, ainsi que les frontièresd’avant 1997 », a déclaré le ministre desAffaires étrangères palestinien, RiyadAl-Malki. L’Assemblée générale de l’Onuavait accordé aux Palestiniens, le 29 novembre,le statut d’Etat d’observateur aux Nations-Unies. De toute façon, Netanyahu aurait 42jours maximum pour faire son nouveaucabinet. S’il échoue, le président israélien,Shimon Pérès, pourra confier cette mission àun autre élu à la Knesset.
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