Insuffisance de la distribution et copies illégales se retrouvent aussi au coeur des problèmes de la maison
Al-Kotob Khan. Karam Youssef, la propriétaire, les résume en disant : «
C’est la jungle, pas d’éthique ou de règles, pas de mécanismes distincts … Quant au rôle de l’Union des éditeurs, il reste marginal ». Fondée en 2006 et connue comme librairie à succès de Maadi,
Al-Kotob Khan s’est ensuite lancée, malgré ces nombreux problèmes, dans l’édition après avoir été sollicitée par de nombreux écrivains. Elle est désormais à l’origine de 65 publications et commence à signer présent dans les salons arabes du livre.
Karam Youssef regrette aussi le manque de structures institutionnelles : « Je me rappelle que pour obtenir une simple information sur distributeur Hala, qui joue le rôle d’intermédiaire avec les salons du livre arabe, cela m’a pris des années. Le problème c’est qu’en Egypte, il n’existe pas de règlements qui organisent les rapports entre la maison d’édition, le distributeur et le libraire. Sur les prix notamment, la grille est très variée ». Elle affirme que tandis que les grandes librairies imposent un tarif très élevé aux éditeurs, elle, comme distributeur, ne dépasse pas les 25 %.
Même s’il lui arrive de voir des livres de mauvaise qualité qu’elle avait refusés devenir des best-sellers, elle continue de s’attacher avant tout aux valeurs transmises. Pour elle, un livre est fait pour vivre des années, voire des siècles. C’est pourquoi, elle privilégie des oeuvres très sélectives aux auteurs reconnus et affirmés comme Yasser Abdel-Latif, Mohamad Kheir ou Mohamad Rabie.
« A partir de la révolution de 2011, je me suis rendu compte qu’il fallait nous concentrer sur la pensée et les sciences ». Une révolution n’a-t-elle pas besoin de théoriciens et de philosophes pour réussir ? La politique éditoriale de la maison s’étend à la littérature, la nouvelle, arabe et traduite, mais vise davantage les nouvelles tendances de la pensée, de la philosophie et des sciences. Ses principaux titres s’attardent sur les notions de nation, d’Etat civil et de nationalisme. La maison collabore aussi avec les centres culturels pour contourner le problème financier .
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