Nombreuses sont les appella­tions qu’on a données à la vague de protestation qui s’est dernièrement déclenchée dans les territoires occupés à Jérusalem, en Cisjordanie et même à Gaza. Certains par­lent d’une troisième intifada à l’instar des deux intifadas précédentes.

Rappelons que la première Intifada s’est prolongée de 1987 à 1993 jusqu’à la signa­ture des accords d’Oslo. La seconde, portant le nom d’Al-Aqsa, s’est déclenchée en 2000 lorsqu’Ariel Sharon, leader de l’opposition israélienne à l’époque, s’est rendu sur l’es­planade d’Al-Aqsa pour confirmer le « caractère juif » des lieux.

Mais pour d’autres, il ne s’agit pas d’une nouvelle intifada mais plutôt d’une guerre de couteaux lancée par de jeunes garçons. D’autres encore parlent d’un simple soulève­ment ou d’une expression de colère chez les jeunes de moins de 20 ans qui ne peuvent plus supporter l’humiliation et les agressions israéliennes.

Indépendamment des appellations, ce qui est sûr, c’est que la nouvelle génération de jeunes Palestiniens nés après les accords d’Oslo a commencé à réaliser que les négo­ciations, qui durent depuis 20 ans, ne vont ni mener à la paix ni leur restituer leurs droits. En fait, c’est tout à fait le contraire : ces négociations n’ont fait qu’assurer une paix fragile, voire virtuelle, tout en renforçant l’occupation.

Entre-temps, l’entité sioniste a imposé la judaïsation de Jérusalem et de la Cisjordanie, tout en réitérant le discours d’une nation alternative pour les Palestiniens en Jordanie ou dans le Sinaï, en élargissant la bande de Gaza jusqu’à la ville d’Al-Arich ou plus loin encore. L’entité sioniste va même jusqu’à demander à la communauté internationale de se charger de la construction de cette nation alternative et d’en assumer les frais. Quant à la Palestine, Netanyahu estime que c’est un territoire hébreu.

Cette génération est à la recherche de la voie susceptible de préserver l’identité arabe de la Palestine et de lui rétablir l’espoir de vivre dans son propre pays. Il s’agit d’un mes­sage important qu’elle adresse à tous les Arabes qui ont accepté le fait accompli.

Cette nouvelle génération palesti­nienne met à nu l’impuissance de l’Autorité palestinienne, des orga­nisations de résistance qui ne résistent plus, des régimes arabes et des pays du « camp de la paix ».

Les jeunes Palestiniens veulent donc imposer une nouvelle voie autre que celle d’Oslo. Ils ont compris le danger qui menace la mosquée d’Al-Aqsa sous le gouvernement extrémiste de Netanyahu qui cherche à imposer une domination totale sur la mos­quée d’Al-Aqsa comme ce fut le cas avec la mosquée d’Hébron, aujourd’hui complète­ment judaïsée.

Le gouvernement, l’armée et les forces de sécurité protègent les terroristes et les colons hébreux dans leurs agressions contre Al-Aqsa. Ces mêmes extrémistes, qui veillent sur le nettoyage d’Israël de toute présence musulmane ou chrétienne. Alors que la jeunesse palestinienne s’accroche à son rêve de vivre décemment sur ce qui reste des territoires palestiniens.

Des centaines de milliers de jeunes Palestiniens possèdent des diplômes univer­sitaires ainsi qu’une large culture. Cependant, pour éviter le chômage, ils sont obligés de s’exposer à la discrimination et l’humiliation quand ils acceptent de travailler en Israël comme ouvriers dans l’agriculture ou la construction. Une vie qu’ils ne peuvent pas longtemps justifier et qui les encourage à préférer la mort en défense de l’honneur.

Cette nouvelle génération est parfaitement consciente que les autres pays arabes sont occupés par leurs propres soucis, par leurs guerres et conflits internes, ou engagés dans une normalisation directe ou indirecte avec l’entité sioniste.

Les jeunes Palestiniens réalisent bien que le gouvernement de l’en­nemi sioniste mène une guerre existentielle contre le peuple palestinien. En effet, cette guerre menée par Netanyahu est une guerre pour l’existence juive en Palestine et elle ne réussira qu’à travers l’extermination du peuple et des territoires palestiniens.

Cette génération subit maintenant des exé­cutions sommaires. Il s’agit de tuer toute personne suspecte, même s’il s’agit d’une jeune femme de 20 ans, enceinte, soupçon­née de porter une ceinture d’explosifs. Il n’en faut pas moins pour accélérer l’an­nexion et la judaïsation des territoires pales­tiniens. C’est pour tout cela que les jeunes Palestiniens se sont révoltés. Il s’agit pour eux de réveiller une conscience engourdie face à une guerre pour l’existence.