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Dar Laïla : La conjoncture n’est pas favo­rable aux publications risquées

Dina Kabil, Rasha Hanafy et Nada Al-Hagrassy, Lundi, 24 août 2015

Dar Laïla : La conjoncture n’est pas favorable aux publications risquées

Dar Laïla, une maison d’édi­tion relativement jeune, est aujourd’hui menacée en dépit du nom et de la place qu’elle s’est forgés sur la scène de l’édition privée en Egypte depuis 2004. Mohamad Sami, son directeur, estime que les obstacles économiques que les maisons d’édition affrontent ris­quent de mettre prochainement fin à cette industrie en Egypte. Le problème de la distribution arrive en tête de liste. « Pour un livre coûtant 100 L.E. à l’ache­teur, les librairies prennent 50 à 70 L.E. 25 L.E. vont à l’auteur, et il ne me reste qu’environ 5 L.E. pour la maison d’édition », précise-t-il.

Avec de telles marges, seuls les grands succès de publication sont rentables. C’est pourquoi, la plupart des très jeunes maisons recherchent avant tout des succès commerciaux, avant de penser à la qualité du contenu. « C’est exactement le contraire de notre politique éditoriale à Dar Laïla », ajoute-t-il.

Pour couronner le tout, si d’aventure les maisons d’édition sérieuses réalisent un succès en librairie avec un titre, celui-ci est immédiatement copié et reproduit illégalement. Les indemnités en cas de poursuite judiciaire sont en effet insignifiantes par rap­port aux profits que génèrent ces contrefaçons.

Financée par de jeunes intellectuels égyptiens, Dar Laïla survit en dépit de la crise économique. Orthodoxe, elle refuse catégori­quement de présenter sa production aux concours, qu’ils soient locaux ou internationaux, et les dons financiers comme c’est le cas pour de nombreuses maisons. Si elle continue à survivre, c’est grâce à ces écrivains qu’elle soutient dès leurs débuts et dont certains sont devenus des best-sellers, comme Ahmad Khaled Tewfiq (20 titres) ou Nabil Farouq (6 titres), auteurs de romans policiers très appréciés par les adolescents, ou encore le roman­cier Mohamad Al-Mansi Qandil (2 titres) ou Ahmad Al-Moslemani (2 titres).

« Dans les conditions économiques actuelles, je suis incapable de prendre le risque de publier pour un auteur inconnu. Et la publication électronique et les petits bouquinistes, comme ceux d’Ezbékiyeh, nous menacent également ».

L’avenir à court terme semble bien peu reluisant … .

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