(Photo : Carrie Arbuckle wordpress.com)
Le Fayoum est une terre riche en histoire. A 30 km au nord de la ville du Fayoum se trouve la ville gréco-romaine de Karanis, une cité merveilleuse qui mérite le détour. C’est en effet l’une des plus importantes régions archéologiques du gouvernorat. Y opère une mission archéologique américaine de l’Université de Californie présidée par Willeka Wendrich. Son objectif est ambitieux : réaménager toute la ville antique de Karanis, y installer un musée en plein air et un centre de visiteurs. Le projet est financé par une donation de l’ambassadeur américain en Egypte.
Les débuts remontent aux années 2000, lorsque Willeka Wendrich obtient la permission de restaurer une maison connue sous le nom de « Maison du Haut-commissaire britannique » et qui se trouve à proximité de la ville antique. « Bâtie en brique crue en 1930, cette maison était la résidence de la mission archéologique de l’Université de Michigan qui opérait à Karanis à l’époque », explique Ahmad Abdel- Aal, directeur des antiquités égyptiennes du Fayoum, auprès du ministère des Antiquités.
« Les idées pour exploiter cette maison étaient nombreuses. Finalement, on s’est mis d’accord pour en faire un centre d’accueil des visiteurs », raconte Willeka Wendrich. Ce centre dévoilera l’histoire du site et du Fayoum. Une partie de la maison sera transformée en résidence pour la mission et deux pièces iront aux membres du bureau des antiquités égyptiennes. « Nous avons déjà terminé la restauration d’un quart de la maison où sont exposés les panneaux explicatifs du site », reprend l’archéologue américaine.
Malgré le budget modeste dont dispose le projet, la mission a pu installer, à côté du centre des visiteurs, un musée en plein air qui renferme 26 pièces d’époques variées. Parmi elles, se distingue une statue de Ramsès II et des fragments de colonnes du temple d’Amnemhat III (1843 av. J.C.-1797 av. J.-C.). Ce temple, bâti en granit rose se trouve à Kiman Fares, dans la ville du Fayoum. « Sur certaines des colonnes sont inscrits des cartouches appartenant aux rois Ramsès II et III », reprend Ahmad Abdel-Aal.
Le projet de réaménagement comprend aussi la restauration de la cité gréco-romaine. Cette cité renfermait des temples ptolémaïques bâtis en calcaire, des salles de bains romaines en pierre rouge, ainsi que des maisons en brique crue. Les salles de bains publiques se caractérisent par la diversité de leur style. Elles sont recouvertes de céramiques colorées et comprennent toujours leurs baignoires. Quant aux maisons, elles ont disparu. « La mission va en construire deux comme modèle, en brique crue suivant le style des maisons de l’antique cité », poursuit le directeur des antiquités du Fayoum. Même si le projet n’est pas encore fini, Karanis est d’ores est déjà une étape incontournable d’un week-end au Fayoum.
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