Sur le site de Gabal Al-Silsila au nord d’Assouan en Haute-Egypte,la mission archéologique suédoise a mis au jour six belles statues gravées dans le rocher. Dirigée par Maria Nilsson et John Ward, cette mission de l’Université de Lund, opérant sur le site depuis plus de trois ans, a découvert ces statues lors de son travail d’excavation dans les chapelles 30 et 31. En effet, les six statues découvertes datent du Nouvel Empire (1550-1070 av. J.-C.) « Lors des fouilles, deux statues ont été trouvées dans la chapelle numéro 30 et quatre dans la n° 31 », a déclaré Mahmoud Afifi, chef du département des antiquités de l’Egypte Ancienne au ministère des Antiquités. « En fait, la découverte de ces statues n’a pas été facile », affirme-t-il.

Cet endroit a été soumis à un fort tremblement de terre dans les temps anciens, ce qui a gravement influencé les sites archéologiques de la région et ce sans oublier l’effet de l’érosion des roches, deux effets qui ont complètement recouvert les entrées des chapelles par d’énormes blocs de pierres et une grande quantité de sable. « C’est ce qui a conduit auparavant les égyptologues à croire que cette chapelle a été totalement démolie mais la mission a réussi à mettre fin à cette polémique en nettoyant les deux chapelles pour découvrir ses statues », explique Mamdouh Al-Damati, ministre des Antiquités. La statue découverte dans la chapelle 30 est une double statue du propriétaire de la chapelle et son épouse dont les noms sont encore inconnus. L’homme porte une perruque en croisant les bras sur sa poitrine, position d’Osiris, alors que sa femme met son bras gauche sur l’épaule de son mari, alors que son bras droit est sur sa poitrine. « Une position qui reflète la valeur de cet homme », souligne Afifi. Concernant les statues de la chapelle 31, il s’agit d’un groupe statuaire debout, formé du défunt, portant le nom de Neferkhewe, qui avait le titre de « directeur et surveillant des pays étrangers » sous le règne de Thoutmosis III (1390-1352 av. J.-C.). Neferkhewe est entouré de son épouse et de ses deux enfants, une fille et un garçon. Les travaux de la mission suédoise qui ont commencé en 2012 ne s’arrêtent pas là. « La mission continue ses travaux dans le but de dévoiler les secrets qui se trouvent à l’intérieur des 32 chapelles découvertes dans cette importante montagne », souligne Nasr Salama, directeur général des antiquités d’Assouan et de Nubie. En fait, ces 6 statues ne sont pas les premières découvertes de cette mission. En mai 2015, une marquante découverte a été faite, celle de la mise au jour des vestiges d’un temple égyptien remontant à l’époque située entre le début du Nouvel Empire d’Egypte et l’Empire romain (27 av. J.-C. — 395 après J.-C.).

Il est à noter que ce site antique de Gabal Al-Silsila, situé à environ 65 km au nord d’Assouan, connu dans l’antiquité sous le nom de Khenu ou Kheny, est célèbre pour la plus grande chaîne de carrières de grès qui s’étend sur environ 2,5 km des deux côtés du Nil. « Puisque cette région était source de blocs de grès utilisés dans la construction de nombreux temples, alors les chercheurs essayent de savoir comment ces pierres étaient transportées à Louqsor et à Assouan », souligne Salama. Le projet d’étude de l’Université de Lund, qui est un projet multidisciplinaire suédois, a jusqu’à maintenant identifié 104 carrières dans ce site. La plupart date des périodes du Nouvel Empire et gréco-romaine, mais certaines preuves suggèrent qu’il y avait aussi des carrières durant la période du Moyen Empire. Cette équipe vise en premier lieu à découvrir les modes de vie des travailleurs de carrières, comment ils vivaient, comment ils se déplaçaient à travers le site, où ils conservaient leur nourriture, et quelles sortes d’activités ils avaient. Pour arriver à la réalisation de l’objectif principal de ce projet, de mieux comprendre la région, Maria Nilson et son directeur adjoint, John Ward, ont signalé que les travaux de fouilles se poursuivront normalement dans la région, pour d’autres importantes découvertes.