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Riham Al-Dessouki : Les investissements étrangers sont le seul moyen pour relancer l’économie égyptienne

Amira Samir, Lundi, 26 octobre 2015

Riham Al-Dessouki, experte économique, soutient la dévaluation de la L.E. et explique ses effets sur l’économie nationale.

Al-Ahram Hebdo : Quelles sont les raisons de la dernière dévaluation de la Livre Egyptienne (L.E.) face au dollar ?

Riham Al-Dessouki : Cette dernière dépré­ciation n’est uniquement liée ni à la baisse des réserves en devises étrangères ni à la chute des exportations. La Banque Centrale d’Egypte (BCE) a décidé de dévaluer la L.E. progressivement, pour transmettre un mes­sage de confiance aux investisseurs étrangers, aussi bien qu’à ceux égyptiens et arabes. J’estime que cette étape est nécessaire en ce moment précis parce qu’elle aura des effets positifs sur la classification de l’économie égyptienne.

— Il semble donc que cette dévaluation ne sera pas la dernière cette année. Qui paye la facture d’une telle étape ?

— Ces mesures entraîneront sûrement la hausse de la valeur du dollar sur le marché noir. La BCE n’arrive pas jusqu’à présent à contrôler les marchés parallèles. En plus, la valeur de la L.E. s’est dépréciée vis-à-vis des autres monnaies, à cause de son alignement sur le dollar. Mais, le consommateur sera la principale victime à cause de la hausse prévue des prix des principaux produits.

— Comment ces mesures rassureront-elles les investisseurs étrangers ?

— Les investisseurs resteront prudents à cause de l’instabilité actuelle du marché. En plus, les multiples restrictions imposées par le gouvernement pour contrôler le marché égyp­tien doivent être réformées, voire même annulées. Il faut changer les lois relatives au marché égyptien d’une façon fondamentale. A l’heure actuelle, les investissements étrangers sont le seul moyen pour relancer l’économie égyptienne.

— Quelles seront les mesures devant être prises par le gouvernement pour contrôler le taux de change et la gestion des devises étrangères ?

— Je suis contre la réduction des importa­tions, même celles dites des produits luxueux. Parce que si ces produits sont non nécessaires à une catégorie, ils sont essentiels et fonda­mentaux pour une autre, comme par exemple celle qui travaille dans le tourisme et l’hôtel­lerie. Ainsi, le gouvernement doit penser à d’autres solutions. Il doit par exemple prendre un ensemble de mesures pour améliorer la qualité des exportations égyptiennes, ouvrir de nouveaux marchés, éliminer la bureaucra­tie et développer le secteur touristique à tra­vers la formation des employés de ce secteur, l’amélioration des services et la diversifica­tion du produit touristique.

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