Des milliers de supporters égyptiens avaient les yeux rivés sur le club anglais
Arsenal, dimanche dernier, pour suivre leur héros Mohamad Al-Nenni dans sa première entrée en scène en maillot des
Gunners. Mais à la déception de tous, les 90 minutes de jeu à une cadence infernale face à
Stoke City 0-0 se sont écoulées, et le milieu égyptien est resté sur la touche. «
Pourquoi j’ai gardé Al-Nenni sur la touche ? C’est un bon joueur, mais il a besoin de connaître l’ambiance dans le championnat anglais. Aujourd’hui, c’était une bonne occasion d’apprendre que les rencontres sont parfois difficiles et violentes. Il appréciera à l’avenir ce que j’ai fait avec lui aujourd’hui », a dit Arsène Wenger, entraîneur d’
Arsenal lors de la conférence de presse à la fin du match.
Il est vrai qu’Al-Nenni vient juste d’arriver à Arsenal, cependant, il fait déjà couler beaucoup d’encre. Bien qu’il soit courtisé par le club londonien depuis déjà plusieurs semaines, son transfert en provenance de Bâle n’a été officialisé que le mercredi dernier contre une somme de 7,4 millions de livres sterling. Sa photo fait la couverture de la page officielle d’Arsenal sur Facebook et Twitter, gratifiant ainsi ses fans égyptiens qui comptent des centaines de milliers. Le technicien français voit en lui la solution idéale à son milieu de terrain ravagé par les blessures, formé de Santi Cazorla, Francis Coquelin et Mikael Arteta, sans oublier que Matthieu Flamini et Aaron Ramsey souffrent parfois de problèmes physiques.
« Arsenal est l’une des meilleures équipes du monde et M. Wenger est aussi l’un des entraîneurs les plus respectés. Je veux dire aux fans que vous ne me connaissez pas encore bien, mais je vous promets de contribuer positivement à l’équipe et de faire de mon mieux pour remporter les titres de championnat, coupe et Ligue d’Europe », a dit le milieu des Pharaons. Al-Nenni est exactement le joueur dont à besoin Wenger dans son échiquier. Ce n’est pas un joueur clairvoyant qui épate les spectateurs par ses dribbles, ses passes décisives ou une belle touche de ballon tel que le talentueux Mesut Ozil, mais plutôt un travailleur infatigable. C’est un moteur en milieu de terrain qui fait inlassablement de longs parcours et des sprints tout au long de la partie.
A la fin de l’édition 2014/2015 de la Ligue d’Europe, Al-Nenni était le joueur qui avait le plus couru en Ligue des champions avec plus de 97 km en 8 rencontres (avant l’élimination du FC Bâle des 8es de finale), soit plus de 4 km de plus que son plus proche rival Nemanja Matic de Chelsea. « Quand j’étais jeune je jouais pendant 10 heures dans la rue sans arrêt. Je pense que c’est à cette époque-là que j’ai commencé à courir et à ne pas me fatiguer », avait-il dit. Il a hérité cela de son père, Nacer, ancien joueur et entraîneur de Baladiyet Al-Mahalla qui lui a appris à jouer au football dès l’âge de 3 ans. « Il me disait que je devais être l’ami du ballon. Je le prenais souvent avec moi dans mon lit », explique le jeune milieu.
Progrès et adaptation
Il est l’une des productions du Centre de formation d’Ahli. Il a rejoint Moqaouloun à l’âge de 18 ans. Il a ensuite été sur les pas de son coéquipier et ami Mohamad Salah en signant pour Bâle en janvier 2013.
Calme et timide, il a évolué dans l’ombre de Salah qui est devenu la grande vedette de l’équipe jusqu’à ce qu’il rejoigne Chelsea en janvier 2014. Mais grâce à son travail et ses progrès continus, il a commencé à jouer les premiers rôles. De même, son assurance a révélé ses qualités de leader. Actuellement, il communique beaucoup avec ses coéquipiers, les dirige parfois et les motive sur la pelouse. « La mentalité est différente ici. Je devais m’y adapter et me battre pour gagner des matchs et des titres. Je suis plus ambitieux maintenant et j’ai dépassé ma peur de jouer en Ligue d’Europe face à de grands clubs comme le Real Madrid, Liverpool, Tottenham et Chelsea », avait-il dit lors d’un entretien livré au site de la Fifa en décembre dernier. Lors de ces trois années passées avec Bâle où il a remporté trois titres de championnat, Al-Nenni a bâti une réputation d’un milieu défensif incontournable.
Mais son jeu a connu un changement depuis plusieurs mois en avançant plus vers l’attaque pour se transformer en un milieu relayeur capable de défendre dans sa surface de réparation et d’aller marquer un but. « Mohamad déploie d’énormes efforts et court beaucoup. S’il se transforme en une menace pour les buts adverses c’est encore plus gratifiant », avait dit son entraîneur à Bâle, Urs Fischer. Lors des deux saisons et demie, il avait marqué 4 buts, toutes compétitions confondues, et depuis le début de cette saison, il en a marqué 5 grâce à sa puissante frappe de la droite.
Wenger semble avoir une grande confiance en son nouveau poulain mais a besoin de quelques retouches. « Il a besoin de s’adapter aux défis et avoir la force nécessaire pour survivre dans la Premier League. Certes, il aura besoin d’un peu de temps, mais je pense qu’il a toutes les qualités nécessaires pour réussir.
Il a 23 ans et a déjà eu l’expérience de jouer en Ligue des champions, Europa League et le championnat suisse », a dit Wenger au site de l’Arsenal. Avec une silhouette de 71 kg pour 180 cm, Al-Nenni aura sûrement besoin de quelques kilos pour résister au jeu physique et au rythme infernal du championnat anglais. Mais son début d’action ne se fera pas attendre. Sa grande entrée en scène pourra se réaliser à domicile au stade des Emirats dimanche prochain lors du derby londonien face à Chelsea. Un début prestigieux qui marquera sûrement les esprits.
Focus
Né le 11 juillet 1992 à Mahalla.
Taille : 180 cm, 71 kg
Poste : milieu
Clubs : Moqaouloun (2010 – janv. 2013), FC Bâle (janv. 2013 – janv. 2016), Arsenal (janv. 2016).
Sélection : 39 matchs, 3 buts.
Palmarès : Champion de Suisse en2013, 2014 et 2015.
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