Une fin de match dramatique : un public debout applaudissant ses vedettes et supportant le club, et des joueurs qui fondent en larmes sur la pelouse, à la suite du sifflet final marquant l’élimination de
Zamalek des demi-finales de la Coupe de la Confédération. Menant au score de 3-0, les
Blancs avaient besoin d’un but supplémentaire pour faire un retour historique après la débâcle 5-1 face à l’
Etoile du Sahel, à l’aller, mais les Tunisiens ont pu assurer leur qualification en finale.
En dépit de l’élimination et de la perte d’un titre africain hors de sa portée depuis la Ligue des Champions d’Afrique en 2002, Zamalek n’a aucun remord. « Je ne sais pas quoi dire, mais je suis très fier de mes joueurs. Ils ont joué un grand match et étaient tout près de la qualification malgré tous les handicaps et la pression. Je ne peux rien leur reprocher et je peux vous dire qu’on a perdu un match, aujourd’hui, mais on a gagné le respect de tout le monde. Avec un tel esprit et une telle qualité de joueurs, je peux vous assurer qu’on va gagner pour de longues années à venir », a dit Ismaïl Youssef, directeur de la section foot de Zamalek et ancienne gloire du club.
En effet, le ténor cairote était confronté à une mission impossible après la catastrophe de Sousse la semaine d’avant. Les choses sont allées de mal en pis après l’expulsion du défenseur, Ali Gabr, à la sixième minute de la rencontre pour une frappe contre l’attaquant adverse, Baghdad Bounedjah. Mais les hommes de Jesualdo Ferreira ont réalisé une performance héroïque marquant deux buts de Mahmoud Kahraba aux 11e et 55e minutes (pen), outre le but de Ghazi Abdel-Razzaq, qui a transformé un puissant coup franc de Moustapha Fathi dans ses propres filets à la 69e minute. Mais ce n’était pas assez pour rattraper la défaite. « Le public égyptien doit être fier des joueurs de Zamalek après leur performance.
On a pu assister au retour de la tradition dans le foot en Egypte, à savoir le grand esprit de jeu. Même si l’expulsion s’est produite au début du match, les joueurs se sont battus jusqu’à la dernière seconde et étaient à moins de deux doigts de réaliser le miracle et se qualifier à la finale », a dit le sélectionneur national, Hector Cuper, qui était présent au stade de Petrosport pour assister à la rencontre.
Cette équipe de Zamalek est perçue comme l’une des meilleures de l’histoire du club, sinon la meilleure. Outre la qualité de l’effectif étoffé lors des deux dernières saisons, l’esprit et l’homogénéité du groupe ont comblé parfois certaines lacunes pour réaliser les exploits. « Nous sommes tous très soudés, et comme vous le voyez, c’est l’équipe qui prime. Nous avons une faim de victoire, et chaque joueur se donne à fond, car l’administration et le cadre technique nous soutiennent beaucoup. Nous nous excusons auprès du public pour la perte de ce titre, mais on lui promet d’être à la hauteur dans les matchs à venir », a dit Kahraba au micro de beIN sports, après le match.
Ferreira, un grand technicien
Mais il faut rendre à César ce qui lui appartient : le technicien portugais, Jesualdo Ferreira, a fait preuve d’une immense sagesse acquise sur plus de 30 ans d’expérience, en manipulant son échiquier pour contenir et dominer son adversaire. Ferreira, conservateur par sa nature, a décidé d’entamer le match avec une tendance plus offensive en se convertissant à un schéma de 4-2-3- 1, au lieu de sa classique 4-3-3. Un plan qui a été bousculé après l’expulsion de Gabr, pour réduire ainsi son compartiment offensif à Ayman Hefni et à Mahmoud Kahraba seulement, derrière le fer de lance Bassem Morsi. Mais vu la domination des Blancs sur le cours du jeu, Ferreira a accentué son attaque en ramenant un deuxième numéro 9, Ahmad Mekki, pour épauler Morsi avant de prendre un plus grand risque en introduisant l’ailier Moustapha Fathi à la place de l’arrière gauche Mohamad Gomaa.
« C’est vrai que l’expulsion nous a beaucoup affectés, nous avons joué un grand match et nous aurions pu remporter le match. Mais ce qui est arrivé aujourd’hui je ne l’ai jamais vu dans ma carrière. L’Etoile n’a pas joué au foot. Les joueurs n’ont fait que nous irriter, et l’arbitre n’a rien fait pour arrêter ça. L’arbitrage nous a causé une large défaite à l’aller et l’élimination », a dit Ferreira à la fin du match. Afin d’arriver à sa fin et de se hisser à la finale pour la troisième fois après des précédentes en 2006 et 2008, le ténor tunisien a écopé de 5 cartons jaunes et d’un rouge, outre les fautes commises dans leur quête de tuer le rythme du jeu. Pour l’équipe de Jesualdo Ferreira, qui a déjà remporté le championnat national et la Coupe, il n’y a plus qu’un titre à décrocher : la Super Coupe d’Egypte où elle affrontera encore une fois son rival éternel, Ahli, qui a terminé deuxième aux deux épreuves. La règle sera-t-elle encore respectée ? Rendez-vous le 15 octobre.
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