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La publicité avant toute chose

Hana Afifi, Lundi, 31 août 2015

Le financement des journaux nationaux et privés dépend à 75 % de la publicité. Les grandes maisons de presse possèdent leurs propres agences publicitaires, tandis que les petites publications ont recours à des médiateurs.

La publicité avant toute chose

La publicité est la principale source de financement de la presse privée et nationale en Egypte. « La presse nationale est représen­tée par les maisons de presse éta­tiques et est régie par le Conseil suprême de la presse et l’ancien Conseil consultatif », explique Gamal Abdel-Réhim, ancien rédac­teur en chef du quotidien Al-Gomhouriya. Exemple : Al-Ahram, Al-Akhbar, Dar Al-Tahrir qui publie le journal Al-Gomhouriya et les magazines Al-Massä, Hawä et Rose Al-Youssef. L’article 212 de la Constitution attribue la responsabi­lité de la presse nationale à l’Orga­nisme national de la presse. La presse privée est représentée par les journaux privés qui sont la propriété d’individus, surtout des hommes d’affaires. Comment fonctionne le financement des journaux par le biais de publicités dans la presse privée et nationale ? Quelles sont les sources de financement ? Les publi­cités représentent 75 % du finance­ment de la presse nationale, selon Gamal Abdel-Réhim. Contrairement à la presse privée, ces institutions possèdent des compagnies de publi­cité dont les revenus contribuent au financement, comme l’Agence de publicité d’Al-Ahram pour l’institu­tion Al-Ahram. Abdel-Réhim dit qu’avant 2011, le financement de ces institutions étatiques provenant des revenus de publicité était suffi­sant. Mais elles ont enregistré beau­coup de pertes au cours des der­nières années. Elles ont reçu, en 2015, 750 millions de livres égyp­tiennes comme support de la part de l’Etat. Auparavant, seules les petites institutions comme Dar Al-Maaref, Dar Al-Hilal et Rose Al-Youssef bénéficiaient de l’appui financier de l’Etat, mais maintenant, même les grandes institutions comme Al-Ahram et Al-Akhbar en bénéfi­cient.

Pour les institutions privées, le déficit du budget est assez critique, vu que ces institutions dépendent de compagnies externes pour leurs publicités. Le délégué de publicité joue ainsi le rôle des agences de publicités. Il représente le journal auprès de entreprises qui souhaitent faire de la publicité.

Au lieu d’être responsable de signer des contrats avec les clients qui veulent placer leurs publicités dans le journal, les médias laissent ce représentant assumer cette tâche en contrepartie d’une somme fixe qu’il paie au journal, peu importe la somme qu’il collecte auprès des publicitaires. Gohar Nabil, directeur de la presse et des ventes de la com­pagnie de publicité Promomedia, explique qu’au lieu que le journal dépense de l’argent pour diriger un département de publicité « in-house », il délègue cette mission à un représentant externe. C’est ainsi que ce représentant constitue la prin­cipale source de revenus du journal. Fondée en 2006, Promomedia, dont le directeur général est l’homme d’affaires Ihab Talaat, domine le marché. Elle est le représentant des journaux Al-Shorouk, Al-Youm Al-Sabie et Al-Watan. La compagnie Adline s’occupe, elle, actuellement d’Al-Masry Al-Youm. Choueiri Group et Future Media opèrent sur le marché de l’audiovisuel. En retour de l’argent que reçoit le jour­nal, celui-ci doit présenter ce qu’on appelle une « garantie minimale », dit Nabil. Il s’agit d’une responsabi­lité mensuelle de la part du journal du nombre d’exemplaires distribués et d’un engagement à développer la qualité rédactionnelle.

Outre les publicités, la distribution est une autre source de revenus, mais minimale. A Al-Ahram seule­ment, l’impression et la distribution constituent la deuxième source de revenus. Le groupe imprime et dis­tribue tous les journaux privés, sauf Al-Masry Al-Youm. Vient ensuite Al-Akhbar. Certaines fondations de presse nationales possèdent des investissements qui contribuent à leur financement, mais à un niveau moins important que celui des publi­cités. Par exemple, Al-Ahram pos­sède l’Université canadienne d’Al-Ahram et la Compagnie d’Al-Ahram pour le tourisme. De même, Al-Akhbar possède l’Académie de journalisme Akhbar Al-Youm. D’autres journaux n’ont pas accès à de telles sources comme Al-Gomhouriya. Pour les journaux privés, ce genre d’investissements dépend du propriétaire du journal.

La presse dans la Constitution

Article 70

La liberté de la presse et de l’édition, celle de la publication sous forme imprimée, audiovisuelle ou électronique, sont garanties. Les Egyptiens — personnes physiques ou morales, publiques ou privées — ont le droit de posséder et de publier des journaux et de créer des médias radiophoniques, télévisuels et numériques.

Les journaux peuvent être publiés dès leur déclaration fixée par la loi.

La loi régit les procédures de création et d’acquisition de la propriété des stations de radiodiffusion, de télévision et des journaux électroniques.

Article 71

Il est interdit de censurer, de confisquer, de suspendre ou de fermer de quelque manière que ce soit les journaux et les médias égyptiens. Une censure limitée peut exister à titre exceptionnel en temps de guerre ou de mobilisation générale.

Aucune peine privative de liberté ne peut exister pour des délits commis par voie de presse ou sanctionnant leur nature publique. La loi fixe les peines sanctionnant les délits d’incitation à la violence ou à la discrimination entre les citoyens et de diffamation.

Article 72

L’Etat doit assurer l’indépendance de tous les organes de presse et instruments de diffusion médiatique dont il est propriétaire, afin de garantir leur neutralité et l’expression de toutes les opinions, tendances politiques et intellectuelles, et intérêts sociaux ; et de garantir l’égalité des chances dans l’accès à l’opinion publique.

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