Le trampoline égyptien commence à briller.
Depuis sa création, il y a 4 ans, le trampoline égyptien n’a jamais autant retenu l’attention. Avec une médaille de bronze obtenue aux derniers Championnats d’Afrique qui se sont achevés à Pretoria (Afrique du Sud), le 14 décembre dernier, la discipline est en plein essor. Cette médaille de bronze, la première dans l’histoire de la discipline, a été remportée par le trampoliniste Seif Asser (17 ans). La sélection a également remporté la médaille d’argent par équipe. Les dames ont également réalisé leur premier exploit en remportant le bronze en individuel grâce à la trampoliniste Achraqat Chérif (18 ans), et l’argent par équipe. « C’est un exploit pour cette discipline qui est très récente en Egypte, d’autant plus que l’Egypte a disputé la compétition face à des pays qui l’ont devancée dans la pratique de ce sport comme l’Afrique du Sud, l’Algérie et la Tunisie. Par conséquent, cette discipline pourrait connaître un vrai essor à l’avenir », assure Noha Chabana, membre de la Fédération égyptienne de gymnastique. Le trampoline a fait son entrée au sein de la famille olympique en 2000 à Sydney, et a été intégré en Egypte en 2009 par la Fédération de gymnastique. Il est considéré comme la troisième discipline de la gymnastique, aux côtés des deux autres disciplines,à savoir la gymnastique artistique et celle rythmique.
La nouvelle équipe est formée d’athlètes sélectionnés dans les différents clubs exerçant déjà la gymnastique artistique. Elle est composée de 20 trampolinistes (10 filles et 10 garçons). Quant à la sélection junior, elle compte 16 trampolinistes (8 filles et 8 garçons). Une discipline récente Etant donné que de nombreux pays africains comme l’Afrique du Sud, l’Algérie et la Tunisie ont intégré le trampoline à la fin des années 1990, Amr Al-Saïd, ancien président de la Fédération, a eu l’idée de l’adopter en Egypte. Pour mettre en application cette nouvelle discipline, la Fédération lui a consacré un petit budget de 100 000 L.E.
Cette somme a servi à l’achat de deux tremplins de 50 000 L.E. chacun pour les deux clubs sportifs, à savoir Zohour et Guézira. La Fédération internationale de gymnastique a également offert à l’Egypte deux autres appareils pour les clubs Sporting et Smouha d’Alexandrie. Ainsi, cette discipline est pratiquée dans 5 clubs, à savoir Al-Qahira, Zohour, Guézira, Sporting et Smouha. Chaque saison, la Fédération organise une compétition entre ces clubs. « Le trampoline est une discipline acrobatique qui dérive de la gymnastique artistique.
C’est pourquoi nous avons fait appel aux jeunes qui pratiquent la gymnastique artistique, car cela facilite l’entraînement sur le tremplin et contribue à réaliser un résultat rapide. Il faut noter aussi que l’expérience du gymnaste l’aide à maîtriser rapidement les différentes figures du trampoline, car il a plus de souplesse aux muscles et une force physique sur le tremplin », explique Aboul-Ela Mohamad, directeur technique de la sélection. Cette discipline étant un sport artistique, le trampoliniste doit effectuer un mouvement composé de 10 figures, qui exigent une grande souplesse, telles que le saut groupé, le tomber assis, le tomber-ventre et le tomber-dos. La note est de 10 points (1 point pour chaque figure). A ce total, on ajoute un bonus calculé en fonction de la difficulté de l’exercice.
Bonne performance aux Championnats d’Afrique
En fait, la performance de la sélection aux Championnats d’Afrique est un vrai exploit, surtout que la discipline souffre de nombreux problèmes qui entravent sa progression. « Cette équipe manque cruellement d’expérience. La sélection n’a disputé aucun tournoi mondial.
Aucun stage n’a été organisé à l’étranger à cause du manque de moyens financiers. Cette crise financière a également empêché le recrutement d’un expert ukrainien, indispensable pour améliorer le niveau de l’entraînement », explique Ali Ibrahim, président intérimaire de la Fédération. Il ajoute que le trampoline n’a pas encore bénéficié d’un budget spécial, à l’instar des deux autres disciplines de la gymnastique.
En plus, la Fédération a été dissoute en 2011 à cause de conflits internes. Cette situation instable a causé une grande confusion dans le choix des directeurs techniques. « Tous les deux mois, la Fédération nomme un nouvel entraîneur, ce qui affecte l’entraînement et perturbe la concentration des gymnastes. En outre, par manque de moyens, elle nomme des entraîneurs non spécialisés en trampoline. Bien que cette discipline dérive de la gymnastique artistique, elle a besoin d’une technique spéciale », assure Ahmad Aboul-Ela, trampoliniste et classé 6e lors des derniers Championnats d’Afrique à Pretoria. Il ajoute que la Fédération égyptienne doit suivre l’exemple de l’Afrique du Sud qui a une équipe professionnelle grâce au recrutement d’un expert spécialisé en trampoline. Ainsi, elle domine le podium africain depuis le début des années 2000.
Outre ces problèmes, le nombre de pratiquants de cette discipline reste très restreint en Egypte à cause du manque de promotion. « La Fédération doit accorder plus d’attention à la promotion de cette discipline afin d’encourager les jeunes. Elle pourrait par exemple fournir des tremplins à plus de clubs et mener des campagnes de promotion pour augmenter le nombre de pratiquants », assure Aboul-Ela Mohamad. Il précise que le trampoline est négligé par les médias, contrairement aux deux autres disciplines de la gymnastique. « Cela n’encourage pas sa pratique par les jeunes, car ils ne vont pas bénéficier de l’attention des médias, à l’instar des deux autres disciplines plus connues. Cette équipe a besoin de plus d’attention de la part de la Fédération », conclut-il.
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