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Le masque de Tout retrouve sa place

Nasma Réda, Mardi, 22 décembre 2015

Le masque funéraire de Toutankhamon a été replacé cette semaine dans sa vitrine originelle au Musée du Caire. Et a déjà reçu la visite de 2 000 personnes.

Le masque de Tout retrouve sa place

Le 16 décembre a marqué la fin des travaux de restauration et d’études accomplis sur le masque du jeune pharaon Toutankhamon. Après huit semaines de restauration au sein du musée, le masque de Toutankhamon rejoint sa salle ori­ginelle faite spécifiquement pour lui.

La restauration du masque a mené à la plus grande surprise pour l’équipe de restaura­teur. « L’équipe a découvert lors de ses tra­vaux un tube en or à l’intérieur de la barbe royale », a annoncé Mamdouh Al-Damati, ministre des Antiquités, lors d’une confé­rence de presse tenue au musée, à l’occasion de la fin des travaux de restauration. « Ce tube servait à fixer la barbe au masque sans utiliser des matières chimiques », a-t-il expliqué, ajoutant que les Anciens Egyptiens utilisaient toujours des matériaux naturels pour fixer leurs monuments. « Dans le cas du masque, il s’agit de l’utilisation de la cire. Cette méthode a été la meilleure pour accomplir l’affaire de la barbe », a expliqué Christian Eckmann, ajoutant que la cire a été utilisée avec un mélange d’étain et de zinc en 1942 au premier attachement de la barbe au masque royal. A savoir que lors de la décou­verte du masque par l’Anglais Howard Carter, en 1922, le masque et sa barbe étaient détachés.

La découverte de l’endommagement de la barbe remonte au mois d’août 2014, quand des employés du musée, lors du nettoyage de la vitrine du masque, ont découvert des traces de colle époxy suite à des travaux de réparation. Ainsi, une équipe d’experts égypto-allemands, dirigée par Christian Eckmann, a pris la charge, depuis le 10 octobre dernier, de réparer le masque en trouvant les meilleures solutions de détacher et de recoller la barbe. « Le plus difficile, c’était de détacher la barbe », explique Eckmann, qui affirme avoir utilisé des bâtons en bois en réchauffant le masque pour élimi­ner la colle, puis détacher la barbe.

« C’est fini », indique le conservateur alle­mand, spécialiste de la conservation archéo­logique des objets métalliques. Il explique que « 90 ans après la première restauration faite en décembre 1925 par l’archéologue britannique Howard Carter, qui a découvert la tombe dans la Vallée des rois en 1922, nous avons le plaisir de présenter le masque sous sa forme originelle ». Le trésor de Toutankhamon est la plus prestigieuse col­lection du Musée du Caire. Outre le masque funéraire, incrusté de pierres précieuses, il comprend quatre grands catafalques en bois dorés, tous les bijoux du souverain de la XVIIIe dynastie et trois grands lits de parade. Il compte également deux cercueils du pha­raon, dont un en or massif sculpté. En fait, Toutankhamon est devenu l’un des plus célèbres pharaons de l’Egypte Antique grâce à son trésor funéraire, le plus fabuleux jamais découvert en Egypte.

Bien que les travaux de restauration soient terminés, la rédaction des résultats des études se poursuit. « On entame la publica­tion de cette recherche scientifique sur les étapes de la restauration. Un livret sera émis et témoignera de l’un des défis les plus importants de cette époque », indique Mamdouh Al-Damati.

Après le placement du masque dans sa salle originelle, où il brille sous la lumière d’un faible éclairage, montrant la valeur et la beauté de cette pièce funéraire antique, envi­ron 2 000 visiteurs s’y sont rendus pour le voir. Pour sa part, le directeur du musée a invité le monde entier à venir célébrer les fêtes de Noël et la nouvelle année avec « The Golden Mask of King Tout ».

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