La publicité est la principale source de financement de la presse privée et nationale en Egypte. «
La presse nationale est représentée par les maisons de presse étatiques et est régie par le Conseil suprême de la presse et l’ancien Conseil consultatif », explique Gamal Abdel-Réhim, ancien rédacteur en chef du quotidien
Al-Gomhouriya. Exemple :
Al-Ahram,
Al-Akhbar,
Dar Al-Tahrir qui publie le journal
Al-Gomhouriya et les magazines
Al-Massä,
Hawä et
Rose Al-Youssef. L’article 212 de la Constitution attribue la responsabilité de la presse nationale à l’Organisme national de la presse. La presse privée est représentée par les journaux privés qui sont la propriété d’individus, surtout des hommes d’affaires. Comment fonctionne le financement des journaux par le biais de publicités dans la presse privée et nationale ? Quelles sont les sources de financement ? Les publicités représentent 75 % du financement de la presse nationale, selon Gamal Abdel-Réhim. Contrairement à la presse privée, ces institutions possèdent des compagnies de publicité dont les revenus contribuent au financement, comme l’Agence de publicité d’
Al-Ahram pour l’institution
Al-Ahram. Abdel-Réhim dit qu’avant 2011, le financement de ces institutions étatiques provenant des revenus de publicité était suffisant. Mais elles ont enregistré beaucoup de pertes au cours des dernières années. Elles ont reçu, en 2015, 750 millions de livres égyptiennes comme support de la part de l’Etat. Auparavant, seules les petites institutions comme
Dar Al-Maaref,
Dar Al-Hilal et
Rose Al-Youssef bénéficiaient de l’appui financier de l’Etat, mais maintenant, même les grandes institutions comme
Al-Ahram et
Al-Akhbar en bénéficient.
Pour les institutions privées, le déficit du budget est assez critique, vu que ces institutions dépendent de compagnies externes pour leurs publicités. Le délégué de publicité joue ainsi le rôle des agences de publicités. Il représente le journal auprès de entreprises qui souhaitent faire de la publicité.
Au lieu d’être responsable de signer des contrats avec les clients qui veulent placer leurs publicités dans le journal, les médias laissent ce représentant assumer cette tâche en contrepartie d’une somme fixe qu’il paie au journal, peu importe la somme qu’il collecte auprès des publicitaires. Gohar Nabil, directeur de la presse et des ventes de la compagnie de publicité Promomedia, explique qu’au lieu que le journal dépense de l’argent pour diriger un département de publicité « in-house », il délègue cette mission à un représentant externe. C’est ainsi que ce représentant constitue la principale source de revenus du journal. Fondée en 2006, Promomedia, dont le directeur général est l’homme d’affaires Ihab Talaat, domine le marché. Elle est le représentant des journaux Al-Shorouk, Al-Youm Al-Sabie et Al-Watan. La compagnie Adline s’occupe, elle, actuellement d’Al-Masry Al-Youm. Choueiri Group et Future Media opèrent sur le marché de l’audiovisuel. En retour de l’argent que reçoit le journal, celui-ci doit présenter ce qu’on appelle une « garantie minimale », dit Nabil. Il s’agit d’une responsabilité mensuelle de la part du journal du nombre d’exemplaires distribués et d’un engagement à développer la qualité rédactionnelle.
Outre les publicités, la distribution est une autre source de revenus, mais minimale. A Al-Ahram seulement, l’impression et la distribution constituent la deuxième source de revenus. Le groupe imprime et distribue tous les journaux privés, sauf Al-Masry Al-Youm. Vient ensuite Al-Akhbar. Certaines fondations de presse nationales possèdent des investissements qui contribuent à leur financement, mais à un niveau moins important que celui des publicités. Par exemple, Al-Ahram possède l’Université canadienne d’Al-Ahram et la Compagnie d’Al-Ahram pour le tourisme. De même, Al-Akhbar possède l’Académie de journalisme Akhbar Al-Youm. D’autres journaux n’ont pas accès à de telles sources comme Al-Gomhouriya. Pour les journaux privés, ce genre d’investissements dépend du propriétaire du journal.
La presse dans la Constitution
Article 70
La liberté de la presse et de l’édition, celle de la publication sous forme imprimée, audiovisuelle ou électronique, sont garanties. Les Egyptiens — personnes physiques ou morales, publiques ou privées — ont le droit de posséder et de publier des journaux et de créer des médias radiophoniques, télévisuels et numériques.
Les journaux peuvent être publiés dès leur déclaration fixée par la loi.
La loi régit les procédures de création et d’acquisition de la propriété des stations de radiodiffusion, de télévision et des journaux électroniques.
Article 71
Il est interdit de censurer, de confisquer, de suspendre ou de fermer de quelque manière que ce soit les journaux et les médias égyptiens. Une censure limitée peut exister à titre exceptionnel en temps de guerre ou de mobilisation générale.
Aucune peine privative de liberté ne peut exister pour des délits commis par voie de presse ou sanctionnant leur nature publique. La loi fixe les peines sanctionnant les délits d’incitation à la violence ou à la discrimination entre les citoyens et de diffamation.
Article 72
L’Etat doit assurer l’indépendance de tous les organes de presse et instruments de diffusion médiatique dont il est propriétaire, afin de garantir leur neutralité et l’expression de toutes les opinions, tendances politiques et intellectuelles, et intérêts sociaux ; et de garantir l’égalité des chances dans l’accès à l’opinion publique.
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