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Le retour du PND à Assiout

Islam Radwan, Lundi, 05 octobre 2015

Comme dans beaucoup d’autres gouvernorats, la compétition se fera entre les anciens membres du PND.

Le retour du PND
Au total, 182 candidats sont en lice à Assiout pour 20 sièges.

Dans un contexte assez proche de celui des législatives sous Moubarak, la campagne électorale a commencé à Assiout. En 2010, le PND, au pouvoir, avait poussé 4 candidats à s’affronter dans chaque circonscription pour être sûr de s’emparer de la totalité des sièges. Cette année, ce sont en tout 182 candidats qui se disputeront les 20 sièges à pourvoir. Le parti des Egyptiens libéraux affiche 12 candidats, 5 pour Al-Nour, 5 pour Al-Wafd et 3 pour l’Egyptien démocrate qui a décidé de boycotter les sièges par scrutin de liste. En dehors des partis, on compte un grand nombre de figures de l’ancien régime : anciens membres du PND, anciens députés ou anciens responsables des municipalités.

L’absence des partis religieux — à l’exception d’Al-Nour — et des figures de la révolution du 25 janvier laisse peu de place au suspense. Dans la première circonscription, celle de Bandar Assiout, 32 candidats s’affrontent, dont Mohamad Hamdi Dessouqi et Mohamad Al-Sahafi, deux anciens députés du PND au parlement de 2005 et 2010. On compte aussi un ancien membre du Conseil municipal, également ancien membre du PND, Ihab Abdel- Hamid. Dans la seconde circonscription, le centre d’Assiout, 12 candidats sont en lice, dont les plus importants sont Ahmad Hassan Méhran et Zakariya Nasser, deux anciens membres du PND. La troisième circonscription de Dayrout est contestée par 14 candidats. Ici, la concurrence se fait entre 4 anciens députés du PND : Moustapha Ahmad Qorachi, son neveu Hamada Zein Qorachi, Mohamad Eid Al-Bacha et Chahine Kilani.

Dans le centre de Qoussiya, la compétition se fait entre 22 candidats, anciens députés et anciens membres du PND. Même chose pour les circonscriptions de Dayrout centre, Badari, Abnoub et Sedfa. Mohamad Ibrahim Mansour, directeur du Centre des études de l’avenir à l’Université d’Assiout, estime que la scène électorale à Assiout n’est pas différente du reste des provinces, où 65 % des candidats sont des indépendants, anciens membres du PND. « Ils constituent les piliers tribaux. Beaucoup d’entre eux ont l’expérience nécessaire pour se présenter aux élections », précise-t-il. Quant à l’absence des jeunes de la révolution, le chercheur estime qu’elle est due « aux règles propres aux élections et qu’ils ne disposent ni de l’argent ni de l’influence nécessaires ». Selon lui, les jeunes candidats ne dépassent pas les 6 %. La domination des membres de l’ancien parti de Moubarak est accompagnée d’un autre phénomène : la concurrence au sein des mêmes familles. Ainsi, Moustapha Qorachi rivalise avec son neveu Hamada Zein Qorachi, Chahine Kilani avec son cousin Mohamad Ahmad Kilani, Mohié Abou-Gabal affrontera aussi son cousin, Mohamad Ali Omar, enfin Ayman Eid est en compétition avec son beau-père, Osman Taha.

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