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Galal Osman: « L’avenir de l’Egypte réside dans les énergies renouvelables »

Propos recueillis par Rasha Hanafy, Lundi, 31 décembre 2012

3 questions à Galal Osman, professeur d’énergie à la faculté de polytechnique à l’Université de Mansoura.

3 questions

Al-Ahram Hebdo : En tant que spécialiste dans le domaine de l’énergie éolienne, comment voyez-vous le mémorandum d’entente signé entre l’AEAE et l’autorité des énergies renouvelables sur la protection des oiseaux migrateurs planeurs ?
Galal Osman :
J’apprécie tout accord de coopération qui vise à conserver l’environnement et la biodiversité. Quand on construisait les fermes ou les parcs de l’énergie éolienne à Zaafarana, sur la côte de la mer Rouge, entre Le Caire et Hurgada, on devait soumettre une étude d’évaluation environnementale aux appareils concernés. Le sujet des oiseaux migrateurs planeurs n’a été soulevé que lorsqu’on a commencé à augmenter un peu la longueur des turbines des fermes éoliennes, construites dans la région de la mer Rouge et situées sur le trajet migratoire des oiseaux. Les responsables de la préservation des oiseaux migrateurs, notamment les oiseaux planeurs, ont insisté sur la nécessité de protéger ces oiseaux pour éviter des répercussions négatives sur la biodiversité. Je dois préciser que même les banques ont exigé que toutes les conditions environnementales soient réunies avant d’accorder des crédits. L’échange de l’expertise technique et la coopération entre les deux instances vont aider à ce que les prochains projets soient menés à bien.

— Quels autres projets d’énergie éolienne sont attendus en Egypte ?
— Dans l’avenir proche, de nouveaux projets sont prévus pour construire des fermes éoliennes non seulement dans la région de la mer Rouge et le Golfe de Suez, mais aussi à Minya, Assiout, Béni-Soueif et Marsa Matrouh. C’est une coopération avec l’Espagne, la Corée du Sud, le Danemark, la Chine et l’Allemagne. Les professeurs égyptoaméricains et canadiens ont également des idées de nouveaux projets dans le domaine de l’énergie renouvelable. Ils ont tenu la semaine dernière deux conférences au niveau académique. Malheureusement, aucun responsable n’a assisté à ces réunions qui ont abordé un problème majeur, à savoir comment exploiter les ressources naturelles sans nuire à l’environnement.

— Selon vous, comment l’Egypte peut-elle se lancer plus efficacement dans les projets d’énergie renouvelable ?
— Honnêtement, nous aurions dû commencer il y a plusieurs années. Je veux dire que nous sommes très en retard, pourtant l’Egypte possède les ressources naturelles et les cadres techniques nécessaires pour faire réussir tout projet d’énergie renouvelable, qu’il soit solaire, éolien ou hydroélectrique. Je pense que le problème réside dans la volonté et la décision politique. J’étais parmi la délégation qui a visité la Chine à l’issue des élections présidentielles. Nous avons visité nombreux projets, y compris dans le domaine énergétique. Je me rappelle qu’après une réunion avec la délégation chinoise et avant que le président ne prenne l’ascenseur, j’ai parlé avec lui et je lui ai souligné l’importance de créer un ministère spécialisé dans l’énergie renouvelable. Sa réponse a été la suivante : « Cher professeur, n’oubliez pas que j’ai fait ma thèse de magistère sur l’énergie solaire ». Pourtant, jusqu’à aujourd’hui on n’a rien vu sur le terrain. Je suis convaincu que la prospérité et le progrès de l’Egypte résident dans la création d’une deuxième vallée du Nil basée sur l’électricité produite à partir des énergies renouvelables et l’eau obtenue à partir des stations de désalinisation des eaux de mer. C’est vraiment urgent. Nous devons commencer à tout prix.

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